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[Communiqué] Lallab dénonce la chasse aux abayas du gouvernement

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Le 27 août dernier, à quelques jours de la rentrée scolaire, Gabriel Attal, nouveau ministre de l’Education Nationale, annonce sur TF1 : « Oui, j’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école », s’inscrivant ainsi dans les pas du Rassemblement National qui demandait quelques mois plus tôt au Sénat « l’interdiction des vêtements religieux par destination ».

 
Nous dénonçons une énième campagne de harcèlement à l’égard des jeunes filles musulmanes, qui sont une nouvelle fois les cibles de l’islamophobie au plus haut niveau de l’Etat. Après la loi de 2004, interdisant aux jeunes filles musulmanes de porter un foulard au sein des établissements publics, voilà maintenant qu’elles n’ont plus le droit de porter des robes longues (abayas), une dérive de la loi de 2004 attendue et dénoncée depuis vingt ans maintenant qui s’accélère sous la pression de l’extrême droite et l’extrême-droitisation des discours politiques.
 
Car ne nous y trompons pas : si aujourd’hui la question prend de l’ampleur, le harcèlement des femmes musulmanes à l’école vis-à-vis de leur tenue ne débute pas avec la déclaration de Monsieur Attal. La possibilité pour les mères accompagnatrices de porter le foulard ou même de rentrer dans certains établissements récupérer leurs enfants, et pour les élèves de porter bandeaux, jupes longues, “vêtements sombres” et aujourd’hui abayas : à chaque fois, c’est la même mécanique à l’œuvre, la même obsession pour le contrôle des corps des enfants, des filles et des femmes musulmanes.
 
Lallab dénonce un harcèlement islamophobe sexiste et raciste, qui donne libre champ au délit de faciès dans l’enceinte de l’école. En effet, Monsieur Attal déclare « qu’on ne doit pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant », mais par contre nous devrions être capable d’identifier la religion d’un vêtement ? Car comment faire la différence entre une robe longue autorisée et une robe longue interdite si ce n’est en fonction de celle qui la porte, en fonction du faciès ou du patronyme des élèves ? Les jeunes filles musulmanes racisées seront donc en première ligne de ce profilage racial et de ce fichage religieux, ce qui est une bien plus grande atteinte à la laïcité que l’abaya ne le sera jamais.
 
Lallab dénonce donc une attaque grave contre cette laïcité, telle que posée dans la loi de 1905. Alors que le principe de laïcité garantit la liberté de conscience et de culte, et impose la séparation des Eglises et de l’Etat et la neutralité de ses agents, on va demander à des personnels de l’Education Nationale de déterminer quel vêtement est religieux et lequel ne l’est pas. Alors que l’école est un droit, et qu’elle doit être un espace d’apprentissage de la liberté et de l’égalité, Gabriel Attal entend y renforcer la discrimination, le harcèlement, le sentiment de rejet et d’insécurité et l’injustice à l’égard des jeunes filles musulmanes qui seraient les seules à ne plus avoir le droit à la liberté vestimentaire.
 
N’oublions pas non plus le caractère intrinsèquement sexiste d’une telle décision. Au delà du fait que les femmes musulmanes sont déjà celles qui subissent le plus l’islamophobie, dans la mesure où 70% des actes islamophobes sont à l’encontre des femmes, quelle autorisation une telle circulaire donne-t-elle aux garçons et aux hommes dans le contrôle du corps des femmes et de leurs comportements quand l’Etat lui-même organise le contrôle des vêtements de jeunes femmes ? Comment peut-on encore scander “mon corps, mes droits, mes choix” ensuite ? Et en cas de violences ou de harcèlements sexistes ou sexuels, comment faire confiance à des représentants de l’Etat (personnel scolaire, policiers,…) pour se confier et dénoncer ces violences quand eux-mêmes, pourtant censés vous protéger, vous ont humiliée, ont traqué les centimètres de vos vêtements de façon obscène au collège ou lycée, quand vous étiez encore une enfant ?
 
Force est de constater que les réactions des différents partis politiques et des principaux syndicats ne sont pas à la hauteur, certains applaudissent des deux mains à l’unisson de l’extrême droite, ayant depuis longtemps perdu leur boussole politique. D’autres dénoncent une manœuvre politicienne qui détournerait des « vrais » problèmes que rencontrent l’Education Nationale, comme si l’islamophobie, le racisme et le sexisme s’exprimant à toutes les échelles de l’institution n’était pas un vrai problème. Car ne nous leurrons pas, certains personnels au sein de l’Education Nationale seront ravis de sortir leur mètre-ruban pour dénoncer des robes trop longues, ils et elles n’avaient d’ailleurs pas attendu les annonces de Gabriel Attal pour le faire.
 
Nous, femmes musulmanes, sommes épuisées face à cet acharnement politique et médiatique sans fin qui a des conséquences sur notre santé physique et notre santé mentale, sur nos parcours scolaires, notre droit à l’éducation, nos futurs possibles. Combien de jeunes filles vont se présenter chaque jour devant leur établissement, la boule au ventre, à se demander si aujourd’hui elles pourront accéder à l’enseignement, ou si pour cela elles devront être déshabillées de force en place publique par les agents de l’Etat. Combien renonceront à ce qui est un droit fondamental pour ne plus avoir à subir ce harcèlement quotidien ? Nous sommes épuisées de ce recul de nos droits, de ces milliers d’heures de débats publics sur nos corps, nos vêtements, nos pratiques, notre droit à la sécurité, à la dignité, à l’auto-détermination, face à des règles qui visent tout simplement à annihiler notre existence en tant que citoyennes françaises ou vivant en France. Éducation, travail, loisirs, combien de droits et de libertés nous seront encore arrachés ?
 
Nous envoyons toute notre force, notre amour et notre soutien à nos soeurs, nous lutterons à vos côtés pour que vous puissiez étudier, apprendre et grandir dans un environnement où toutes les femmes seraient libres de faire ce qu’elles souhaitent faire, de disposer de leur corps comme elles l’entendent et d’être qui elles veulent être, car chez Lallab nous défendons ce féminisme qui ne met à l’écart aucune femme en raison de ses choix vestimentaires.
 
Nous envoyons également toute notre force, notre amour et notre soutien aux personnels de l’Education nationale maltraités depuis des années, et particulièrement aux musulmane.s racisée.s qui devront encore une fois faire face aux suspicions et discours racistes et islamophobes de leurs collègues et supérieure.s hiérarchiques s’ils ou elles refusent de jouer ce rôle de flicage permanent et de délation des élèves que l’on cherche à leur imposer.
 

Et pour finir, que faire ?

