Catégories
(Dé)construction Nos Voix

Top 9 des réflexions que l’on entend quand on est une femme blanche voilée

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Mettre le voile en France en 2017 n’est facile pour aucune femme. Pas parce qu’on y est forcées, mais parce que l’on est constamment montrées du doigt. Or, cette décision est profondément personnelle et propre à chacune. C’est la raison pour laquelle nous avons toutes notre histoire et notre lien avec notre voile.
Toutes les femmes voilées ont été victimes de remarques ou de regards désagréables. Et quand tu es blanche, tu as droit aussi droit à ton lot de phrases personnalisées. Florilège.

 

1. On vient t’aborder dans la rue pour te demander si tu es musulmane

 

Souvent, je suis tentée de répondre « Non, je fais juste semblant », d’autres m’ont confiée qu’elles répondaient « Non, je me prépare pour le carnaval ». Le pire, c’est que ces réponses ont l’air de satisfaire l’interlocuteur·trice !!! Et non, la religion n’est assurément pas une question de couleur de peau ou de nationalité.

 

 

2. Autour de toi, on te demande fréquemment « tu es mariée à un Arabe ? »

 

Parce que OUI, forcément, ce voile est le symbole de la soumission que j’ai pour mon mari, qui est forcément arabe, n’est-ce pas ? Et cela supposerait aussi que mon mari est forcément autoritaire, voire violent. Impossible de croire que j’ai choisi pleinement ce voile. En tant que femme, je suis capable de penser par moi-même sans avoir à répondre aux injonctions d’un homme, quelle que soit ses origines.

 

 

3. Les autres Blanc·he·s te regardent avec méfiance…

 

Leurs regards semblent demander « Est-ce que c’est vraiment une Blanche ? ». Parfois, je lis aussi de la pitié. Rassurez-vous, oui je suis blanche et oui je suis fière de mon hijab, je l’ai choisi et le porter est une fierté. Je ne suis pas le fruit de la soumission à un homme.

 

 

4. Parfois, ce sont les musulman·e·s qui hésitent à te dire « Salam alaykoum »

 

Il m’est arrivée de passer 10 minutes à discuter avec une personne qui me demandait « Mais tu es de quelle origine ? Tu es Kabyle ? Tu es Syrienne ? Tu es Tunisienne ? Tu es Libanaise ? Tu ne peux pas être juste Française ! » Et bien si. Je suis « juste » Française et « juste » musulmane.

 

 

5. On te demande « Pourquoi tu veux imiter les Arabes ? »

 

Rappelons tout de même que 80% des musulman·e·s dans le monde ne sont pas arabes. C’est sûrement la phrase la plus pathétique car je la trouve aussi moqueuse. J’ai l’impression qu’on m’accuse de me faire passer pour quelqu’un que je ne suis pas. Elle sous-entend non seulement cela, mais qu’en plus, j’y échoue. C’est aussi la marque que l’interlocuteur·trice est plein·e de préjugés et qu’il faudra m’armer de patience si je souhaite débattre avec elle·lui.

 

 

6. De parfait·e·s inconnu·e·s viennent te voir en te demandant « Mais pourquoi tu portes le voile ? »

 

Le culot de certain·e·s inconnu·e·s à venir me dire de telles phrases m’étonnera toujours. Venir aborder une femme voilée dans la rue en lui demandant pourquoi elle porte le voile, c’est oublier combien ce geste est intime et combien nos histoires sont plurielles. Certes, mon voile est visible de tou·te·s, mais est-ce pour autant que j’ai envie de raconter son histoire à de parfait·e·s inconnu·e·s qui m’abordent avec agressivité dans la rue ?

 

 

7. Des hommes te scrutent de haut en bas en s’exclamant « Mashaaaaa Allaaaah ! »

 

[« Masha Allah », qui signifie « ce que Dieu a voulu », est une expression utilisée notamment pour exprimer l’admiration.]
C’est de la drague déguisée et tellement gênante. Ils pensent qu’ils me flattent, mais ils me mettent mal à l’aise. En me balayant du regard, c’est eux qui mettent à mal ma pudeur. C’est ce type d’homme qui pourrait m’insulter s’il pense que je ne suis pas assez couverte, comme si son opinion m’importait. Nous n’avons besoin de l’approbation d’aucun homme pour nous vêtir tel que nous l’entendons, voilées ou non.

 

 

8. Tu entends fréquemment : « Mais tu es si jolie , pourquoi gâcher cela avec ce voile ? »

 

Mon voile n’est pas un accessoire de mode qui est là pour me valoriser ou non. C’est un des liens que j’ai choisis pour me rapprocher de mon Créateur. L’avis des gens sur mon physique m’importe peu, je n’ai pas besoin de leur aval pour porter le voile. Sérieusement, pensent-ils·elles qu’après leur remarque, je vais me dire « Ah bon ? Alors je l’enlève ! » ?

 

 

9. Autour de toi, on te demande « Pourquoi tu te compliques la vie ? »

 

C’est inimaginable pour ces gens de se dire que cette décision m’appartient et que je suis prête à me battre pour l’assumer. Parfois j’ai envie de crier « Laissez-nous vivre, laissez-moi vivre » ! Ce qui nous complique la vie, ce sont les remarques que nous font ce genre de personnes.

 

 

Crédit Photo à la une : weheartit

 

 

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
Nos Voix

Mon rapport au rap en tant que femme racisée

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Il faut savoir que le rap n’est pas un bloc monolithique. Comme la plupart des genres musicaux, il comporte des sous-genres. Les deux catégories les plus souvent comparées sont l’egotrip et le conscient : elles ne sont cependant pas hermétiques. D’un côté comme de l’autre, il faut que ça en jette, que le phrasé et/ou la musicalité soient puissants voire volontairement brutaux pour plaire. 
On observe vis-à-vis du rap un grand mépris sur fond de classisme mais aussi de racisme. On ne compte plus le nombre de personnalités issues de hautes classes sociales qui ont considéré ce genre musical avec dédain. On se rappelle de ce cher Finkielkraut, qui désignait le « parler des banlieues » comme « un sabir simpliste, hargneux, pathétiquement hostile à la beauté et à la nuance » ainsi que de ce bon vieux Zemmour qui définissait le rap comme « une sous-culture d’analphabètes ». 
Même lorsqu’il n’y a pas d’expression verbalisée sur le sujet, on les voit se montrer totalement indifférent·e·s, dédaigneux·ses ou encore mal à l’aise devant une performance de rap sur un plateau télé.
Pourquoi ? Parce que le rap vient originellement des quartiers populaires, qui plus est de communautés noires, et qu’il exprime très souvent des vécus que ces personnalités ne connaissent pas et/ou stigmatisent. Et ça, ça m’agace profondément . Alors quand j’écoute des morceaux dénonçant et moquant ce genre de comportements, ça me procure un sacré plaisir. 

 

Que ces situations soient inversées, c’est juste ultra jouissif.

Pourtant, en tant que femme, je ressens toujours une limite à ces réjouissances. La raison étant que le rap, comme bien des domaines et milieux, est largement régi par des hommes et donc gorgé de misogynie. Ça m’attriste vraiment parce que j’en ai ma claque de ne pas pouvoir écouter le dernier banger sorti en l’appréciant pleinement de la première à la dernière minute.

 

Over It I Give Up GIF by Mailchimp - Find & Share on GIPHY

 

J’en ai ma claque de voir que la nudité des femmes est un impératif dans certains clips. Mais j’en ai tout autant ma claque des personnalités qui instrumentalisent leur soi-disant volonté salvatrice envers les femmes figurant dans ces mêmes clips pour gerber leur paternalisme, leur racisme ou encore leur classisme.

J’en ai ma claque qu’une femme soit systématiquement décrédibilisée dès lors qu’elle parle rap sous prétexte que son genre l’empêcherait d’avoir un jugement correct, parce que ce serait apparemment réservé aux hommes.

J’en ai ma claque que les femmes soient confrontées à de grandes difficultés pour se faire une place dans le milieu du rap. Tellement que dès qu’une seule réussit à acquérir une certaine visibilité, elle se sent en féroce compétition avec une autre artiste.

J’en ai ma claque que la compétitivité entre femmes soit un fléau si ancré dans notre société que le rap n’y fasse clairement pas exception. Que misogynies systémique et ordinaire aient créé un processus de violents dénigrements entre nous-mêmes, au point de ressentir le besoin d’approbation des hommes sur notre valeur en tant qu’artiste ou – encore pire – en tant que femme.

J’en ai ma claque qu’il y ait des injonctions à faire un choix entre « féminité » ou « androgynie », comme si ces deux termes avaient un sens concret, ou que certaines se sentent obligées d’invisibiliser leur propre identité de femme pour être prises au sérieux et ne pas être l’objet de fantasmes d’hommes.

J’en ai ma claque que des rappeurs puissent faire l’apologie des violences envers les femmes, de harcèlement, de la grossophobie, du viol sans en être inquiétés par leurs pairs.

J’en ai ma claque que les termes « salope », « pute », « chienne », « tchoin », « bitch », « hoe », « whore » et j’en passe soient un jargon de base dans le rap.

J’en ai ma claque que la figure de la « maman » soit l’unique figure féminine à peu près respectée.

J’en ai ma claque que les rappeurs s’attaquent principalement aux femmes racisées.

Parce que oui, parlons-en de la rencontre entre misogynie et racisme. Les femmes racisées, ayant une double identité, sont à l’intersection – au minimum – de ces deux discriminations. Elles subissent donc largement les foudres de bien des rappeurs, quand bien même ils seraient eux-mêmes racisés. « J’vais à la chicha pour les beurettes » , « Ma boucle brille tellement que j’éblouis les niafous », ça vous dit quelque chose ? C’est monnaie courante pour nous, femmes racisées, de devoir entendre ce genre de mots empreints d’un mépris sans nom.

Du coup OUI j’en ai aussi ma claque que, dès qu’un homme (/blanc) dise un propos respectable sur les femmes (/racisées), il soit érigé tel un artiste hors pair au grand cœur.

Néanmoins, ne vous méprenez pas : le rap est loin d’être l’unique domaine musical empli de misogynie. Si le cœur vous en dit (gros triggers viol, misogynoir et slut-shaming), je vous invite à lire les paroles de Go down d’AC/DC, de Brown sugar des Rolling Stones, de Putain de toi de Georges Brassens, Les villes de solitude de Sardou, mais aussi Musulmanes qui me dégoûte tant par les paroles que par son clip raciste, orientaliste et infantilisant.

 

Difficult People Reaction GIF by HULU - Find & Share on GIPHY

 

Et les artistes féminines dans tout ça ?

 

Ceci étant dit et ma liste non-exhaustive de mes « j’en ai ma claque » faite, je veux à présent répandre un peu de positivité et d’empowerment en mettant en avant plusieurs artistes féminines dans le milieu du rap ! Disclaimer : ces artistes ne sont pas forcément féministes et ne sont pas exemptes de comportements et paroles problématiques. On a encore malheureusement du chemin à faire avant d’observer une bienveillance à l’égard et entre femmes dans notre société.

Sianna : Originaire de Beauvais, cette jeune femme de 22 ans est une des étoiles montantes du moment. Son album Diamant noir a connu un franc succès. Ses derniers clips vidéos proposent des plans magnifiques. Son rap est audacieux, son élocution est vive, elle n’hésite pas à faire entendre sa voix et à valoriser son talent.
Mes chansons/clips préférés ? Son freestyle Sur la tête de Marine Le Pen et Havre de Paix.