 
➤ Soutenir les collectifs et associations qui agissent pour les droits des enfants, des femmes musulmanes et/ou racisées, des personnes musulmanes
➤ Créer du contenu et relayer les témoignages des premières concernées face aux violences sexistes, raciste et islamophobes au sein de l’Education Nationale (comme Lallab le fait depuis des années, et notamment dès l’édition 2019 du Muslim Women’s Day)
➤ Connaître ses droits, notamment en lisant cette fiche pratique réalisée par le CCIE, en se faisant accompagner par eux, par le Défenseur des Droits ou par un.e avocat.e
➤ Suivre le formidable collectif Féministes contre le cyberharcèlement, qui a compilé et qui relaie sur son compte Instagram une liste d’actions possibles pour lutter contre cette interdiction de l’abaya
➤ Lire également ce post de Queer Parlons Travail qui est un guide d’autodéfense et d’anti-islamophobie à l’école, réalisé suite à un atelier de Sud Education 93, lors de la journée antiracisme organisée par Queer Education.
➤ S’organiser collectivement
 
 
Crédit image à la une : Ichraq Bouzidi (@ichraq.bouzidi)

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[Communiqué] Accès aux piscines pour tou.te.s : merci aux femmes musulmanes de l’Alliance Citoyenne !

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Lundi 16 mai, le conseil municipal de Grenoble a voté pour la modification du règlement intérieur dans les piscines municipales. Entre autres décisions, les femmes musulmanes peuvent à présent se baigner comme elles le souhaitent, que ce soit en monokini ou avec un maillot de bain couvrant ! L’accès aux piscines pour toutes et tous s’inscrit dans une campagne de longue haleine, féministe et antiraciste #MonCorpsMonChoixMonMaillot, menée par le syndicat des femmes musulmanes de l’Alliance Citoyenne de Grenoble depuis 4 ans pour le droit de se baigner dans le maillot de leur choix !

Nous saluons leur détermination et la mobilisation tant elle nous inspire et s’inscrit dans cette chaîne de résistance féministe et antiraciste portée par des femmes musulmanes.
Cette victoire nous émeut considérablement et nous apporte énormément de foi et d’optimisme à l’heure où nos droits sont constamment bafoués dans cette société. Aussitôt prise, cette décision est d’ailleurs fermement combattue à tous les niveaux de l’administration françaises, jusqu’à l’ancien Ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, au nom d’une laïcité brandie comme un étendard pour exclure les femmes musulmanes, bafouant allègrement la loi de 1905 pourtant garante de nos libertés. Et qui n’a d’ailleurs jamais été la raison pour laquelle les maillots couvrants étaient interdits dans les piscines, puisque cela n’a… rien à voir.

C’est avec une immense joie et une grande admiration que nous célébrons cette victoire qui améliore considérablement les droits des femmes musulmanes et plus largement de toutes les femmes et personnes discriminées. Nous savons que la lutte est loin d’être finie, que les droits des femmes ne sont pas garantis, mais nous continuerons à être sur le terrain et à arracher de futures victoires et célébrations pour les droits des femmes musulmanes !

Encore un immense bravo au syndicat des femmes musulmanes de l’Alliance Citoyenne ! Cette victoire n’est que le prélude de futures victoires historiques pour nos droits !

Crédit photo à la une : Chloé

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Actualités Poèmes spirituels

Partie 3 : mon âme et moi.

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Note à moi-même : Chut, mon âme navigue en plein cosmos, je plonge dans l’antre de mon être, en pleine dérision, je gravite autour de mon Maître, chut. Besoin de la foi, besoin de la paix dans mon monde. Oui, je ne suis pas un être de foi, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai prié la Croix. Si une personne pense posséder la piété dans ce monde de fous, qu’elle garde au fond d’elle sa pitié pour les âmes qu’elle juge perdues, pensant posséder la vérité absolue. Si Dieu nous a donné le savoir, ce n’est pas pour l’enfermer dans notre bulle d’ignorance.

 

 

J’entends la pluie qui tombe, et l’orage qui gronde, ce sont les bruits de mon âme, mon âme qui Te pleure.

Mon âme, qui me chuchote, il est temps de rentrer à la demeure, de revenir vers Toi, avant que je meure, et avant ma dernière heure.

Mon monde est un mélange de faux-semblants et de songes. Je pense à la mort comme à un coup d’État.

Le temps passe, je suis aveugle face à mon âme.

Je la sens tournoyer autour de moi, je la ressens au plus profond de moi. Je sais que mon âme ne veut pas se noyer dans la tombe.

Je vagabonde, entre deux états, ni la vie ni la mort ne me réveillent.

La métaphore de la guerre n’est qu’un rappel pour mon dernier voyage.

Je nage dans les mirages de ce monde, je cherche mon phare, éperdue, dans l’océan de la fortune: verrais-je la lumière à travers mes ténèbres et la misère de mon âme ?

Une partie de moi porte l’espoir en étendard,je revois mon âme et son histoire, je me vois dans le fond d’une œuvre d’art, ma foi chante le désespoir sur la toile, souvent, je jure, je m’égare dans le noir des étoiles.

Je jure je resterai cendre dans l’univers et poussière dans la tombe, je ne serai pas les lettres des faits divers, je jure je ferai face à mes comptes.

Je jure, juste un dernier soir, peur de perdre la foi, je jure, juste un dernier soir, de prier pour la paix une dernière fois.

Je jure que de mon vivant, je n’aurai qu’un cœur de survivant, au milieu, de ce monde de mâajnoun, mon âme n’est que la création, de Celui qui Lui suffit de dire « كن فيكون” ( « koun fayakoun »), pour que je devienne poussière, de l’ancêtre suivant…

 

 

Note à moi-même : si vos cœurs sont en période de trouble, préférant se rappeler de l’Enfer, et du Paradis, pour soigner votre maladie, ne méprisez pas les autres cœurs qui ne désirent pas le paradis et font abstraction de l’enfer, car ils souhaitent seulement aimer et adorer Le Créateur, pour ce qu’Il est, et seulement pour ce qu’Il est.

 

crédit photo : @sasa.ha2278, Kaoutar RH

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Nos Voix

Les deux tours de la présidentielle vécus par une citoyenne musulmane

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Dans ce nouvel article, une de nos Lallas a souhaité exprimer anonymement son ressenti sur les dernières semaines et le déroulé des élections présidentielles. Elle prend la parole dans notre rubrique « Nos voix ».
_____________________________
Avant d’être des créatures brandies par les politiques pour susciter la peur ou la pitié, nous, femmes musulmanes, sommes des êtres humains dotés d’émotions. A tous ceux qui se sont acharnés sur nous durant cette campagne présidentielle, j’ai voulu partager des extraits de mon journal intime, retraçant mes émotions et mes doutes durant ces deux tours de la présidentielle. Histoire d’apporter un peu d’humanité dans ce monde violent.

 

  •       29 mars :

Cela fait des semaines que j’ai arrêté de suivre la campagne présidentielle car cela m’épuise émotionnellement. A quelques jours du premier tour, je me décide enfin à m’intéresser aux candidat.e.s. J’identifie les causes les plus importantes pour moi : l’écologie, la lutte contre les violences faites aux femmes et la défense des droits des musulman.e.s. Sur ce dernier point je serai intransigeante : tout.e candidat.e ayant déjà tenu des propos islamophobes n’aura pas mon vote.

  •       30 mars :

Je me rends compte qu’aucun.e des candidat.e.s ne satisfait mes critères. De l’extrême gauche à l’extrême droite, pas un.e seul.e candidat.e n’a été irréprochable sur les questions touchant à l’islam. Je vais revoir mes exigences à la baisse.

  •       31 mars :

Lors d’un débat entre des personnalités de gauche, Caroline de Haas explique qu’elle votera pour le candidat de gauche ayant le plus de chances de l’emporter. Pas par conviction, dit-elle, mais parce que le deuxième tour définit les thématiques importantes pour les cinq années à venir et qu’il est essentiel que les idées de gauche s’imposent au cours du prochain quinquennat. Voter Jean-Luc Mélenchon ne revient pas à lui donner un blanc-seing, ajoute-t-elle, il faudra ensuite se mobiliser dans les rues pour faire entendre nos voix et exprimer nos désaccords. Ses arguments me convainquent : c’est décidé, je voterai utile.

  •       8 avril :

J’envoie quelques messages à des amies pour leur demander leur ressenti sur ce premier tour et ce qu’elles comptent faire. Parmi mes amies non musulmanes, l’hésitation entre vote utile et vote d’adhésion est encore présente. Mes amies musulmanes, elles, ont déjà tranché en faveur du vote utile, sachant pertinemment qu’elles n’ont pas d’autres options pour éviter le pire : un nouveau face-à-face Le Pen-Macron.

  •       10 avril :

Résultats du premier tour. Je suis traversée par une multitude d’émotions. La déception profonde que la gauche ait échoué à si peu de voix. L’effroi face au score énorme de l’extrême droite. Mais surtout, la rage. La rage contre les dirigeant.e.s de gauche incapables de s’unir tant ielles sont assoiffé.e.s de pouvoir. La rage contre les médias qui ont déroulé le tapis rouge aux thèmes et au vocabulaire de l’extrême droite. La rage contre le gouvernement de Macron qui n’a cessé, pour faire oublier les véritables problèmes, de brandir les thématiques identitaires. La rage contre tou.te.s celleux qui ont participé à la dédiabolisation de l’extrême droite, activement ou silencieusement.

Pendant cinq ans, j’ai répété que jamais je ne voterai pour Emmanuel Macron, même en cas de deuxième tour contre Marine Le Pen, tant il a fait du mal à la communauté musulmane durant son mandat et a contribué à légitimer l’extrême droite. Mais maintenant que la situation se présente concrètement, tout est différent. Je ne suis plus sûre de rien.

  •       11 avril :

Sur une conversation Messenger, une amie s’insurge contre les personnalités de gauche incapables de « mettre leur égo de côté » et d’appeler clairement à voter Emmanuel Macron. Je réalise que nous n’avons pas vécu ces cinq dernières années de la même façon. Il y a celleux qui sont dans une situation suffisamment privilégiée pour pouvoir crier haut et fort qu’ielles voteront pour lui, même si son programme n’est pas en accord avec leurs convictions.

Et celleux chez qui la simple évocation de son nom provoque rancœur et dégoût. Parce que sa politique les a durement impactés. Parce que ses mots et ses « petites phrases » les ont humiliés. Gilets jaunes, victimes de violences policières, ménages modestes. Il me paraît injuste de culpabiliser ces personnes pour qui voter pour Emmanuel Macron ne peut se faire sans souffrance.

En tant que femme musulmane, je fais partie de cette seconde catégorie. Je n’oublierai pas les fermetures de mosquées ; la dissolution du CCIF ; les polémiques incessantes sur le voile lors des sorties scolaires, des compétitions sportives, à la plage, dans les syndicats étudiants ; le vote de la loi séparatisme. Je n’oublierai pas non plus la ministre de l’enseignement supérieur parlant à la radio de l’islamo-gauchisme comme du principal problème touchant l’université, alors que dans ma chambre de douze mètres carrés, je sombrais dans la solitude comme des milliers d’autres étudiant.e.s.

Voter pour Emmanuel Macron pour faire barrage à l’extrême droite me paraît d’autant plus absurde qu’il lui a fait la courte-échelle pendant cinq ans. Voter Emmanuel Macron pour éteindre des braises sur lesquelles il a lui-même soufflé ? Voter Emmanuel Macron pour contrer l’extrême droite sachant qu’elle est sortie renforcée de son quinquennat ? Cette élection me semble dénuée de sens.

J’ai cette envie, irrésistible et irraisonnable, de me venger par les urnes en votant blanc, comme pour dire à Emmanuel Macron : vous avez voulu nous mépriser, faire de nous les boucs émissaires, les ennemis intérieurs ? Nous ne vous donnerons pas nos voix et si vous perdez, vous en serez l’unique responsable.

  •       12 avril :

Ma colère s’intensifie face à la stratégie choisie par Emmanuel Macron pour l’entre-deux-tours : convaincre les électeur.rices que son programme est le meilleur. Autrement dit, faire semblant de penser que les votes de gauche qu’il obtiendra seront des votes d’adhésion. Annoncer, d’emblée, qu’ils ne lui feront pas changer une ligne de son programme. Pire : qu’il s’en servira pour asseoir sa légitimité. Je me sens prisonnière d’un terrible chantage : me voilà obligée de voter pour un candidat qui me méprise parce qu’il sait qu’il n’y a pas d’autre option possible pour moi.

  •       15 avril :

Jusque-là, j’avais préféré ignorer le programme du rassemblement national et ses prises de parole. Pour me protéger, me tenir à distance des discours violents.

Ce que je n’avais pas voulu voir pendant des mois soudain m’explose au visage. Préférence nationale. Interdiction du voile. Expulsion des étranger.ères.