 

Chilla : Jeune femme de 22 ans également, Chilla est une artiste assez polyvalente. Ce que j’ai tout de suite apprécié chez Chilla, c’est l’angle féministe et conscient qu’elle donne à certains de ses morceaux.
Ceux que j’affectionne particulièrement sont : Sale chienne ainsi que Lettre au Président. Je vous incite grandement à checker son freestyle dans l’émission Planète rap sur Skyrock.

Lean Chihiro : Je suis tombée sur son compte en me baladant sur Soundcloud. Son rap est frais, coloré. Cette artiste est française mais rappe en anglais, tendance qui se voit de plus en plus chez les nouveaux·elles et jeunes artistes.
Le premier morceau que j’ai écouté, c’est celui-ci, et j’ai tout de suite accroché :

 

 

Ta-ra (que l’on retrouve aussi sous le nom Ta-Ha ou encore Senshi1992) : Tout comme Lean Chihiro, c’est une artiste française, originaire de Bondy, qui rappe et chante en anglais. Elle évolue dans un monde hip-hop alternatif. Elle puise clairement son inspiration au sein de la culture japonaise mais n’hésite pas pour autant à faire des clins d’œil à sa culture maghrébine, d’où l’intitulé de son second EP Tuareg Shawty.
Les morceaux que je vous recommande vivement sont Melon Soda et Lil Bit.

Bonnie Banane : Pour le coup, je ne la définirais pas comme une rappeuse car son univers s’apparente plus à du R’n’B alternatif. Néanmoins, on sent qu’elle évolue dans un univers hip-hop et qu’elle flirte avec plusieurs styles musicaux. Elle a ce côté très original et avant-gardiste que j’apprécie. Deux morceaux que je conseille : Permanent Feedback Mode ainsi que Champs-Elysees.

May Hi : Une artiste française de plus à vous présenter qui chante en anglais ! Durant une interview, Maylis, de son vrai prénom, a affirmé s’inspirer de Neo-Soul, de Trap et de Rap. Ce que j’aime chez elle, c’est sa voix rauque et le fait qu’elle ne soit pas seulement interprète. Elle touche à tout : plusieurs des prods s’avèrent être de sa propre création. L’esthétique, mais aussi la mise en avant de sa propre bande d’amies dans ses clips donnent un côté autant artistique que réaliste.
Je vous invite à écouter mais aussi à regarder le titre éponyme MAY HI.

Passons aux artistes américaines :

Kodie Shane : Originaire d’Atlanta, Kodie a déménagé à Chicago durant son enfance. On sait que ces deux villes constituent deux grands pôles du rap américain. On leur doit respectivement la Trap music et la Drill music qui sont deux sous-genres du rap. Kodie a grandi au sein d’une famille de musicien·nes. Elle avait donc, de par sa famille et de ses lieux de vie, un bagage musical important. Son rap est tellement énergique, positif et coloré que ça en est contagieux. Si vous aimez le style de Lil Yachty – qui est par ailleurs un de ses bons potes – il y a de grandes chances que vous appréciez le sien.
J’attire votre attention sur Drip on my walk ainsi que Normal.

 

 

Syd : Membre du groupe The Internet, Syd a récemment décidé de mener une carrière solo en parallèle et ça lui réussit. Son album Fin a connu un succès particulier aux États-Unis malgré le peu de promotion fait.
Ma chanson préférée de l’album, accompagnée d’un clip : All about me.

070 Shake : À seulement 19 ans, cette artiste est signée chez Def Jam, ce qui n’est pas rien dans le monde du rap US. Son nom de scène est inspiré du code postal de sa ville d’origine, North Bergen dans le New Jersey. Le besoin de revendication du lieu dont on est originaire est une chose commune chez les artistes rap.
C’est le freestyle de son groupe, le 070, qu’elle entame la première avec brio qui m’a le plus plu !

 

Gavlyn : Originaire de Los Angeles, cette artiste de 26 ans est une des figures du rap underground. L’anecdote trop cool à son sujet ? Sa clique composée de DJ Lala, Reverie et elle ont organisé une tournée 100% féminine avec un show en France sur la péniche La Marquise à Lyon.
Mes morceaux préférés : son freestyle dans le Colors Show et We on.

 

Cela va sans dire que cette énumération est loin de rassembler la totalité des rappeuses existantes et talentueuses. Je n’oublie certainement pas Keny Arkana, Sté Strausz’, Lady Laistee, Shay, Princess Nokia, MIA, Lil Kim, Dej Loaf, Chynna, Honey Cocaine, Young MA, Naya Ali (Ra Ra)… Par ailleurs, si vous êtes resté·e·s sur votre faim, je vous conseille de faire un tour sur le site Madame Rap, un média totalement consacré aux femmes dans le hip hop (si c’est pas génial !). La tenante du site a notamment fait un article sur la corrélation entre son féminisme et le rap. À lire !

 

Rappeuses ? Check. Qu’en est-il des femmes beatmakers ?

 

Concernant les beatmakers, les hommes se sont peu à peu fait connaître et leur travail est reconnu presque au même titre que celui des artistes interprètes. Il est vrai qu’aux États-Unis, cette reconnaissance se fait plus sentir qu’en France : Metro Boomin, Dj Esco, Dj Khaled, Mike WiLL Made-It sont des stars à part entière aujourd’hui. Mais où sont les beatmakers femmes ? Sans surprise : elles sont totalement dans l’ombre. Elles ne manquent pourtant pas à l’appel quand on prend le temps de faire des recherches. Je pense qu’il existe également une autocensure de la part des femmes : on aurait intégré que ce domaine n’était pas fait pour nous, qu’on n’y trouverait pas notre place, et c’est une idée qui doit absolument être déconstruite.

Ces femmes-ci n’ont pas attendu l’approbation de la société pour se lancer et exceller en la matière :

Leiyona Beatz : C’est une jeune productrice française et c’est malheureusement tout ce que je sais d’elle. Je l’ai trouvée via sa page Facebook du même nom, j’ai pu y voir des partages de son compte Youtube où elle tutorise la production d’un trap beat et fait aussi part de ses propres créations de beats (qui sont vraiment trop cool). N’hésitez pas à y faire un tour et à lui donner de la force !

Softest hard : Productrice et DJ américaine qui peut te faire un mix ultra sale comme un mix ultra chill. Je suis tombée amoureuse de sa polyvalence et je ne suis pas la seule : elle a collaboré avec Skrillex et traîne avec plusieurs grands noms du rap US.

CeCe G : Beatmaker que j’ai pu trouver sur Youtube. Tapez son nom et vous y trouverez pas mal de vidéos d’elle travaillant ses beats.

DJ S’ONE : DJ et productrice française originaire de Gennevilliers, axée rap old school. Son travail est disponible sur Soundcloud.

DJ Young Wavy Fox : C’est sur son compte Instagram que je l’ai vu se définir comme une « multi-genre DJ ». Elle y partage son Soundcloud du même nom.

TOKiMONSTA : Je dirais qu’elle est LA productrice la plus connue dans son domaine. Elle est originaire de Los Angeles et a, elle aussi, fait plusieurs collaborations avec des grands noms du hip-hop US (Anderson Paak, Flying Lotus, Kool Keith…).

Somme toute, le monde du rap fait en effet partie des nombreux domaines touchés par la misogynie, mais personnellement, je ne perds pas espoir. Petit à petit, l’oiseau fait son nid et pareillement le nid de la bienveillance féministe ou même féminine se fera, j’en suis persuadée.

En attendant, des bisous et du courage aux rageux·ses misogynes, racistes et islamophobes, parce que cette année Lallab « sera partout comme le drapeau algérien » (s/o to Siannarabica). Je vous fais, pour ma part, mon dernier partage coup de cœur de rap féminin  : celui de Mona Haydar, qui ne manque pas de revendiquer nos choix de porter nos voiles en musique : Hijabi.

 

 

Crédit photo à la une : @jeeitd

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
Communiqués

8 raisons de s’opposer à la pénalisation du harcèlement de rue

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

 

Depuis plusieurs semaines, la pénalisation du harcèlement de rue, défendue par Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, fait débat. L’objectif de ce projet est de donner un nouveau cadre légal au harcèlement de rue et de verbaliser directement les auteurs de ces comportements, notamment en mobilisant 10 000 agent·e·s de police de proximité, déployé·e·s sur tout le territoire. Beaucoup de collectifs, de militant·e·s féministes et de chercheur·se·s ont émis de sérieuses critiques et se sont opposé·e·s fermement à cette proposition. Même si nous saluons l’intérêt porté à ce problème de masse dont sont victimes beaucoup trop de femmes, nous rejoignons les critiques faites à ce projet, et nous nous y opposons fermement. 

 

1. Il existe déjà des lois pénalisant les agressions et les insultes

 

En France, les insultes et le harcèlement font déjà l’objet de plusieurs lois, et sont déjà considérés comme des infractions. Les injures non publiques (soit dans la rue) sont passibles d’une amende de première classe (au minimum 38€). Le harcèlement est passible de deux à trois ans d’emprisonnement et de 30 000 à 45 000€ d’amende. Il est donc déjà possible légalement de faire condamner quelqu’un pour des faits de harcèlements… encore faudrait-il que cet arsenal juridique soit appliqué.

 

2. Comment prouver le harcèlement ou l’agression ?

 

Aux yeux de la loi, ce sera toujours à la victime d’apporter les preuves de son agression, et de prouver qu’elle n’était pas consentante. Or, il nous paraît difficile, pour une victime de harcèlement, d’en apporter la preuve. Le propre du harcèlement de rue est que ce sont des inconnus qui vous interpellent, vous insultent, à pied ou en voiture, vous glissent un mot cinglant en vous croisant, se frottent à vous dans le métro, etc. Dans la plupart des cas, le contact avec l’agresseur est très court dans le temps. On le croise seulement dans la rue et il est souvent impossible de le retrouver. Il semble donc difficile de prouver l’agression et d’arriver à ce que ce sombre inconnu parti au loin écope d’une amende. A moins qu’un·e agent·e en soit témoin, ce qui parait compliqué, puisque les harceleurs n’ont pas encore pris pour habitude de sévir juste à côté des agent·e·s de police. Et même si un·e agent·e est à proximité, il nous paraît compliqué d’amener notre agresseur jusqu’à l’agent·e en le tirant par l’oreille pour qu’il avoue ses torts. D’autant plus que les personnes verbalisées auront la possibilité de contester l’amende a posteriori…

 

http://gph.is/2nryVHh

 

3. La Belgique l’a déjà fait, et ça n’a pas marché

 

En 2012, une étudiante flamande a diffusé une vidéo tournée en caméra cachée pour dénoncer le harcèlement de rue. Suite à cela, la même année, le gouvernement belge a adopté une loi pénalisant le harcèlement dans l’espace public, puis, en 2014, une loi tendant à lutter contre le sexisme. Elle punit l’auteur « d’un geste qui pourrait exprimer un mépris envers une personne en raison de son sexe » d’une peine d’emprisonnement allant d’un mois à un an et/ou d’une amende allant de 50 à 1 000 euros. Cependant, un an plus tard, trois plaintes seulement avaient abouti. On peut donc en conclure que cette loi est inefficace. Les spécialistes l’expliquent par plusieurs raisons… Devinez lesquelles ? Toutes celles qu’on vient d’énumérer plus haut ! Alors pourquoi persister avec cette mesure ?