Mon cerveau se met à imaginer la France sous Marine Le Pen. La première pensée qui me vient est que je ne pourrai sans doute pas faire visiter la France à une de mes meilleures amies italienne, à qui je l’ai promis, parce qu’elle porte le foulard. Cela me rend profondément triste. J’imagine une France dans laquelle mes tantes seraient violentées (encore plus qu’elles ne le sont déjà) à cause de leur voile, dans laquelle les sans-papiers que je connais seraient systématiquement expulsés, dans laquelle l’association Lallab serait interdite. Moi qui souhaite devenir journaliste, pourrais-je le devenir et exercer ce métier sans être discriminée en raison de mon nom et de mon appartenance religieuse ?  Dans la France de Marine Le Pen, la liberté de la presse existerait-elle encore ? En l’espace de quelques minutes, je vois mon monde s’écrouler et j’ai soudain très peur.

Et cette peur immense remplace la colère que j’avais pour Emmanuel Macron. Je ne peux pas m’abstenir ni voter blanc.

  •       21 avril :

Je visionne le débat de l’entre-deux-tours. Je ne souhaite qu’une chose : que Marine Le Pen se ridiculise face à Emmanuel Macron, comme il y a cinq ans. Puisque ses idées ne semblent plus choquer, puisqu’il n’y a que son incompétence qui peut convaincre des millions de Français de ne pas voter pour elle, j’espère qu’il apparaîtra clairement durant ce débat qu’elle est inapte à gouverner notre pays.

Il y a bien quelques moments où je la vois hésitante, bégayant, presque, lorsque Emmanuel Macron rappelle les nombreuses incohérences entre son programme et les votes de son parti au cours des dernières années. Mais sa progression depuis 2017 est nette : elle réussit à passer pour la candidate du peuple, la candidate proche des Français.e.s. Lorsque je ferme l’écran de mon ordinateur, j’ai la sensation que ce débat vient mettre un point final à la dédiabolisation de l’extrême droite entamée il y a des années. Désormais, il est possible de débattre avec un membre du clan Le Pen comme on débattrai avec une vieille amie, en toute courtoisie, en échangeant des blagues, en rappelant qu’on ne partage pas ses idées mais qu’on la respecte, sans prononcer une seule fois les mots clés : extrême droite, fascisme, racisme, xénophobie. Marine Le Pen est devenue une candidate comme une autre.

  •       23 avril :

Veille des élections. A l’heure où j’écris ces lignes, je ne sais pas qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen l’emportera. Je consulte compulsivement des sondages pour me convaincre que cette dernière ne sera jamais élue et éliminer les scénarios catastrophes qui polluent mon cerveau. Cela n’arrivera pas. Pas à nous.

Les émotions intenses des quelques jours suivant le premier tour ont disparu. Je suis résignée. Je voterai pour Emmanuel Macron, froidement, rationnellement. Les élections présidentielles ne servent pas à élire le meilleur mais à éviter le pire, c’est injuste mais c’est comme ça, c’est le jeu.

Mais une fois ce mauvais moment passé, je ne m’endormirai pas pour me réveiller dans cinq ans. Je me battrai, je lutterai, nous lutterons sur le terrain, dans la rue. Parce qu’il n’y a que ça qui marche.

Crédit photo à la une : Anh Nguyen

 

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Actualités Poèmes spirituels

Partie 2 : moi et mon âme.

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Note à moi-même : Chut, mon âme navigue en plein cosmos, je plonge dans l’antre de mon être, en pleine dérision, je gravite autour de mon Maître, chut. Besoin de la foi, besoin de la paix dans mon monde. Oui, je ne suis pas un être de foi, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai prié la croix. Si une personne pense posséder la piété dans ce monde de fou, qu’elle garde au fond d’elle sa pitié pour les âmes qu’elle juge perdues, pensant posséder la vérité absolue, si Dieu nous a donné le savoir ce n’est pas pour l’enfermer dans notre bulle d’ignorance.

 

 

Mes oreilles sifflent, je suis le noir, et la proie de mon âme.

Le froid sur les os, je vois les étoiles dans le ciel, éteintes, je me retrouve dans un lieu étroit.

Maladroit, mon cœur, mécroit, sur la croix, je perçois les flammes de la foi.

Je juge mon âme, et la condamne, je plane.

Je plane, sur un nuage gris, et je la damne.

Je perds mes rouages, avec l’âge, je nage dans le désert, je fuis mon esprit et la misère.

J’échappe à mon âme, elle me rattrape.

Je jure qu’elle se venge.

Mon âme me maltraite, la nuit, elle me hante,mes pensées se tordent dans un vent violent, je reçois un, deux, trois gifles, je ne dors pas.

Les insomnies m’embrasent.

J’ai dit, mon âme se venge.

Je psychote sur la tombe et les comptes.

La névrose me prend à la gorge,je rêve du jour où je serai à la morgue.

Mon âme me prend la tête, la nuit elle me surprend dans mon sommeil. Elle me tombe dessus, m’étouffe, les yeux grands ouverts, je me réveille en sursaut.

Encore, je m’égare, je retourne au point de départ. Encore.

Je crie que mon âme se venge.

Je ressens la douleur, je vois mon âme de toutes les couleurs, je sens la calomnie sur mon être, je me suspends dans le vide, je pensais me connaître.

Je goûte à l’agonie de mon âme, et sa félonie, du haut de la pyramide, le monde je guette, avant de disparaître.

Je suis le traître de mon paraître, la vie, et la mort, le monde et la tombe, enclaves de mon âme, Mon Maître, je suis l’esclave de mon être.

J’écris que mon âme se venge.

 

 

Note à moi-même : si vos cœurs sont en période de trouble, préférant se rappeler de l’Enfer, et du Paradis, pour soigner votre maladie, ne méprisez pas les autres cœurs qui ne désirent ni le paradis et font abstraction de l’enfer, car ils souhaitent seulement aimer et adorer Le Créateur, pour ce qu’Il est, et seulement pour ce qu’Il est.

 

crédit photo image à la une : @sasa.ha2278, Kaoutar RH

 

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[Communiqué] Élections présidentielles : nous sommes ensemble et nous ne lâcherons rien !

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Depuis la création de Lallab en 2016, nous travaillons et nous nous organisons afin de construire cette force collective et solidaire de femmes musulmanes et de leurs allié.es qui œuvrent pour la justice sociale et l’égalité. La diversité de nos Lallas, nos bénévoles, et les réalités vécues se reflètent dans nos actions et façonnent les narrations et les activités que nous produisons. Derrière Lallab se tiennent des femmes musulmanes qui ont fait face toute leur vie à une société qui n’a su produire sur elles, et contre elles, que des narrations violentes et stéréotypées. Derrière chaque Lalla se cache l’histoire d’au moins une frustration, une humiliation, une porte fermée, une voix éteinte.
 
Face à cela, et depuis 6 ans, nous avons créé un environnement pour renouer les liens de solidarité brisés par la société, nous avons produit des narrations réalistes et plurielles sur nos vécus en tant que femmes musulmanes, nous avons participé à la création et la mise en place de politiques réellement inclusives.
 