 

http://gph.is/2f37q4F

 

4. Le manque de formation des agent·e·s reste un problème majeur 

 

De nombreux témoignages, recueillis notamment par le tumblr Paye ta police nous montrent et nous prouvent le manque de formation évident des agent·e·s de police : culpabilisation des victimes, remise en question de leur parole, refus de prendre leurs plaintes, non-reconnaissance du harcèlement de rue comme une réelle violence, voire actes de harcèlement sexuel perpétrés par les forces de police elles-mêmes… La liste des problèmes est longue. En plus de toutes les autres raisons, les victimes n’osent pas aller porter plainte parce qu’elles ont peur de ne pas être prises au sérieux par les forces de l’ordre, ce qui est souvent vécu comme une seconde agression. Former les agent·e·s de police à la prise en charge des violences faites aux femmes serait bien plus utile que d’en rajouter 10 000 non-formé·e·s.

Crédit photo : payetapolice.tumblr.com

 

5. Ce n’est pas en réduisant les fonds pour les associations féministes et en augmentant le nombre d’agent·e·s de police que l’on lutte contre le patriarcat 

 

Les coupes budgétaires importantes et la fin des contrats aidés par le gouvernement affectent et rendent difficile le travail des associations, et notamment les associations féministes qui luttent contre les violences faites aux femmes. La baisse des subventions aggrave le manque de moyens de ces associations de terrain, vitales pour certaines femmes. La fin des contrats aidés aura pour conséquence de réduire leurs effectifs. Si le but est réellement de lutter contre le harcèlement et les violences faites aux femmes, pourquoi empêcher les associations dédiées à ces problématiques, formées de personnes compétentes, de mener à bien leurs actions ? Augmenter le nombre d’agent·e·s de police, de surcroît non-formé·e·s à ces problématiques, mais mettre en péril ces associations n’a clairement aucun sens, et desservira les victimes.

 

6. Pourquoi seulement le harcèlement de rue ?

 

Les femmes sont victimes de harcèlement dans toutes les sphères publiques de notre société, que ce soit dans la rue, dans les bars, au travail ou au Parlement… Le harcèlement est quotidien et ne s’arrête pas une fois que l’on quitte le trottoir. Si la logique est de protéger les femmes, pourquoi se préoccuper et pénaliser uniquement le harcèlement qui a lieu dans la rue ? Certes, celui-ci a des manifestations spécifiques, notamment l’identité des auteurs, que les victimes ne revoient pas. Mais si l’on considère les interventions de Marlène Schiappa, on constate que l’insistance est retenue comme critère pour définir le harcèlement de rue : dans ce cas, comment le distinguer des autres types de harcèlement ? Sa définition promet des débats tournant en rond, pour finalement revenir à la définition actuelle du harcèlement sous toutes ses formes…

Par ailleurs, en plus de ne se préoccuper que du harcèlement de rue, le gouvernement, par les réformes du Code du travail, vient de mettre un coup d’arrêt à la lutte contre le harcèlement au travail. Les victimes, leurs avocat·e·s et l’Association européenne contre les violences faîtes aux femmes au travail (AVFT) dénoncent « la mise à mort des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail » qui étaient un outil de plus en plus utilisé pour lutter contre le harcèlement au travail. Rappelons qu’en France, une femme sur cinq en est victime.

http://gph.is/2b8qb2r

 

7. La loi pénalisant le harcèlement de rue risque de cibler une catégorie d’hommes issus de quartiers populaires et renforcer le délit de faciès

 

Si cette loi ne cible qu’un type de harcèlement, c’est parce qu’elle cible une catégorie de personnes. Le harcèlement de rue, bien qu’étant le fait d’hommes de toutes catégories sociales et de toutes origines, est largement et abusivement associé à une population d’hommes de classe populaire et/ou racisés – or, ceux-ci sont déjà fortement criminalisés, surveillés et brutalisés par la police. Nous imaginons aisément que le déploiement de 10 000 agent·e·s supplémentaires ne se fera pas dans le 16ème arrondissement de Paris, mais dans les quartiers populaires, pour ainsi renforcer la surveillance policière sur les populations qui y habitent.  Permettez-nous aussi de douter du réel intérêt qui sera porté au harcèlement de rue par les agent·e·s de police une fois sur place. Pendant que les hommes racisés des quartiers populaires seront encore plus victimes de contrôles policiers abusifs grâce au renforcement des effectifs, les hommes blancs des beaux quartiers pourront tranquillement continuer d’harceler leurs employées, grâce aux récentes modifications du Code du travail. Refusons que le féminisme soit instrumentalisé pour renforcer les dérives racistes et sécuritaires de l’Etat français.

http://gph.is/2p2dZsJ

 

8. Cette loi ne protègera pas toutes les femmes (en particulier les femmes musulmanes)

 

Le harcèlement de rue n’est pas seulement sexiste. Il peut être également islamophobe, raciste, grossophobe, queerphobe, etc… Chez Lallab, nous recevons énormément de témoignages de femmes musulmanes, en particulier de femmes musulmanes voilées, qui sont victimes de harcèlement en raison de leur appartenance religieuse. Elles sont victimes d’insultes, d’agressions verbales voire physiques, ce qui a des conséquences graves sur leur santé physique et morale. Les femmes sont les premières victimes d’agressions islamophobes en France. De plus, ces femmes sont régulièrement victimes de comportements rarement perçus par les autres, tels que des regards insistants, méprisants ou des gestes menaçants. L’espace public est vécu alors comme un lieu de rejet et de violences, et il faut que cela cesse ! Ces faits sont très peu médiatisés, dénoncés ou pénalisés car l’islamophobie ambiante banalise ces violences.

Au vu de la non-reconnaissance par l’Etat de l’islamophobie comme une réelle discrimination, et de la criminalisation des populations musulmanes en France, la pénalisation du harcèlement de rue ne semble pas prendre en compte cette dimension et ne protègera pas les femmes musulmanes du harcèlement qu’elles subissent. Nous doutons sérieusement qu’un·e agent·e de police prendra au sérieux la plainte d’une femme musulmane agressée et/ou insultée par une personne islamophobe dans la rue. Si un·e agent·e de police sera davantage enclin à verbaliser un homme racisé, déjà considéré par la société comme enclin à des faits de harcèlement sexuel, il nous parait moins probable qu’il·elle le fera si une femme musulmane voilée dénonce le racisme et/ou l’islamophobie d’une personne blanche et dominante  socialement.

 

 

Le harcèlement de rue n’est pas un fait nouveau, il a toujours existé et est le produit de notre société sexiste. Même si le fait que ce sujet entre dans les débats publics est une bonne nouvelle car cela signifie qu’il est pris en compte, cette proposition du gouvernement n’est pas une bonne solution pour toutes les raisons que nous venons de citer. Le harcèlement de rue est une question d’éducation et sa lutte se mène dans les mentalités de chacun·e. Nous soutenons les projets qui visent à améliorer la vie de toutes les femmes, et pas seulement celle d’une seule partie d’entre elles. Nous réaffirmons notre soutien aux militant·e·s féministes de Paye Ta Shnek et de Stop harcèlement de rue. Pour connaître les propositions que nous soutenons, c’est par ici.

 

 

Crédit image à la une : stoptellingwomentosmile.tumblr.com

 

Article écrit par : Rabab M et Juliette M

 

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
(Dé)construction Nos Voix

10 bénévoles témoignent sur ce que Lallab a changé pour elles

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

 

Au mois de mai dernier, Lallab a soufflé sa première bougie. En un peu plus d’un an, qu’est-ce que l’association a changé pour nos bénévoles ? Femmes musulmanes ou alliées, elles nous racontent ici ce que Lallab a changé pour elles, et ce que faire partie de l’association leur a apporté…

 

Chloé

Lallab m’a énormément apporté depuis que je suis devenue bénévole en janvier 2017. Convertie à l’Islam et féministe assumée, je cherchais encore à concilier ces deux parties de moi-même. J’ai trouvé chez Lallab des femmes fortes et fières, qui n’avaient pas peur d’assumer leur foi et de défendre leurs droits. Lallab, grâce aux rencontres que j’ai pu y faire, m’a donné confiance en moi, m’a appris à ne pas avoir peur d’assumer mes valeurs et ma spiritualité, et a aussi déconstruit des préjugés que je portais malgré moi sur le féminisme et l’Islam. Tous ces apports ont renforcé ma foi en Dieu et chaque rencontre avec la team Lallab m’apporte une énergie et une pêche d’enfer ! Ce que j’aime chez Lallab, c’est cette bulle de confiance qui existe au sein de l’association, c’est vraiment pour moi l’expression même de la sororité. Cette bienveillance réelle permet à chacune de s’exprimer sans avoir peur d’être jugée. Lallab m’a aussi permis de rencontrer des filles géniales, épatantes et supra-inspirantes, et j’y ai également trouvé de véritables amies. 🙂

 

Rachel

Lallab m’a apporté de la motivation, de l’envie, des amies, du savoir.

 

 

Romy

Lallab m’a transformée, m’a fait grandir ; en quelques mois, Lallab m’a apporté de grandes prises de conscience, des réflexions introspectives immenses. En tant que non-musulmane, on me demande souvent pourquoi je suis autant engagée chez Lallab, comme si les discriminations et stigmatisations subies par d’autres femmes ne me concernaient pas. Eh bien si, je considère que ça me concerne également, au sens anglais du terme ; selon moi, c’est aussi ça la sororité, la solidarité féminine inclusive et sans faille. La vie est trop courte pour constamment se juger, se critiquer, construire des barrières entre nous. Parfois nous nous rejetons, mais nous oublions l’essentiel. Je suis tellement heureuse, heureuse d’avoir fait toutes ces rencontres, heureuse d’avoir fait tomber ces barrières, d’avoir fait de nos différences un immense pont qui repose sur l’incroyable pouvoir de l’amitié.

 

Crédit photo : Lallab

 

Hada

Lorsque j’ai rejoint l’association, le LallabDay a été l’occasion de se rencontrer entre membres. C’était aussi la première fois que je rencontrais les fondatrices. La chose qui m’a le plus touchée était de voir toutes ces femmes d’origines différentes, musulmanes ou non, lutter pour une même cause. J’ai vu des femmes qui avaient en majorité fait de grandes études, à l’inverse de moi ; ayant peu confiance en moi, je me suis tout de suite dit que je n’étais sans doute pas à ma place, mais j’ai vite changé d’avis. Depuis fin janvier jusqu’à aujourd’hui, j’ai appris énormément sur moi, j’ai pris confiance en moi. J’ai témoigné dans un magazine, je suis devenue l’égérie d’une marque de prêt-à-porter pour femmes, j’ai fait la connaissance de beaucoup de personnes inspirantes, et surtout j’ai rencontré des sœurs bienveillantes, formidables, pleines d’amour… Lallab, c’est cette boule pleine d’énergie, d’amour et de confiance qui m’a permis de m’accepter aujourd’hui en tant que femme, noire, musulmane et voilée, et de savoir que non, ce n’est pas une faiblesse, mais une force.

 

Fella

C’est une expérience incroyable et ça fait un peu bisounours de dire cela, mais qui change la vie : c’est une des expériences les plus enrichissantes que j’ai pu avoir. Lallab m’a apporté un espace d’échanges et de réflexion où l’on peut toutes parler de nos expériences et se rendre compte que d’autres les partagent, de différentes problématiques sans avoir peur d’être jugées, en se sentant libres et respectées. J’ai également tellement appris grâce aux intervenantes très inspirantes des LallabDay et des divers évènements, et aux autres bénévoles sur les luttes que l’on mène et la manière de se positionner. Aussi sur le fait que tout en critiquant sans concession le système sexiste et raciste dans lequel on évolue, on puisse également initier une dynamique d’empowerment et de représentation positive et plurielle des femmes musulmanes, une énergie positive.