Les derniers quinquennats ont été sources de violences considérables pour nos droits fondamentaux. Les tribunes successives que nous avons rédigées pour apporter notre soutien et notre amour aux musulman.es et pour dénoncer l’islamophobie, le classisme, le racisme et le sexisme, dont nous étions les cibles, en témoignent. Elles sont la preuve de l’acharnement islamophobe, voire de la destruction organisée, qui se met en place contre les musulman.es et contre quoi nous oeuvrons collectivement. Plus que jamais ces dernières années, l’urgence d’agir et de placer nos ressources, notre solidarité, notre foi, nos croyances, religieuses ou non, nos valeurs au cœur de nos actions s’est faite ressentir.
 
Depuis de nombreuses années, nous, femmes musulmanes, et plus largement personnes musulmanes, devons sans cesse négocier notre place et notre humanité dans la société. Nos voix, nos expériences, nos réalités et nos luttes ont trop souvent été insultées, méprisées, arrêtées. Elles ont été littéralement dissoutes.
 
Débats sur le foulard des femmes musulmanes, sur nos corps, nos croyances, insultes à nos pratiques, appels à la délation, dissolutions d’associations qui défendent nos droits, fermetures de structures académiques musulmanes, de mosquées, cyberharcèlement, mépris des institutions publiques à qui nous demandons des subventions,… Le sabotage institutionnel et le harcèlement politique que nous avons vécus, que nous vivons à présent, ne feront que s’amplifier, qu’importe les résultats de demain soir.
 
Comment faire face lorsque nous nous sentons acculés ? Aujourd’hui à la veille du second tour, notre engagement chez Lallab s’enracine de manière plus forte, notre résistance devient plus puissante. Elle se nourrit de cette certitude, de notre foi et des histoires et vécus de femmes formidables dans le sillage desquelles nous nous inscrivons : Khadija, Nana Asma’u, bell hooks, le collectif “Las tesis”, Linda Sarsour, Maya Angelou, Djamila Boupacha, Angela Davis, Djamila Bouhired, Hawa Abdi, les gouvernantes et femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles, Aminata Dramane Traoré… Si l’histoire des luttes sociales nous montre que c’est grâce à la puissance collective qu’avance la justice sociale, l’Histoire nous offre aussi des exemples inspirants en la matière.
 
Des femmes qui, hier comme aujourd’hui, ont cette force de croire en leur propre humanité et en leur capacité à lutter pour le bien commun et la justice sociale malgré les violences institutionnelles auxquelles elles ont dû faire face. Par leurs actions, elles ont eu l’audace d’imaginer d’autres alternatives, d’élargir nos champs des possibles et nous permettre de rêver à des futurs plus désirables.
 
En ces derniers jours de Ramadan, notre résistance puise aussi sa source dans les réponses trouvées par le Prophète (sws). Tout d’abord, la volonté de créer et de renforcer les liens entre les croyants et les croyantes, mais aussi de construire progressivement des alliances. Le Prophète (sws) a également toujours cherché à développer le leadership, les capacités d’agir des membres de sa communauté et en premier lieu de celles et ceux qui ont embrassé son message. C’est en développant les capacités d’agir des femmes musulmanes que nous développerons notre puissance collective, qui deviendra une force réelle de changement. Nous espérons à notre tour continuer à lutter, à nous organiser collectivement, à inspirer les générations suivantes pour des victoires encore plus flamboyantes !
 
En cette période de doutes, de peurs, d’anxiété aggravée, nous envoyons tout notre amour et témoignons de toute notre solidarité aux femmes musulmanes, aux musulmans et à toutes les communautés opprimées et marginalisées par le pouvoir. Il ne peut y avoir de changement social sans passage à l’acte. Croire aujourd’hui en des principes forts de justice sociale et de solidarité n’a rien d’abstrait, cela implique d’agir pour la mise en œuvre de changements concrets qui permettront de transformer au quotidien la vie de toutes les femmes, sans oublier personne.
 
En ce qui concerne le vote de demain, nous vous demandons : pas une seule voix, jamais, ne doit être donnée à l’extrême-droite. Il en va de notre survie. Quelle que soit l’issue, nous savons aussi que nous devrons continuer à faire pression et à développer nos actions féministes et antiracistes afin de nous organiser collectivement pour une société plus juste pour tous et toutes.
 
Nos luttes sont un héritage que nous portons. Nous sommes ensemble et nous ne lâcherons rien.
 
 
 

Crédit photo : Dalal Tamri pour Lallab

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Poèmes spirituels

Poème de Ramadan I : mon âme et moi.

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Note à moi-même : Chut, mon âme navigue en plein cosmos, je plonge dans l’antre de mon être, en pleine dérision, je gravite autour de mon Maître, chut. Besoin de la foi, besoin de la paix dans mon monde. Oui, je ne suis pas un être de foi, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai prié la Croix. Si une personne pense posséder la piété dans ce monde de fous, qu’elle garde au fond d’elle sa pitié pour les âmes qu’elle juge perdues, pensant posséder la vérité absolue. Si Dieu nous a donné le savoir, ce n’est pas pour l’enfermer dans notre bulle d’ignorance.

 

C’était une histoire de vengeance entre mon âme et moi.

Tout a commencé, quand j’ai décidé de me venger de mon âme. Puis, je suis tombée dans un puits profond, et c’était le début de la fin.

C’était une vengeance gratuite. Mon âme ne m’a rien fait. Pourtant, j’ai décidé de me venger de mon âme.

C’était moi contre moi-même. J’étais mon propre démon.

Je me chuchote à l’oreille, tous les soirs, ‘’je n’ai pas fait assez’’. Je peux faire mieux. Je peux faire pire. Ce n’est pas assez. Je peux me blesser encore plus profondément, de manière plus sauvage, inhumaine.

Je peux noyer mon âme, l’étouffer, l’anéantir. Ce n’était jamais assez. Je tirais toujours plus sur la corde. Je puisais les horreurs au plus profond de moi pour les faire subir à ma pauvre âme.

Je l’ai abandonnée. Sans subsistance, assoiffée, elle s’est éteinte, une nuit de pleine lune.

Ma mère m’a toujours dit que la grande guerre est celle que je mènerais contre moi-même.

Ma mère m’a bien fait la leçon et m’a prévenu. Elle m’a bien rappelé de ne pas écouter mon démon. De ne pas suivre les pas de mon côté sombre.

Oh, les rappels de ma mère. Ce n’étaient que des bruits en arrière-plan, satan, en est bel et bien content.

J’ai fini par suivre les futiles désirs, et mes sombres pas.

J’ai mené la guerre contre moi-même.

Une guerre bien vulgaire à mon goût, et pour mon âme.

Maintenant, je galère à survivre entre mes folies intérieures et mes fous démons.

Je n’étais pas bien armée. Je n’ai vu ni miracles ni anges tournoyer autour de moi.

J’ai vu le noir de l’océan m’attirer vers le bas.

Les ténèbres m’ont avalée. J’ai nagé à contre-courant.

Je me suis noyée.

Toujours en apnée, j’essaie d’éveiller mon âme, qui est en cavale.

Sans façon. Je l’ai tuée de mes propres mains. Elle m’en veut. Elle m’en veut tellement. Elle refuse de revenir à moi.

Je ressens sa haine, sa peine, sa peur et sa douleur.

Je l’enferme. Elle ne veut plus de moi.

Alors je me venge. Encore. Et encore.

Le corps à l’envers, je me déchaîne comme la bête dans la caverne.

Un soir, je vois le reflet de mon âme sur mon visage.

C’est un triste tableau.

Tout ce que je vois, c’est le vide d’une toile sombre.

Un autre soir, j’entends les murmures des anges qui s’approchent lors d’une nuit froide.

Mon âme me chuchote: il est temps pour elle de me rendre ma vengeance. Elle veut reprendre son dû.

Je regarde mon corps, sous un tas de neige rouge. Je m’égare dans un labyrinthe d’émotions.

Non. Cette guerre n’est pas terminée.

Je n’ai pas encore trouvé les armes pour la mener.

J’ai besoin de temps, et d’une puissante armure. Un grand bouclier en fer ferait l’affaire.

Je tombe. Je tombe sur un autre de mes démons, en enfer.

Je frappe, en traître,  mon âme, encore une fois.

Je l’enferme, et j’allume le feu. Je déclare la guerre à Son Maître.

Je délire. Je vois les flammes s’éteindre, mon âme se débattre. J’entends ses cris, ses appels, et ses pleurs.

Et puis d’un seul coup, les anges s’abattent sur moi.

Un éclat de rire sort de mes lèvres. Je me remémore l’histoire d’Adam et d’Ève. Et je replonge dans mon rêve.

Mon âme se libère, s’approche de moi et me regarde droit dans les yeux.

Un jour, je verrais la fin de cette guerre.

Je suis en apnée, dans l’eau froide. Je vois le ciel sombre et la lune qui éclaire les vagues.

Mon âme me fixe, assise sur le rocher. Elle a l’air d’attendre.

Je vois des formes survoler autour d’elle, on lui murmure des choses étranges.

La nuit sonde mon âme.

J’ai droit à une courte trêve. Il est temps pour moi de me reposer de cette bataille, et de préparer ma prochaine guerre.

 

Note à moi-même : si vos cœurs sont en période de trouble, préférant se rappeler de l’Enfer, et du Paradis, pour soigner votre maladie, ne méprisez pas les autres cœurs qui ne désirent pas le paradis et font abstraction de l’enfer, car ils souhaitent seulement aimer et adorer Le Créateur, pour ce qu’Il est, et seulement pour ce qu’Il est.

 

Anonyme

Crédit photo : @sasa.ha2278, Kaoutar RH

 

 

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Portraits

Lettre à ma grande sœur auto-entrepreneuse

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Après une école d’ingénieur, ma grande sœur a fait un choix étonnant : lancer sa propre entreprise de photographie. Pour célébrer son courage et sa force, je lui ai écrit cette lettre.

 

Chère grande sœur,

Il y a ceux qui suivent les chemins qu’on a tracés pour eux, tu as choisi de te frayer le tien entre les herbes sauvages.

Enfant déjà, tu avais le goût d’entreprendre et la fibre artistique. Je me souviens de ce lapin inspecteur et son acolyte panda, protagonistes de ta bande dessinée. De ces dizaines de calques dans des pochettes Canson, sur lesquels tu dessinais toute sorte d’objets sans rapport les uns avec les autres, destinés à être réutilisés plus tard. De ton intransigeance derrière la caméra reçue pour ton anniversaire : à chaque sourire de trop, il fallait tourner la scène de nouveau. 

C’était en cours d’art plastique, de sport et de langues que tu t’épanouissais le plus, pourtant tu t’es retrouvée en prépa scientifique. Sans doute parce que c’est ce qu’on attendait de toi. Tu devais penser que vivre de ces passions était impossible, ou du moins les adultes t’en avaient convaincue.

Mais l’enfant que tu avais été demeurait présent, dans l’ombre, lorsque tu as ouvert ce compte Instagram de photographie, alors que tu venais d’intégrer une école d’ingénieur. La plupart l’ont vu comme un « passe-temps », un « à-côté »… ; tous ces mots qu’on utilise pour enlever de l’importance aux choses qui en ont. 

Tu t’es formée en autodidacte, comme pour le dessin ou la vidéo. Tu posais d’abord face à la caméra, rêvant en secret d’être derrière. A la fin des séances, tu demandais aux photographes d’être quelques instants tes professeurs.

« Je voulais un raccourci pour apprendre plus vite, mais il faut juste faire », me confies-tu. Alors tu fais. Tu prends d’abord en photo les personnes que tu as sous la main, qui acceptent de se prêter au jeu : tes amies, tes frères et sœurs. Puis tu rencontres peu à peu des modèles plus expérimentés. Au fil des photos, ton œil s’habitue aux angles, aux couleurs, tu développes une intuition. 

 

Une des photos les plus dures à prendre. « Les modèles étaient pieds nus dans l’eau avec les chevaux qui s’impatientaient et des poulains qui courraient dans tous les sens. » Crédits : @regardsdetoi.

 

Un été, comme une révélation, tu découvres en lisant un livre que tu veux être entrepreneuse. « Le lifestyle me correspondait en tout point, la question c’était quoi faire », tu racontes. Ce n’est que quelques années plus tard que tu vas finalement établir cette connexion entre la photographie d’un côté et l’entrepreneuriat de l’autre.

Le déclic se produit lors de ta dernière année d’étude. En plus de tes études d’ingénieur, tu as décidé de suivre un master d’entrepreneuriat. « Toutes les personnes de la classe avaient un projet, et moi j’ai fait comme si j’en avais un, en disant que je voulais faire de la photographie. » Tu finis par te prendre au jeu. A force de l’imaginer, d’y réfléchir, d’en parler, le projet devient réel, possible.

Les adultes nous ont toujours fait croire que le plus dur était de trouver ce qu’on voulait faire. Le plus dur, en réalité, est de transformer ce qu’on veut faire en quelque chose qui leur conviendra à eux. De conformer nos rêves aux normes sociales.