A titre individuel, découvrir toutes ces femmes plurielles, différentes, aux projets variés mais toutes aussi inspirantes les unes que les autres – à travers le Women SenseTour, les portraits du magazine, les évènements ou parmi les bénévoles – me motive au quotidien et m’encourage à envisager des projets qu’avant, je n’osais même pas imaginer, estimant que je n’en étais pas capable, qu’il fallait être « exceptionnelle » pour se lancer dans telle ou telle activité. Lallab est un formidable outil contre l’autocensure, pas seulement les femmes musulmanes, mais pour toutes les femmes.

 

Noha

Être dans un espace aussi bienveillant, voir le parcours de toutes ces femmes chez Lallab m’a permis d’avoir encore plus confiance en ce que je suis, être encore plus fière de mes origines, mes valeurs, mes choix. Cela m’a aussi permis de prendre conscience des différents mécanismes discriminants qui se mettent en place dans la société. J’ai appris tellement tout en ayant la soif d’apprendre encore et encore sur le féminisme intersectionnel, les combats anti-racisme, etc, afin d’avoir les connaissances nécessaires pour lutter contre l’injustice.

Crédit photo : Lallab

 

Laure

Ce qui me vient à l’esprit quand je pense à Lallab, c’est : la lumière qui transperce l’obscurité.

 

Mina

Je pense être plus empathique dans les échanges que j’ai, que ce soit au niveau professionnel ou personnel. Lallab m’a apporté une nouvelle famille et des échanges sincères avec des filles de tout horizon, tout âge, plein de positivisme, d’énergie et de bienveillance. Enfin un endroit où vous n’êtes pas jugée, où vous arrivez comme vous êtes ! (Oups, je plagie Mac do…)

 

Shehrazad

Avant Lallab, je savais qu’il existait des femmes musulmanes qui militaient contre les injustices, mais je n’avais jamais connu de média français sur celles-ci. J’ai découvert le féminisme intersectionnel et le féminisme islamique par des articles, que je lisais surtout sur des médias états-uniens mais jamais français. La lecture de ces articles m’a permis, vers seize, dix-sept ans, de me rendre compte que je n’étais pas seule à partager ces valeurs de justice tout en étant musulmane. Du coup, ça m’a vraiment fait plaisir de voir que ça existait aussi en France ! De lire des femmes musulmanes parler de ce qu’elles vivent, de prendre la parole pour elles-mêmes, que des femmes voilées s’expriment et bouleversent tous les clichés que l’on peut avoir sur elles, que Lallab mette en avant cette diversité incroyable de ce que l’on considère souvent comme un bloc monolithique formé par des femmes musulmanes dépourvues de singularité. Ce qui m’a plu aussi, c’est qu’il n’y a pas que des Arabo-Berbères, qu’il existe des musulmanes de toute origine. C’est hyper enrichissant.

 

 

Emnus

L’arrivée de Lallab a été un petit miracle dans ma vie. J’avais l’impression d’être un ovni, de ne jamais trouver ma place entre les féministes qui prétendaient que la libération des femmes passait par l’éloignement de la religion, et certain·e·s musulman·e·s qui oubliaient le message d’égalité et de justice universelles de l’islam. Lallab m’a permis de me sentir légitime dans mes différentes identités, et surtout de trouver un espace de soutien et de bienveillance, où chacune peut être elle-même, sans aucun jugement. Le magazine a aussi été salvateur pour moi (je dis souvent que c’est ma thérapie), dans le sens où il m’a permis d’extérioriser des choses qui me pesaient, et d’apporter ma petite pierre à l’édifice pour que l’on entende enfin les voix des femmes musulmanes.

 

 

 

Crédit image à la une : Lallab

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
(Dé)construction

Lallab démêle le vrai du faux à son sujet

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Vous avez récemment entendu parler de l’association Lallab ? Vous avez lu une chose d’un côté et son contraire de l’autre ? Pas de panique ! Voici quelques éléments de réponses pour démêler  le vrai du faux.
Prenez donc le temps de les lire et de venir nous rencontrer : ce sera le meilleur moyen de nous connaître !

 

1) “Lallab lutte pour obliger les femmes à porter le voile“ ?

 

NON. Lallab est pro-choix. Nous ne nous positionnons ni sur le port du voile ni sur aucun autre mode vestimentaire ou pratique religieuse. Au sein de l’association, tous les choix sont représentés. Nous souhaitons permettre à toutes les femmes, musulmanes ou non, de choisir librement ce qu’elles veulent être, sans jamais craindre d’être jugées, violentées ou discriminées. Nous rêvons d’une société qui permette à toutes les femmes de vivre, et notamment de s’habiller, comme bon leur semble, quels que soient les sens et les significations qu’elles y mettent. Nous sommes une association féministe et antiraciste se voulant la plus inclusive possible : chez Lallab, les femmes sont écoutées et soutenues quels que soient leurs choix car nous avons la volonté de créer une société plus juste pour TOUTES les femmes.

Si les missions de Lallab portent spécifiquement sur les femmes musulmanes, voilées ou non, c’est au vu d’un constat dans notre société : elles sont sujettes non seulement au sexisme, mais également au racisme et à l’islamophobie. Ces différentes oppressions ont malheureusement des conséquences concrètes sur leurs parcours de vie. Ces problématiques sont malheureusement trop peu traitées et les voix des femmes musulmanes restent silenciées et/ou méprisées. Par ailleurs, la fixation médiatique et politique portée en particulier sur les femmes portant le voile reflète la persistance des préjugés et des violences systémiques racistes et sexistes aujourd’hui. Chez Lallab, nous travaillons à déconstruire ces éléments, à mettre en lumière les voix des femmes musulmanes et à révolutionner leur image dans leur pluralité.

Dans la même lignée, nous ne sommes pas non plus pour le “voilement des petites filles” comme il a été annoncé en reprenant des photos personnelles (sans consentement des intéressé·e·s) d’une de nos bénévoles qui sortait d’une mosquée après la prière de l’Aïd qu’elle célébrait en famille (non, ses trois filles ne portent pas le foulard au quotidien). Plusieurs autres clichés de la sorte ont été repris et sortis de leur contexte, alimentant d’autres théories abracadabrantesques. Nous en profitons d’ailleurs pour réaffirmer la gravité de telles pratiques et des conséquences sur nos membres et leurs familles. Cela démontre par ailleurs le niveau d’éthique et de malhonnêteté intellectuelle de nos détracteur·trice·s.
 

 

2) “ Lallab est une menace pour la laïcité“ ?

 

NON. Loin de se positionner contre la laïcité telle que promue par la loi de 1905 qui promulgue la séparation de l’Église et de l’État, Lallab reprend et applique son principe fondamental : la liberté de tou·te·s. Nous critiquons au contraire une vision déformée et erronée de cette loi, trop souvent instrumentalisée par la volonté d’exclure et de discriminer certaines personnes, et notamment les femmes musulmanes.

Il est essentiel de ne pas confondre la neutralité de l’État avec la neutralité des individus. Comme  le Conseil de L’État l’a rappelé en 2004 : la laïcité est un moyen dont la fraternité et le pluralisme sont une fin. Elle permet le vivre-ensemble dans le respect mutuel de nos différences et celui des lois de la République qui s’appliquent à chacun·e.

Les propos haineux, les agressions verbales et les violences physiques doivent ainsi être condamnés. Ainsi, la laïcité n’a jamais eu pour but d’exclure des femmes de la société, en référence à leurs pratiques vestimentaires, mais bel et bien de toutes les rassembler !

Concernant la loi du 15 mars 2004, qui interdit le port de signes religieux ostensibles dans les écoles, collèges et lycées publics, nous déplorons l’exclusion de jeunes filles qu’elle a induite. Mais dans une démocratie, n’est-il pas encore permis d’exprimer une opinion et critiquer les défaillances d’une loi sans tomber dans l’illégalité ?

 

3) “Lallab est proche des Frères Musulmans” ?

 

NON. Euh… Non. Lallab n’a aucun lien avec les Frères Musulmans, ni avec aucun autre parti politique et religieux. Petite question :  la proximité avec les Frères musulmans, elle est dans l’article  de notre magazine en ligne qui parle des troubles alimentaires compulsifs ? Dans ceux qui rendent hommage aux femmes entrepreneures ? Dans les événements inclusifs comme le festival féministe organisé en mai dernier ? Non, car nous persistons à chercher ce qui pourrait faire penser à un lien quelconque  mais nous ne trouvons toujours pas…

 


 
Ces accusations mensongères visent encore et toujours à délégitimer et diaboliser nos actions au quotidien. Nous ne cesserons de le répéter : Lallab est une association apartisane et areligieuse. Et non, parler des femmes musulmanes ne fait pas de nous une association musulmane/islamique.

Notre mission se concentre sur les vécus et expériences spécifiques des femmes musulmanes françaises ou vivant en France, mais notre démarche s’inscrit dans une optique bien plus large : notre rêve est de faire en sorte que TOUTES LES FEMMES ne soient plus jugées, discriminées ou violentées en raison de leur genre, de leur origine, de leur orientation sexuelle, de leur physique, ou encore de leur appartenance religieuse. 

 

4) “Lallab défend et soutient les femmes qui subissent des oppressions exercées par des musulman·e·s ainsi que les femmes forcées à être voilées en Iran ou dans les quartiers” ?

 

OUI. Lallab condamne les violences faites envers TOUTES les femmes, et ce, quelle que soit la forme de ces violences, les lieux où elles arrivent et par qui elles sont perpétrées ! Nous le répétons fermement : nous nous lèverons aux côtés de chaque femme contre tout ce qui ira à l’encontre de son libre arbitre et de ses libertés. Ainsi, contrairement à ce qui a souvent été affirmé, nous soutiendrons autant le combat d’une femme qui souhaite enlever le foulard, que celle qui fait le choix de le porter et de le garder ! Ces deux combats sont loin d’être incompatibles, la règle est simple : respecter et soutenir les femmes dans leurs choix et ne jamais céder à ce qui est contraire à leurs libertés.

Concernant les oppressions des femmes à l’étranger, en tant qu’association française, notre travail se concentre principalement sur le contexte français, ses spécificités et ses réalités. Nous n’avons pas vocation ni les ressources et encore moins la légitimité à lutter contre les violences commises à l’encontre des femmes dans le monde entier. Cela ne veut pourtant pas dire que nous ne les soutenons pas. Notons que les femmes sont victimes de violences partout dans le monde, et pas uniquement dans des pays à majorité musulmane, contrairement à ce que certains pensent. Le fait de nous renvoyer systématiquement à d’autres pays, lorsque nous parlons de la situation des femmes musulmanes en France, est une injonction raciste. Cela suggère, de façon insidieuse, que les musulman·e·s sont d’une certaine façon condamné·e·s à être étranger·e·s.

L’autre injonction à devoir uniquement parler du sexisme qui “règne dans les quartiers” laisse généralement sous-entendre plus ou moins subtilement que seuls les hommes qui y vivent sont coupables de sexisme et de violences envers les femmes. Rappelons que les violences faites aux femmes transcendent les classes sociales, les époques, les lieux, les religions et les cultures : en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. Cet article explique très bien à quel point le simple fait d’être une femme semble suffisant pour être menacée, agressée, voire tuée. La lutte contre le patriarcat et ses violences, si elle veut être efficace, doit se mener sur tous les fronts et se faire dans tous les espaces où il s’exerce, c’est à dire non seulement dans les quartiers mais également dans les entreprises, les espaces publics, les institutions politiques et gouvernementales, les médias etc.

Notre discours n’est pas de nier le sexisme existant chez les musulmans, il est de dénoncer son instrumentalisation à des fins racistes, là où nous tentons d’éradiquer toute forme d’oppression, à des fins féministes. À noter que cette instrumentalisation est d’autant plus grave qu’elle empêche des femmes, notamment mais pas uniquement musulmanes, de s’exprimer sur certaines violences qu’elles peuvent subir par peur de voir leurs paroles déformées et utilisées contre leurs proches. Au lieu de lutter contre les violences faites aux femmes, on en vient donc une fois de plus à les silencier.

 

5) “Lallab est homophobe” ?

 

NON. Lallab s’est toujours clairement positionné en faveur du respect et de l’égalité en droit de chacun·e, quels que soient ses identités de genre et ses orientations sexuelles et romantiques. L’idéal de Lallab est le suivant : une France dans laquelle chaque femme peut être elle-même sans peur d’être jugée, discriminée ou violentée du fait de son genre, physique, appartenance religieuse, orientation sexuelle ou origine.

 

 

6) “Lallab est anti-IVG” ?

 

NON. On le répète : Lallab est pro-choix. Elle est donc pour l’accès libre et gratuit à l’interruption volontaire de grossesse pour toutes les personnes qui le souhaitent. Nous affirmons : chaque femme a le droit de disposer de son corps comme elle l’entend !

7) “Lallab est une association communautariste” ?

 

NON. Lallab est ouverte à toute personne souhaitant s’engager à nos côtés et partageant nos valeurs. Ainsi, nous comptons parmis nos bénévoles des personnes musulmanes et non musulmanes, des femmes ainsi que des hommes !

Lallab n’est donc pas une association “de femmes musulmanes” : il suffit de voir les co-fondatrices de notre association : Sarah Zouak est musulmane et Justine Devillaine est athée, ou encore les membres de notre bureau ainsi que nos autres bénévoles.  Il n’y a pas besoin d’être une femme musulmane pour s’indigner des discriminations qu’elles vivent aujourd’hui en France, et pour vouloir changer les choses. Mais lorsque des femmes décident de s’auto-organiser avec leur allié·e·s pour être auteures de leurs propres récits, celles-ci sont systématiquement accusées de communautarisme.

De plus, il est nécessaire de rappeler que, comme l’explique le sociologue Fabrice Dhume, le concept de communautarisme est une chimère et ne renvoie à aucune réalité sociologique. Selon lui, “le discours du communautarisme s’invente donc des communautés pour mieux les stigmatiser. En effet, le mot sert unilatéralement à stigmatiser ethniquement (ou sexuellement, lorsqu’il est appliqué aux mouvements LGBT, aux demandes de parité femmes-hommes…) et à disqualifier politiquement des gens et leurs voix. Ce terme fait peser sur ces voix un soupçon essentialisant, celui de (com)porter par nature une menace sur « l’universalisme républicain »… lors même que les personnes et les groupes concerné.e.s exigent que le principe d’égalité ou de liberté régisse enfin l’espace public et l’action de l’État, et donc que cessent racisme, discrimination, stigmatisation et minorisation.”

Enfin, quand bien même Lallab ne serait composée que de femmes musulmanes, la critique n’aurait aucune légitimité, car comme le souligne très bien Rokhaya Diallo dans cet article, certaines personnes se rassemblent en raison de leur vécu similaire, marqué par des injustices. Cette solidarité a pour objectif de mieux faire face aux inégalités, avec pour espoir de rendre la société plus juste et inclusive. Les associations dites communautaires, même si elles peuvent avoir des espaces de non-mixité choisie, combattent donc ce “communautarisme”, dont le but est le séparatisme, empêchant ses membres d’être considérés comme complètement égaux aux autres citoyens, en raison de leur genre, état de santé, origines, religion, orientation sexuelle ou romantique…

Il est intéressant de noter que les attaques pour “communautarisme” concernent toujours les mêmes personnes, alors que l’on ne critique jamais en ces termes, voire pas du tout, la surreprésentation d’hommes des classes supérieures de plus de 50 ans dans les lieux de pouvoir (politique, médias, conseils d’administration d’entreprises). Ces dénominations sont loin d’être anodines et visent encore et toujours à diaboliser et délégitimer notre travail.

 

8) “Lallab est contre les féministes blanches” ?

 

NON. Dénoncer les limites du “féminisme blanc” n’est pas synonyme de s’opposer aux femmes ou féministes blanches, ni renier les combats qu’elles ont menés et les acquis qu’elles ont obtenus. Le terme blanc renvoie ici à un concept sociologique selon lequel il existerait une construction socioculturelle de l’identité blanche, en opposition à celles des différentes personnes subissant le racisme (les Noir·e·s, les Arabes, les Asiatiques etc.). Parler de “féminisme blanc”, c’est émettre une critique des féministes qui considèrent leurs opinions et leurs choix individuels comme universels, c’est-à-dire comme pouvant être imposés à toutes les femmes, sans prendre en compte les différences culturelles ou les différences de situations de femmes victimes en parallèle d’autres oppressions, comme le racisme par exemple. On peut ainsi être une féministe blanche sans faire de “féminisme blanc”.

C’est ici que l’intersectionnalité prend tout son sens : toutes les femmes peuvent être opprimées, mais en raison de l’intersection entre différentes caractéristiques relatives à leur statut social, leurs croyances, leur orientation sexuelle ou leur couleur de peau, certaines le sont également pour autre chose que leur genre. Chez Lallab, les bénévoles non-musulman·e·s sont les bienvenu·e·s. En revanche, on ne peut pas imposer une vision ethnocentrée et universaliste du féminisme. C’est ce qui rend cette association si belle et diverse : concerné·e·s et allié·e·s travaillent ensemble afin d’améliorer petit à petit ce monde, marqué par le sexisme et le racisme. Nous vivons et incarnons un bel esprit de sororité !

 

9) “L’ascension de Lallab est suspecte” ?

 

NON. Les raisons du succès d’un projet tiennent souvent à de nombreux paramètres, que les entrepreneur·e·s ne contrôlent pas forcément. Voici néanmoins quelques étapes qui ont pu permettre un développement si rapide de Lallab.

Avant de créer Lallab, Sarah Zouak a créé en février 2014 le Women SenseTour – in Muslim Countries, une série documentaire et un voyage de 5 mois dans 5 pays à la rencontre de 25 femmes musulmanes qui agissent toutes pour l’émancipation des femmes, voyages où Justine Devillaine l’a accompagnée. À leur retour en France, elles ont présenté leur projet et leur film lors de nombreux événements, à des partenaires, lors d’interventions en milieu scolaire, de conférences, ou encore du festival féministe. Ces différentes occasions leur ont permis de construire un réseau et de faire connaître leur travail. La création de Lallab marque donc l’évolution d’une démarche initiée depuis plusieurs années par ses fondatrices : déconstruire les préjugés en laissant la parole aux personnes qui en sont victimes. Comme de nombreux projets d’envergure, Lallab a nécessité un travail sans relâche et sans salaire des années durant. Et cela ne suffit pas ! Pour continuer à grandir, il a fallu fédérer et mobiliser. Si Lallab compte aujourd’hui plus de 250 bénévoles qui permettent la publication d’articles réguliers et les nombreuses actions mises en place, c’est car ce projet vient pallier un manque pour beaucoup : la représentation de personnes trop souvent invisibilisées. Mais cette fantastique émulsion créative réclame aussi une organisation considérable ! Les prix et subventions reçus ont permis de consolider cette force de travail émergente. L’ascension de Lallab est le résultat d’un parcours, de l’envie de faire œuvre commune de réflexions personnelles, et du soutien de personnes et structures convaincues, comme nous, de la pérennité d’un combat contre les stéréotypes.

 

10) “Lallab est financée à 98% par des mouvements intégristes mondiaux, une poignée de personnages obscurs et Casimir” ?

 

NON. Alors non, il n’y a pas de cagnotte secrète mise au service de Lallab pour conquérir le monde. Comme toute association loi 1901, nous pouvons mener nos actions grâce à différentes sources de revenu : dons, cotisations, subventions ou revenus propres. Notre premier bilan financier sera validé par l’Assemblée Générale qui se tiendra fin septembre 2017 et, comme la loi l’impose, sera alors disponible pour les personnes souhaitant le consulter.

 

11) Les attaques violentes et répétées contre Lallab sont-elles révélatrices du travail qu’il nous reste à accomplir ?

 

OUI. Rédiger cette FAQ est la preuve encore une fois que nous devons sans cesse nous justifier sur nos actions et nos valeurs. Ces injonctions incessantes à l’explication et l’argumentation sur le bien-fondé de nos missions et cette sommation à la “pureté militante”, sont pour nous des pertes de temps et d’énergie considérables qui ont des conséquences sur notre santé et notre travail quotidien pour les droits des femmes.

Nous avons la ferme volonté de continuer à travailler avec tou·te·s nos bénévoles pour faire grandir nos projets et voir nos objectifs se réaliser. Nous ne nous laisserons jamais ni silencier ni intimider et nous continuerons de porter nos voix et nos récits pour une société plus juste et plus inclusive toujours dans un esprit de sororité engagée, plurielle et bienveillante !

Nous laisserons le mot de la fin à Amandine Gay, avec une phrase tirée d’une interview sur Slate.fr, qui résume parfaitement la situation dans laquelle Lallab se trouve aujourd’hui : « Comme le dit Toni Morrison, l’une des fonctions du racisme, c’est de t’empêcher de vivre ta vie, de faire ton travail. Pendant que tu es en train de réagir à des agressions, tu n’es pas en train d’agir et de créer. C’est comme si on était poussé dans une impasse : parce qu’on vit dans une société raciste, au lieu de réfléchir à des enjeux sur lesquels on aimerait se mobiliser, on se retrouve à répondre à des insultes. La question est : est-ce que je veux passer ma vie à y répondre ou créer du contenu ? » »

 

Lallab a fait son choix.

 

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
Nos Voix

8 bonnes habitudes prises pendant le Ramadan et à garder toute l’année

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Le Ramadan : un mois de bénédiction, de foi, de partage et de spiritualité. Cette période peut sembler à certain·e·s fastidieuse, mais elle est surtout l’occasion de prendre de bonnes résolutions. Comme pour une nouvelle année, de nombreux·ses musulman·e·s se fixent des objectifs à atteindre durant ce mois béni. Faire attention à son alimentation, écouter son corps, accorder plus de temps à son Créateur, à ses proches et aux personnes dans le besoin… Autant de bonnes habitudes qu’il est urgent d’adopter tout le reste de l’année. En voici une liste non exhaustive !

 

Une bonne alimentation

 

1) Boire de l’eau
 
Si pour certain·e·s le Ramadan est synonyme de buffets gigantesques, pour d’autres, c’est une occasion de revoir son régime alimentaire. Depuis que le Ramadan se déroule en période de fortes chaleurs, il est coutume de s’abreuver – parfois trop – le soir, par peur de mourir de soif durant la journée.

 

Une habitude qui n’en est souvent pas une hors période du Ramadan. Pourtant, on nous l’a si longtemps rabâché : notre corps a besoin de 1,5 litre d’eau par jour, et jusqu’à 2 litres en cas de fortes chaleurs. S’hydrater pendant le Ramadan, c’est bien. Bien s’hydrater tout au long de l’année, c’est mieux.

 

Ne nous attardons pas sur les méfaits de la déshydratation que sont la perte de concentration, la fatigue et parfois même les maux de tête, mais plutôt sur les bienfaits d’un corps bien hydraté. Sachez d’abord que notre corps est composé à 70% d’eau, une eau qui lui permet de réguler sa température, de se détoxifier ou encore de lutter contre la fatigue.

Pour entrer plus amplement dans les détails, il a été prouvé, d’après une étude menée par l’American Chemical Society, que l’eau permettrait de réguler le taux de sucre dans le sang et donc également de perdre du poids plus facilement.