De t’adapter, tu as refusé. On attendait de toi une vie stable d’ingénieur : économiser, puis, éventuellement, se lancer. Tu savais qu’en choisissant de travailler quelques années dans un bureau, tu prenais le risque de perdre le plus précieux : le courage que nous offre la jeunesse. Et si, après quelques années dans un bureau, l’enfant qui inventait des bandes dessinées et réalisait des films avec ses frères et sœurs disparaissait à tout jamais ? Alors, tu t’es « lancée ». Certains y ont vu un choix bizarre, inattendu. Alors que c’était le choix le plus logique, la continuité de qui tu étais.

Te rejoint dans l’aventure, Tristan. Aussi diplômé d’école d’ingénieur, vous vous êtes rencontrés en prépa. Comme toi, au terme de ses années en école, il rêve d’une autre façon de travailler. Après un intensif brainstorming, le compte Instagram « Hanachi photographe » devient l’entreprise « Regards de toi – Photographes, vidéastes & modèles ».

La première cliente se célèbre par une danse. « On venait de passer deux jours à appeler des marques non-stop, à n’essuyer que des refus. On commence à expliquer à cette dame ce qu’on fait. On n’a même pas fini qu’elle accepte. On était tellement contents qu’en raccrochant c’est parti en danse du soleil ! »

Les mois passent, et vous affirmez votre style dans les photos : « urbain et classe », dis-tu. La direction artistique est ce qui te plaît le plus : créer des images. Composer. Choisir le fond, les habits. Improviser : « c’est toujours les photos que tu n’as pas prévues qui sont les meilleures ».

Le style de Regards de toi : Urbain et classe. Crédits : @regardsdetoi.

 

Les montages de Tristan sont guidés par la musique, qui lui inspire la dynamique de la vidéo. 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Regards de toi 🍒 (@regardsdetoi)

Au fil des semaines, vous affirmez aussi vos valeurs, sans pour autant le revendiquer. Parce que ça devrait être normal, sur un compte de photographe, de trouver des modèles noires, blanches, minces, grosses, handicapées ou portant le foulard. Parce que toutes ces personnes composent la société. Et que d’un point de vue artistique, c’est stimulant d’avoir à photographier des corps et des styles différents.

Mais tes premiers mois sont aussi faits de déceptions, d’échecs, d’épuisement. Passer des heures au téléphone à convaincre des clients qui répondent violemment ou raccrochent. Ne pas être pris au sérieux en raison de son âge. Gérer la paperasse administrative, les factures, les demandes d’aide. Et surtout : le vide, quand personne ne répond, quand il n’y a rien pour payer le loyer.

Le plus dur, je pense, est d’avoir perdu sur le chemin le soutien de personnes qui comptaient pour toi. Celles qui pensent qu’il faut suivre la norme pour « devenir quelqu’un ». Celles qui préfèrent te voir moins épanouie mais plus conforme. Les mêmes qui détruisent les rêves des enfants.

Si je t’écris cette lettre, c’est pour te rappeler, quand tu doutes, que tu as pris le bon chemin. Celui avec les herbes sauvages : plus dur, mais plus beau. Celui qui permet à l’enfant qui inventait des bandes dessinées et réalisait des films avec ses frères et sœurs de rayonner.

Comme Cyrano de Bergerac, tu as dit « non, merci ! ». Préféré la liberté au prestige social. Comme lui, tu pourrais dire :

« S’il advient d’un peu triompher, par hasard,

Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,

Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,

Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,

Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! »

 

L’entreprise de Leila et Tristan s’appelle Regards de toi. « Sans être un compte ouvertement engagé, notre entreprise a été créée dans une logique inclusive, pour encourager toutes les personnes à se regarder et s’apprécier. On aime photographier des gens venant de tous bords et on aimerait à termes que nos photos s’éloignent des clichés sexistes de la société présents dans la photographie. » 

Allez les suivre sur les réseaux sociaux : Instagram & Site web

Si vous avez dans votre entourage quelqu’un qui se lance dans l’entreprenariat : soutenez-le, encouragez-le, soyez fier de lui.

 

 

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(Dé)construction

Pas d’argent, pas de valeur… Vraiment ?

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Une jeune femme de 24 ans, son master en poche, passe à la maison les quelques mois avant sa première embauche. Une mère de 4 enfants, affectueuse et dévouée, a passé une quinzaine d’années au foyer, tâchant de répondre aux besoins de ses enfants. Une autre, fraîchement diplômée de sa licence de psy, prend une année sabbatique pour réfléchir à son orientation. Une autre encore fait une « pause » dans sa carrière professionnelle pour se marier et ainsi mieux endosser ce nouveau rôle d’épouse.

Elles ont des choix de vie différents, sont à des étapes différentes de leur croissance personnelle, mais toutes ont un point commun : si on leur lance d’un ton détaché « tu fais quoi alors ? / …en ce moment ? / …dans la vie ? ». Il est probable qu’elles répondront « bah rien », l’air embarrassé, le visage rougissant, le regard fuyant. 

         Pourtant c’est loin d’être le cas !

Elle se lève chaque matin aux aurores, s’extirpe du confort de son lit pour son premier rendez-vous avec le Divin. Elle réveille les enfants, les habille, invoque toute la patience de l’univers lorsque le petit dernier rechigne à avaler ses céréales à 8h17 alors qu’elle doit le déposer à l’école à 8h25. Elle fait de sa maison un endroit où il fait bon vivre : dépoussiérer par-ci, épousseter par-là. Elle range les vêtements qui tapissent le sol de la chambre de son adolescente, qui, à 15 ans, n’a toujours pas compris le principe d’une armoire. Farine, eau, sel, elle prépare les ingrédients nécessaires pour faire du pain maison. A 14h, elle se dépêche, au risque d’être en retard à son atelier de lecture. Oui, et puis sa grand-tante âgée lui a demandé un coup de main pour trier ses vêtements, alors elle va lui prêter main forte. Fort heureusement, les courses sont déjà faites, elle a pris l’initiative de s’en débarrasser la veille. Après le retour de l’école, elle endosse le rôle de maîtresse : elle aide son fils à faire ses devoirs même si elle doit lutter face à Bob l’éponge pour capter son attention volatile. Un imprévu tombe le lendemain avec la belle-famille… Tant pis pour ce colloque auquel elle voulait assister sur Paris. Même couchée, elle continue de travailler : elle est gestionnaire et passe en revue les tâches à accomplir pour le lendemain…

        

         Mais alors d’où vient ce malaise à confesser ce « rien » qui est en réalité « tout » ?