 

L’eau serait également un excellent remède contre les migraines et l’acné. Une boisson à consommer donc sans modération !

 

2) Manger des fruits
 
Pour hydrater son corps, il faut bien évidemment boire de l’eau, mais aussi s’alimenter avec des aliments qui en regorgent. Et quoi de mieux qu’un petit carré de pastèque en été pour étancher sa soif ? En période de Ramadan, qui a lieu depuis un moment déjà en période estivale, nous sommes nombreux·ses à avoir pris l’habitude de consommer des fruits durant ou après l’iftar (repas de rupture du jeûne).

 

Il est d’ailleurs fortement recommandé de débuter le repas avec de la pastèque, un fruit qui va à la fois alimenter mais également hydrater l’organisme, tout en évitant une hyperglycémie trop brutale. Le reste de l’année, privilégiez les fruits de saison.

 

3) Cuisiner
 
Pour garnir les tables de 1001 mets, il faut cuisiner et même innover. Ainsi, certaines personnes habituées à se contenter d’un plat tout simple, ou encore fervent·e·s client·e·s de livraison à domicile, mettent la main à la pâte pour le Ramadan. Entendons-nous bien, la faim y est pour quelque chose dans tout cela. Seulement, hormis le fait que vous soyez sûr·e de ce qu’il y a dans votre assiette, la cuisine a de nombreuses vertus : une plus grande autonomie, une satisfaction personnelle et une estime de soi renforcée, entre autres. Mais c’est surtout un excellent moyen de faire plaisir à vos proches.

 

 

Écouter son corps

 
 
4) Savoir s’arrêter quand il le faut
 
Lorsque l’on jeûne, on se sait en-dessous de nos capacités physiques ou mentales habituelles. Il est plus facile de se fixer des limites et surtout de dire « stop » lorsque l’on n’en peut plus. Pourtant, les jours de jeûne ne sont pas forcement ceux où l’on a le plus mauvaise mine. En période d’examens ou de stress intense, on mène la vie dure à notre corps. Cela peut avoir des conséquences, bien qu’elles ne soient pas visibles sur le moment.

 

Après quelques jours de repos, le corps est prêt à affronter une autre période de stress intense. Pourtant, sur le long terme, les effets sont bien là. Le stress et le manque de sommeil sont les ennemis de notre corps. Quitte à vous y prendre parfois très en avance, ne laissez pas votre travail ou vos occupations chagriner votre organisme !

 

5) La sieste, notre meilleure amie
 
Durant le Ramadan, parce que l’on est éveillé·e une partie de la nuit, on s’accorde parfois, souvent voire tous les jours une petite sieste. Être à l’écoute de son corps, c’est aussi savoir le rassasier en heures de sommeil. D’autant plus que le sommeil est réparateur jusqu’à environ minuit ou 1 heure du matin. Une fois le Ramadan fini, l’heure du coucher ne se fait pas forcément avant ces heures-là et la sieste disparaît. Pourtant, le corps n’en demande pas moins.

 

D’après une étude de l’université du Texas, dès 7 jours seulement, le manque de sommeil occasionne des altérités physiques pouvant entraîner perte de mémoire, obésité et maladies du cœur. À défaut de pouvoir s’accorder très souvent une sieste, essayez de dormir 7 à 8heures par nuit, et si possible en vous couchant avant minuit.

 

Prendre soin…

 

6) … de sa famille et de ses ami·e·s
 
Les repas en famille, c’est parfois une chose que l’on redoute beaucoup. Mais pendant le mois de Ramadan, cela prend une toute autre dimension. Il est coutume et il est même apprécié de se retrouver en famille ou entre ami·e·s pour des moments conviviaux et chaleureux. Chaque réunion a son intérêt et pérennise ainsi la construction d’une relation et de son histoire. Chaque discussion, aussi petite soit-elle, est un échange et un souvenir précieux.

 

Et d’ailleurs, si l’on prenait l’habitude de se voir plus souvent, on redouterait beaucoup moins les retrouvailles…

 

7) … des personnes dans le besoin
 
Au-delà de nos proches, le Ramadan est le mois du partage et de la générosité. Ce mois nous apprend à renoncer à ce à quoi nous tenons le plus, pour éduquer nos âmes et renforcer notre compassion. Nous sommes ainsi mieux préparé·e·s pour venir en aide aux plus démuni·e·s et nous engager pour la justice sociale, et ce chaque jour de l’année.

 

8) … de sa relation avec son Créateur
 
C’est le but même du Ramadan ! Progresser dans sa foi et améliorer sa pratique de la religion est une chose essentielle durant ce mois béni. Seulement, s’il est effectivement recommandé d’accorder plus de temps à sa pratique religieuse, c’est tout au long de la vie qu’il faut progresser dans notre recherche spirituelle.

Selon les âges et les moments de la vie, elle se fera plus ou moins présente. La religion est également un excellent moyen de se retrouver avec soi-même, ses proches ou sa communauté.

 

On ne cessera de répéter le dicton de Juvénal : « Un esprit sain dans un corps sain » !

 

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
(Dé)construction Nos Voix

10 bénévoles expliquent pourquoi elles ont choisi de rejoindre Lallab

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Quelques semaines après le premier anniversaire de Lallab, nous vous proposons le témoignage de quelques-unes de nos bénévoles. Musulmanes ou non, elles nous expliquent ici pourquoi elles ont choisi de rejoindre Lallab.

 

Mina

Pour deux raisons :

1/ Par l’envie de connaître ces deux femmes qui m’ont séduite : Sarah et Clotilde, que j’ai rencontrées il y a maintenant un an lors de la diffusion de l’épisode du Women SenseTour au Maroc. Lorsque j’ai vu ces deux petits bouts de femme parler, j’ai été extrêmement touchée et séduite par leur approche.

2/ Par l’envie de débuter une belle aventure dans cet activisme qui était sensible aux questions féministes, antiracistes et postcoloniales, et qui me ressemblait enfin. Enfin un discours qui m’animait. Je n’étais donc pas seule, d’autres filles partageaient mon sentiment. C’est fou, je venais à peine de les rencontrer et en l’espace de 10 minutes, j’avais l’impression de les connaître depuis toujours, tous les mots qui sortaient de leur bouche résonnaient en moi comme un écho partagé.

 

Fella

Il y avait un moment que je m’intéressais au féminisme intersectionnel et à l’antiracisme. Et même si je suis loin d’être la plus touchée au quotidien par l’islamophobie, je n’en pouvais plus de ces discours médiatiques qui se cachaient derrière le féminisme et une prétendue rationalité pour exclure les femmes musulmanes et parler à leur place. Le besoin de parole aux concerné·e·s se faisait de plus en plus sentir.

J’ai découvert Lallab un peu par hasard sur Facebook, il y avait un appel à bénévoles et tout m’a plu dans le concept : les valeurs au cœur de l’association, autant féministe qu’antiraciste, les différents pôles, le magazine et cet objectif de reprendre la parole, etc. Juste après la réunion de présentation, j’ai pu voir le premier épisode du Women SenseTour et j’ai été complètement convaincue (en vrai, je l’étais déjà) : c’est le type de documentaire que j’attendais depuis longtemps.

 

Noha

Jamais la cause d’une association m’avait autant touchée. Je voulais faire quelque chose, arrêter de me sentir impuissante face à l’injustice, savoir que j’avais au moins essayé de changer ce qu’il y a de mauvais dans notre société.

 

Chloé

J’ai choisi de rejoindre Lallab car j’avais suivi sur Facebook le Women SenseTour, et grâce à l’association Coexister, j’avais pu rencontrer Sarah Zouak lors d’un atelier. Son projet m’avait beaucoup plu, et quand j’ai vu passer le LallabDay #2, j’ai sauté sur l’occasion pour pouvoir adhérer. Je cherchais en premier lieu à rencontrer d’autres femmes musulmanes, car j’en connaissais très peu, et le côté féministe et inclusif m’attirait également.

LallabDay – Janvier 2017

 

Rachel

J’ai rejoint Lallab afin de faire tomber les clichés qui collent à la peau des femmes musulmanes, et de défendre un féminisme qui me ressemble, pas celui qui revendique une seule et unique façon d’être émancipé·e·s.

 

Shehrazad

Tout le monde est différent chez Lallab et tout le monde s’accepte, c’est ce qui m’a profondément donné envie de rejoindre l’association. C’est super bienveillant, il n’y a pas de pression sociale du « comment se comporter correctement quand on est musulmane », qu’on peut parfois retrouver ailleurs. Donc vraiment, j’ai surkiffé. <3

 

Et surtout, il n’y a pas que des musulmanes et ça aussi, ça donne foi en l’humanité. Le fait de voir des personnes comme Justine soutenir à fond ce projet, tout en étant athées, c’est juste merveilleux. C’EST LA SORORITE.

 

Romy

Comment j’ai décidé de rejoindre cette superbe aventure ? Un long chemin, qui avait déjà fait sa route depuis un bout de temps… Comme quoi, le destin fait bien les choses ! J’ai toujours été indignée par le racisme, le sexisme et l’islamophobie. Depuis mes 13 ans, ces maux me préoccupaient beaucoup.

 

Alors en début d’année, mon chéri me poussant à créer une page pour exprimer mes idées, j’ai cherché un nom en lien avec les femmes musulmanes, et là, formidaaaaable : je suis tombée sur Lallab ! J’ai ressenti énormément de joie en moi, il n’y avait plus qu’à vous rejoindre ! J’ai alors choisi d’adhérer à Lallab tout d’abord sur le magazine en ligne ; puis je suis allée à la rencontre de Sarah Zouak et Justine Devillaine lors de la projection/débat du Women SenseTour à Ivry. Pleine d’émotion, j’ai pleuré pendant la projection, un de mes vœux les plus grands se réalisait enfin.

LallabDay – Janvier 2017

 

Emnus

Je suivais la page Facebook du Women SenseTour, et je n’ai pas hésité une seule seconde quand les fondatrices ont lancé un appel à bénévoles pour l’association Lallab, qu’elles venaient de créer. On ne peut pas se plaindre de quelque chose (dans mon cas, l’image monolithique et néo-coloniale des femmes musulmanes) et ne rien faire lorsqu’une occasion se présente pour agir concrètement.

Je ne savais pas encore comment ça allait se faire, mais je voulais faire quelque chose contre l’ignorance désolante qui sape le vivre-ensemble en France aujourd’hui.

 

Laure

J’ai rejoint Lallab car je me considérais comme une alliée des femmes musulmanes mais je ne savais pas comment agir plus concrètement.

 

Hada

Avant, j’étais cette femme devant son écran de téléphone ou devant sa télé qui s’énervait a chaque fois qu’elle voyait des personnes « concerné·e·s» sortir des énormités sur l’Islam ou le port du voile. Un jour, je suis tombée par hasard sur la fabuleuse prestation d’Attika Trabelsi face à Manuel Valls en janvier dernier sur France 2. Je me suis tout de suite dit : « Enfin une femme qui porte un foulard et qui parle du foulard, enfin une femme qui se réapproprie son récit ».

 

J’ai donc voulu en connaître un peu plus sur cette femme et c’est tout naturellement que j’ai appris qu’elle était la trésorière de Lallab. J’ai enfin trouvé une association pleine de femmes qui me ressemblent : des femmes qui veulent montrer au monde que féminisme et Islam ne sont pas contradictoires !

LallabDay – Janvier 2017

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
(Dé)construction

Nos bénévoles racontent les moments marquants du festival LallabBirthday

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Il y a un mois tout juste avait lieu notre premier festival féministe qui célèbre la sororité :  le LallabBirthday. Nous avons soufflé notre première bougie à la Bellevilloise à Paris avec plus de 500 personnes présentes ! Un moment fort et si beau que nous avons vécu grâce à vous et à nos intervenantes toutes plus incroyables les unes que les autres !
Alors aujourd’hui, quelques-unes des bénévoles de Lallab reviennent sur les moments qui les ont le plus marquées… Le succès de cet événement c’est notamment grâce à elles ! Alors mille merci à la #LallabTeam <3

 

Mina

Pendant la journée, j’étais souvent en mode navette pour des courses de dernière minute, pour  tenir le stand salades, ou contribuer à la vaisselle, je n’ai pas pu tout voir. 

Je retiens cependant des talks de femmes musulmanes inspirantes : Diane Sophie Girin [qui a rendu hommage à la grande Fatima Mernissi], que je suis depuis longtemps et qui m’a convaincue de me documenter plus car je n’ai lu qu’un seul recueil de Fatima Mernissi.

Ismahane Chouder qui est géniale par son dynamisme et son accessibilité ! Et enfin celle que je suis depuis un très long moment et que j’ai eu le plaisir de voir en vrai et même de la toucher (lol) Mariame Tighanimine – un vrai bout en train, une boule d’énergie qui contamine les personnes autour d’elle.

Du coté des artistes : j’ai été touchée par le groupe de hip-hop et par la douleur qui les traverse. Elles ont fait un show à la hauteur de leur bienveillance [NDLR : elles venaient de perdre, deux jours avant le festival, l’une de leurs amies danseuses. Le spectacle de danse était un émouvant hommage en son honneur]. Je retiens aussi le slam de Hawa et le chant de Nawal  qui a emmené la salle avec elle dans sa chanson.

Enfin j’ai aimé :

* La symbiose avec les bénévoles que l’on connaît et que l’on a fini par connaître et le partage de l’envie qu’on avait tou·te·s de vouloir bien faire afin que cette journée soit irréprochable.

* L’accessibilité des intervenantes

* La qualité des talks

* La fluidité des thèmes abordés qui étaient variés, avec la ponctuation par des artistes, qui était bienvenue.

* L’ambiance qui animait cette journée

 

Ismahane Chouder – Crédit photo : Lallab
 

Fella

Je m’occupais de l’accueil et ça m’a fait très plaisir de voir toutes les personnes repartir avec un grand sourire, nous dire qu’ils·elles avaient passé un moment génial et inspirant, féliciter Lallab et manifester l’intention de venir à de futurs événements. J’ai également été très touchée par la prestation de danse des Scrambles : en raison des circonstances, elles ont été très courageuses d’être venues et d’avoir dansé. En plus, durant leur prestation, on sentait la sororité justement qu’il y avait entre les membres, tout l’amour, l’énergie et l’émotion que chacune d’elle mettait dans leur danse, et je pense que c’était un hommage magnifique à leur amie. Evidemment, il y a aussi le moment où l’on est toutes montées sur scène pour célébrer l’anniversaire de Lallab.

J’ai beaucoup aimé la table ronde ayant pour thème « L’art et la culture comme moyen de réappropriation de son récit en tant que femmes » avec des intervenantes comme l’artiste Pearl ou l’actrice et auteure Rachel Khan. J’ai pu voir comment, de ces parcours communs, de ces femmes aux identités multiples, de ces réflexions et expériences communes se dégageaient  la nécessité de s’approprier son identité, de questionner les préjugés et de lutter contre les discriminations par ses propres moyens de création.  Tout cela en toute autonomie, en se réappropriant l’espace et ce que l’on veut rendre visible, notamment en ce qui concerne le rapport à l’identité. A ce titre, le travail de Lily Luciole avec le street art est un moyen fort d’expression. J’ai aussi surtout vu la présentation de Grace Ly sur sa websérie « Ca reste entre nous » et une phrase qu’elle a dit m’a vraiment marquée : ce moment où elle expliquait d’où venait le surnom « la petite banane » (sa mère qui lui disait qu’elle était jaune à l’extérieur mais blanche à l’intérieur). Je me suis vraiment rendu compte que lorsqu’on a une double identité, double culture, quelle qu’elle soit, on est toujours confronté·e à cette impression d’avoir “le cul entre deux chaises” : pas assez française en France mais pas assez noire, maghrébine, asiatique, etc, dans sa communauté d’origine. Une nécessité d’autant plus forte de se définir par soi-même. »

 

Les Scrambles – Crédit photo : Lallab

 

Noha

Le moment le plus marquant a été bien sûr la performance du groupe de danseuses hip hop, les Scrambles. C’était extrêmement émouvant de voir des femmes se soutenir dans un moment aussi difficile, arriver à sourire, à nous faire prendre du plaisir et danser comme jamais. C’était juste incroyable. 

Lors de la table ronde, le parcours de Yousra et son combat pour plus d’inclusivité m’a fait prendre conscience des difficultés d’accès à l’éducation pour une personne en situation de handicap. C’était assez incroyable et triste de se rendre compte que dans notre pays, il était possible de ne pas avoir accès à une école ou une université tout simplement parce que l’établissement n’était pas adapté !

 

Chloé

Les slams m’ont beaucoup touchée par leur force et leur justesse, surtout celui de Hawa Ndongo. Le slam interprété par Jamila Bensaci et son mari Charles Ibrahim au violon m’a fait pleurer. J’ai également été fortement touchée par tout l’amour et le soutien que la salle a apporté à Margot et ses copines danseuses avant leur hommage à leur amie.

Enfin plus globalement, les femmes présentes étaient tellement inspirantes, assumées, fortes, fières, pleines d’amour et de générosité. Leurs discours et encouragements me donnent la force d’assumer chaque jour un peu plus ce que je suis et les différentes facettes de mon identité. La peur du jugement des autres se fait moins forte grâce à tout l’amour que m’apporte chaque rencontre avec la team Lallab.

 

Hawa Ndongo – Crédit photo : Lallab

 

Rachel

Ce qui m’a le plus marquée au LallabBirthday, c’est la bienveillance dans laquelle baignait la salle. Les sourires des personnes présentes, les rencontres inattendues, les moments de solidarité partagée par l’ensemble du public, c’était beau et reposant.

Je retiens également un mot : oser ! Voilà ce que je retiens des différents talks et de la table ronde de ce samedi 6 mai. Que ce soit les artistes venues chanter et danser sur scène, celles venues s’exprimer à la table ronde, la business woman Mariame Tighanimine ou encore Yousra Essati, j’ai appris que nous avions toutes en nous le moyen de nous exprimer et que nous étions toutes pleines de ressources. Nous ne devrions jamais laisser la peur de l’échec, la peur du jugement ou la peur de se lancer stopper nos projets.

 

Shehrazad

J’ai tout aimé durant le LallabBirthday. Je pense que ce qui m’a beaucoup marquée, ce sont les débats avec Attika, qui a eu la gentillesse de m’intégrer dans un groupe. C’était hyper enrichissant, nous avions tou·te·s des opinions différentes et tout le monde discutait dans le respect d’autrui, sans mépris. C’était trop beau.

Je retiens aussi des talks une phrase de Grace Ly, qui affirmait que la condition humaine était la même, ce sont juste les détails qui changent. J’ai trouvé ça à la fois très beau et juste. Cette femme est d’origine chinoise, elle a grandi en France et je me suis sentie tellement proche d’elle. Le fait d’être surnommée “la banane” par sa mère, parce qu’elle est chinoise seulement d’apparence selon elle (blanche à l’intérieur, jaune à l’extérieur), c’est un peu ce que j’ai souvent entendu. Je ne savais pas qu’il y avait des équivalents de « bounty » [noir·e à l’extérieur, blanc·he à l’intérieur] chez les Asiatiques. Du coup, ça m’a beaucoup interpellée. Je me suis vraiment rendu compte du fait que, quelle que soit la culture, finalement, le fait de toujours vouloir imposer des cases aux gens était une erreur universelle.

Jamila Bensaci et Charles Ibrahim – Crédit photo : Lallab

 

Romy

Si je devais retenir un talk, je retiendrais le slam d’Hawa, femme brillante, pleine d’énergie, d’espoir, tellement inspirante… J’espère que j’aurai une fille à ton image, Hawa 🙂

Ce qui m’a le plus marquée lors du LallabBirthday, je crois que c’est notre amour à toutes et tous, notre fierté de monter toutes et tous ensemble sur scène pour souffler la première bougie de Lallab. Plus qu’un festival, c’était réellement un souffle d’espoir qui me tenait beaucoup à cœur.

Mille merci à toutes et tous. 

 

Emnus

Je retiens surtout que lorsque l’on est une femme, racisée de surcroît, il y a peu de chances qu’on vous serve la vie de vos rêves sur un plateau d’argent… Mais la détermination que ces femmes ont développée pour surmonter les obstacles leur donne une force et une aura incroyables. Elles sont simplement lumineuses.

Je retiens également la diversité des personnes présentes. C’était magnifique d’observer tout ce petit monde discuter et rire ensemble, et tout simplement se respecter. Je retiens les coiffures afros superbement portées, les foulards multicolores et noués de mille façons différentes, les motifs artistiques recouvrant les bras de tatouages, les démarches plus ou moins assurées des hommes entourés par toutes ces femmes belles et fortes, les sourires chaleureux et bienveillants entre inconnu·e·s, l’amour transmis par les applaudissements dans les moments d’émotion…

 

Crédit photo : Lallab

 

Laure

En ce qui concerne les talks du LallabBirthday, c’est celui de Mariame Tighanimine qui m’a le plus inspirée, elle est punchy et quelle détermination !

 

Hada

Plus de 500 personnes était présentes ! Plus de 500 personnes qui s’intéressent à nos récits, nos histoires et nos combats. J’ai aimé voir toutes ces personnes me sourire… Cette journée m’a marquée sur plusieurs points, mais ce qui m’a le plus marquée, c’était d’apprendre que l’une de mes sœurs de cœur, qui devait faire une prestation de danse avec ses amies ce jour-là, venait de perdre une amie et membre de leur groupe de danse deux jours avant. Ce jour-là, j’ai vu des femmes fortes, belles, souriantes et envahies par le chagrin monter sur  scène et danser, comme si leurs corps bougeaient grâce à toute l’énergie que dégageait la salle. C’est ça, Lallab : une deuxième famille !

Mariame Tighanimine – Crédit photo : Lallab

Table ronde
Wissale Achargui et Coumba Samake du collectif Féministes contre le cyberharcèlement
Nathalie Muchammad – Crédit photo : Lallab
Mennel  – Crédit photo : Lallab

 

D’autres articles sont en cours pour vous raconter la suite, stay tuned !

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row]

Catégories
(Dé)construction

Best of des commentaires que j’ai reçus pendant mes 3 premiers mois chez Lallab – La suite

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

 

Comme je l’expliquais dans la première partie de ce best of, en seulement 3 mois en tant qu’auteure chez Lallab, j’ai eu l’occasion de découvrir à quel point les gens peuvent être imaginatifs dans les commentaires. Vous ne voyez pas toutes les perles qu’on reçoit, alors je partage généreusement quelques-unes de celles que j’ai reçues sur mes articles. Une chose est sûre, elles prouvent qu’on a encore du boulot…

 

1. Ceux qui veulent décider à ta place de ce que tu vas écrire, et de comment tu dois le faire

A quand un long article (…) au sujet des femmes et filles que leur entourage, ici en France, oblige à porter ce voile maudit ? (…) Merci d’avance.