En réalité, ce qu’elle fait est très semblable à ce que fait un-e boulanger-e, une femme de ménage, un-e auxiliaire de vie, un-e professeur-e particulier-e, un-e gestionnaire, un-e chercheu-r-se, un-e personnal shopper, etc… Après tout, comme le.a boulanger-e, elle mélange les mêmes ingrédients, elle produit le même pain. À la différence que le.a boulanger-e facture 1 euro au consommat-eur-ice, tandis qu’elle fait cela gratuitement. Le travail de l’un est comptabilisé dans le Produit Intérieur Brut (PIB), tandis que pour l’autre, c’est du travail invisible. Pourtant, elle produit tout de même de la richesse !

         Cela n’a pas grande importance pour une société qui fonde la valeur sociale d’une chose sur son aspect monétaire. Tu es infirmièr-e et tu changes les pansements de tes patient-e-s tous les matins ? Ton activité est socialement valorisée. Tu es maman et tu panses le genou de ton enfant blessé ? Ça ne compte pas.

         Le but ici n’est pas de dévaloriser le travail extérieur féminin ! Celles qui cumulent un emploi à temps plein – ou temps partiel – en plus de toutes leurs tâches domestiques du quotidien sont des battantes. Il s’agit plutôt de revaloriser ce qui n’est pas considéré par notre société marchande.

Alors non, le travail et l’emploi ne se superposent pas : le travail ne se réduit pas à l’emploi. Non, tu ne fais pas « rien », au contraire : tu fais tout ! Et prends bien conscience que ce que tu fais, si tu ne le fais plus, un-e professionnel-le devra s’en charger moyennant salaire.

 

         Parlons salaire justement !

Dans la sourate « Hûd » du Coran (nom du prophète des Aad), on peut lire les paroles de ce prophète qui s’exprime en ces termes  : « Ô mon peuple, je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire incombe à Celui qui m’a créé. Ne raisonnez-vous pas ? » [Sourate Houd/11 _ verset 51].

         Tout travail mérite salaire ! Sache que si tu ne perçois rien ici-bas, Dieu se fait un devoir de te rémunérer dans l’Au-delà. Si aujourd’hui tu envies le salaire mondain des autres, sache que demain, tous t’envieront ton salaire divin. Lorsque Dieu rémunère, Il est Généreux comme personne. Tu es payée même si tu ne le vois pas. La seule différence, c’est qu’au lieu de tomber tous les mois, ta rémunération tombera en un seul versement à la fin de ta vie de travail. Ça vaut le coup d’attendre non ?

Dieu dit dans le Coran : « Certes, Dieu a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. (…) Réjouissez-vous donc du commerce que vous avez fait. Et c’est là le très grand succès ! » [Sourate at Tawba _ verset 111]

 

R.S.

 Crédits photo : R.S.

 

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(Dé)construction

Souriez… Vous êtes photoshoppé.e.s !

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A l’angle mort du féminisme classique

 

Sillonnant les rues de ma ville, je ne peux m’empêcher de remarquer un déséquilibre dans le paysage visuel. N’as-tu pas remarqué cette prépondérance – pour ne pas dire cette omniprésence – du corps féminin, de préférence nu, par rapport au corps masculin sur les panneaux publicitaires ? Comment expliquer ce fossé ?

Fossé d’autant plus incompréhensible à l’heure du féminisme – mimétisme occidental, alias « tout ce que l’homme fait, je veux le faire ». Pourquoi n’entendons-nous pas les féministes classiques monter au créneau, exigeant la parité, réclamant d’habiller ces panneaux géants de portraits d’hommes déshabillés ? 

Comprenons-nous bien, l’objet de cet article n’est nullement de formuler une revendication perverse. L’objectif est plutôt de mettre en exergue un point oublié dans l’angle mort du féminisme contemporain occidental. En somme, souligner ses imperfections, ses contradictions. 

En vérité, si le corps féminin dénudé est partout où l’œil se pose, c’est parce que les publicitaires ont bien compris une chose : il est ce qui suscite le plus le désir ; à la fois chez l’homme et chez la femme. Dans le cas de l’homme : il s’agit d’un désir d’ordre sexuel. Mais quid de la femme ?

Ces publicités débridées viennent en réalité stimuler un désir particulier chez la femme : celui de plaire. Mesdames, n’est-ce pas vrai que nous regardons ces femmes parfaites d’un œil envieux, nous exclamant : « comment fait-elle pour avoir un corps de sirène ? » « Qu’est-ce qu’elle met sur ses cheveux pour les avoir soyeux comme ça ? » « Quel épilateur utilise-t-elle pour n’avoir aucun poil incarné ? Je veux le même » …

Ne jouons pas les dupes, nous savons que le but des publicitaires, en stimulant ainsi nos désirs, est de provoquer l’acte d’achat. Le corps féminin, dans toute sa splendeur, a le mérite de faire d’une pierre deux coups, en éveillant les désirs à la fois des hommes et des femmes. D’où son omniprésence. Ainsi, voit-on une femme jouir de plaisir en mangeant un simple yaourt ; une femme nue pour une pub de gel douche (passe encore), mais une femme nue pour un aspirateur ? Si le lien n’est pas évident, qu’à cela ne tienne, les publicitaires n’hésitent pas à être créatifs.

 

Mise en concurrence généralisée du corps de la femme

 

Que le corps de la femme soit réifié, qu’il soit présenté comme un simple objet de jouissance, cela n’est pas une nouveauté. D’ailleurs, les féministes classiques occidentales l’ont suffisamment critiqué sans qu’il soit nécessaire d’y revenir dans cet article. 

Ce que je souhaite discuter ici c’est le phallocentrisme qu’induit la situation. En effet, dans nos sociétés, les hommes ont constamment sous les yeux, un éventail de belles femmes à contempler. Mais en plus de cette jouissance oculaire, les publicitaires ont aussi été à l’origine d’une mise en concurrence généralisée du corps de la femme.

A force de regarder ces profils idéaux, les femmes se disent : « pourquoi pas moi ? ». En somme, elles sont poussées à relever le défi esthétique et sont contraintes de tendre vers toujours plus de coquetterie, toujours plus de beauté…

Je dénonce cette surenchère esthétique qui a pour fâcheuse conséquence de provoquer un réel mal-être chez bon nombre de femmes qui, pour des raisons financières ou personnelles, ne peuvent plus tenir la compétition. 

Elles se sentent alors mal dans leur peau, se comparent à des chimères photoshopé.e.s, se dévalorisent et perdent en estime personnelle. 

 

Voilà la conclusion à laquelle j’aboutis : reconnaissons la dimension factice et artefactuelle de ces beautés publiques ; et surtout, apprenons à aimer nos personnes, à voir le beau là où aucun projecteur ne s’attarde. Voilà un combat féministe digne de ce nom !

 

 

Crédit photos : R.S

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