Chez Lallab, c’est parole aux concerné.e.s ; or, aucune femme concernée ne nous a proposé d’article à ce sujet. Je ne vais pas non plus le sortir de mon chapeau, puisque ce n’est pas une situation que j’ai vécue, ni que j’ai observée autour de moi. Donc désolée, il faudra passer ta commande ailleurs – mais est-elle vraiment nécessaire, étant donné que 99% des médias français ont déjà exaucé ton vœu depuis longtemps, et sans s’intéresser à l’autre pendant ?

J’aurais été bien plus touché et plus émotif si elle avait choisi une démarche pacifique et explicative, que si elle avait choisi ce ton moqueur, puéril et ironique. (…) Comment cela peut-il me donner de l’empathie envers elle et ce qu’elle vit si elle m’agresse, moi, lecteur, qu’elle ne m’explique même pas en détails POURQUOI précisément elle porte le voile

 

Voilà, pour UNE fois dans ma vie, je réponds à celles et ceux qui veulent m’imposer leur opinion sur le hijab, je me permets un MILLIEME de l’agressivité et du mépris que je me suis pris dans la face, mais c’était quand même la fois de trop. Apparemment, j’aurais dû serrer les dents, sourire (de manière crispée), et continuer à me justifier pour qu’il soit « touché » et « émotif » (il n’a pas non plus compris que ce n’était pas franchement mon but dans l’article).

Mais il faut le comprendre, tant que je n’aurai pas étalé au grand jour les raisons intimes pour lesquelles je porte mon foulard, comment les autres pourraient-ils ressentir de l’empathie par rapport à ce que je vis ? Les deux sont bien évidemment liés.

 

2. Ceux qui veulent te libérer tout en t’expliquant comment vivre ta vie

 

Certains lecteurs de Lallab sont de fervents adeptes du mansplaining, cette explication faite avec condescendance par un homme à une femme, sur ce qu’elle devrait faire ou non. Par exemple, certains hommes vont jusqu’à me dire que je dois me libérer du sexisme, tout en m’expliquant d’une manière bien infantilisante comment je dois le faire. Je crois qu’ils ne voient pas le cocasse de la situation.

Les femmes devraient réfléchir en leur for intérieur sur les raisons qui les poussent à se cacher les cheveux. [Mais c’était donc ça ! J’avais oublié d’y réfléchir !] Oui, clairement le sexisme. Mais pour lutter contre, ne tombez pas dans le piège de la religion qui ne fait que perpétuer le sexisme patriarcal (…) Luttez avec les bonnes armes, mais pas avec la religion… Elle est un piège dans lequel d’autres vous demandent de tomber…

C’est vrai quoi, si Alain me le demande, je ne peux quand même pas lui faire ça… Plus sérieusement, Alain, c’est bien gentil de te soucier de nous, mais la vie n’est pas faite de choix binaires, et on n’a pas attendu ton intervention pour trouver notre propre voie, loin des injonctions de n’importe quel homme qui voudrait nous dire comment mener notre vie.

 

3. Ceux qui n’ont pas trop de temps à perdre à argumenter, mais qui veulent quand même bien t’éclairer de leurs lumières

La religion est une forme de domination alors que vous portiez ou non le voile, vous resterez toujours soumises – M.

Eh bien merci pour cette intervention salvatrice qui me montre la voie vers la libération… et bonne journée à toi aussi, M. !

 

4. Ceux qui savent mieux

Je pense qu’elles [les femmes et filles que leur entourage, ici en France, oblige à porter ce voile maudit] sont plus nombreuses que les femmes voilées qui seraient ostracisées.

Alors certes, j’ai inséré un lien vers un article qui s’appuie sur les chercheurs.ses qui étudient la question en France et qui affirment que c’est exactement le contraire, mais quel poids cela a-t-il quand l’auteur du commentaire « pense » qu’elles sont plus nombreuses ?

J’apprécie également l’emploi du conditionnel dans « seraient ostracisées », comme s’il était encore à prouver que les femmes qui portent le hijab sont discriminées et exclues de nombreux domaines.

 

 

D’ailleurs, si les « femmes forcées par leur entourage » sont plus nombreuses que les « femmes ostracisées », est-ce que ça veut dire que ces deux catégories sont distinctes ? Les femmes forcées par leur entourage seraient-elles immunisées contre les discriminations ?

 

5. Ceux qui ont besoin d’un peu plus d’amour et de licornes dans leur vie

 

Ce sont les aigri.e.s qui doivent taper sur leur clavier avec de la bave qui écume au coin de leur bouche… mais qui assurent ensuite qu’ils sont pourtant respectueux.ses (nous n’avons sans doute pas reçu la même éducation).

Si vous avez suivi la première partie de ce best of, retrouvons Dr Jekyll et Mr Hyde, alias notre ami qui répondait à ses propres commentaires sous un autre pseudo :

C’est effectivement ce bout de chiffon qui permet de nier la réalité et qui convient aux gens qui planent, qui est un problème pour ceux qui le portent comme pour ceux qui ne le portent pas… Alors ouste !

Puis il ajoute : « Merci de ne pas censurer ma contribution, sincère et respectueuse ».

Un autre membre de notre fanclub réagit à l’article « Les 10 choses qui étonnent le plus depuis que je porte le hijab » :

Un article sans aucun intérêt quand on fait un choix, on doit l’assumer. Vous n’êtes pas exceptionnelle, vous êtes comme les autres voilées.

(Traduction : « C’est toi qui as voulu porter ton voile à la noix, alors maintenant tu encaisses et tu arrêtes de te plaindre. Tu te crois différente ? Lol, pourtant vous êtes toutes pareilles. »)

Puis, quand on lui dit qu’il ou elle peut exprimer ses opinions sans montrer autant d’animosité :

Je n’ai en aucun cas manquer (sic) de respect à l’autre, mais je démens juste ce qui n’est pas vrai dans son article. On veut nous présenter une femme voilée comme une femme normale, alors que c’est complètement faux.

Ben quoi, j’ai juste dit que « l’autre » (espérons qu’il voulait dire « l’auteure ») ne pouvait pas être une femme normale parce qu’elle porte le voile, je vois pas où est le souci ?! Voilà, on peut plus rien dire sans que la police de la bien-pensance nous tombe dessus !

 

Un autre admirateur secret avait vraiment très envie que je lise ce qu’il pensait de mon article « Ma réponse aux 14 arguments les plus courants contre le voile », et a donc envoyé sa critique littéraire à la fois en commentaire Facebook et par mail :

Comment voulez-vous avoir une certaine crédibilité avec vos réponses dont les arguments sont faibles et peu réfléchis, agrémentés d’insultes. (…) Je trouve ces remarques impertinentes et sans aucun intérêt. (…) Vous instaurerez davantage de haine et de dégoût tout comme de l’incompréhension. (…) Respectez la religion judéo-chrétienne qui est celle du pays qui vous a accueillies. J’aurai plus de considération pour vous et votre association lorsque vous apporterez de vrais arguments.

Si j’applique son raisonnement, cela veut dire que même si j’aimerais vraiment tenir compte de son commentaire, je ne peux pas puisque le ton qu’il emploie est trop condescendant – dommage… D’ailleurs, il continue en répondant à un lecteur qui est intervenu : « Il est simplement dommage d’écrire ce brouillon de 14 arguments, de manière si puérile et vide ».

Puis, quand la police de la bien-pensance le rappelle à l’ordre, il s’étonne :

Je ne critique pas l’écrivain mais la façon dont elle s’exprime, et qu’elle essaie de faire passer un message.

Aah ben oui, c’est vrai que je ne me sentais pas du tout visée ou agressée ; d’ailleurs, à la fin, il me souhaitait un joyeux Noël, ça prouve bien qu’il était plein de bons sentiments. En fait il le faisait dans la bienveillance, pour me donner des conseils, et moi je suis vraiment trop susceptible…

Merci pour le coaching, alors, et s’il te plaît, dis-moi si j’ai fait des progrès dans cet article !

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Catégories
(Dé)construction

Best of des commentaires que j’ai reçus pendant mes trois mois chez Lallab

[vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]

Au moment où j’écris ces lignes, cela fait maintenant 3 mois que j’écris pour Lallab. Les réactions ne manquent pas, et montrent que beaucoup de gens soutiennent le fait que des femmes musulmanes se réapproprient la parole et fassent entendre leurs voix. Mais il y en a aussi d’autres que cela dérange… Voici la première partie d’un petit best of des commentaires que j’ai pu recevoir en seulement 3 mois et 8 articles. Ne vous inquiétez pas, j’ai gardé les rigolos et je vous épargne ceux qui sont juste bêtes et méchants.

 

1. Ceux qui font des jeux de mots

 

Exemples : « Amener les jeunes femmes musulmanes à se voiler LA FACE » ; « ce fichu (!) voile »

Notons ici le petit point d’exclamation pour souligner la blague, au cas où on ne l’aurait pas relevée. Mais crois-moi, dans ce genre de cas, il vaut mieux que les gens ne la relèvent pas.

 

2. Ceux qui se focalisent sur un détail

 

Apparemment, ils ont lu en mode « relecture orthographique », et tout ce qu’ils ont retenu de mon article de 2 pages, c’est la virgule que j’ai oubliée à la ligne 47.

Il y a aussi ceux qui créent un débat sur un point assez marginal. Par exemple, dans les commentaires, le débat fait rage… sur les gens qui restent à gauche dans l’escalator, et ceux qui devraient prendre les escaliers au lieu de s’en plaindre (comme je le fais dans l’article concerné). Remarque, c’est vrai, c’est aussi un débat de société brûlant, et il faut en parler.
 

 

3. Ceux qui te font dire ce que tu n’as pas dit

 

En plus sur Twitter, il faut faire court, alors ça donne parfois des choses assez intéressantes :

 

 
Sachant que :

1) Je n’ai jamais dit (ou pensé) que « femmes coupables séduire mâles », ni que c’est pour ça qu’on porte le hijab.

2) Le commentaire a trait à l’article « 10 anecdotes qui prouvent qu’enlever mon hijab ne me débarrasserait pas des préjugés », où je relate certaines de mes expériences en tant que jeune femme maghrébine. Donc je ne vois pas bien le rapport (sûrement parce qu’il n’y en a pas). Heureusement, le monsieur m’a gentiment expliqué le « lien » ; apparemment, dans mon article, je dis à toutes les autres Maghrébines : « De toute façon on est déjà des victimes, alors tant qu’à faire, on n’a qu’à porter le voile, on n’a rien à perdre ». Rien à dire, ce mec est un fin psychologue.

 

4. Ceux qui te prennent pour une encyclopédie en ligne

 

Ces commentaires-là, j’y ai droit dans la vraie vie aussi : certaines personnes me sortent une série de versets qui les dérangent « en tant qu’Européens » (comprendre « en tant que civilisés »), et me demandent comment je peux expliquer qu’ils figurent dans le Coran si l’islam est une « religion de paix ».

Bah écoute, je vais faire quelques petites études de théologie, et je reviens te donner la réponse dans 8 – 9 ans, ça te va ? D’ailleurs, j’ai moi-même un petit souci avec l’article 809 du Code civil, tu pourras m’expliquer, j’espère ? C’est pas réservé aux savants, quand même ?!

 

5. Ceux qui mettent clairement en doute le vécu que tu partages

 

« Cet article est un condensé de clichés », « Les situations décrites sont pour certaines non crédibles »… Okay, donc ma vie est un cliché pas crédible. Contente de l’apprendre.
 

 
J’’ai quand même une petite devinette : entre une femme musulmane d’origine maghrébine portant le hijab d’une part, et un homme ou une femme blanc.he et non-musulman.e d’autre part, qui est censé.e expliquer à l’autre à quoi ressemble la vie d’une femme musulmane d’origine maghrébine portant le hijab ? … Besoin d’un indice ou ça va ?

 

6. Ceux qui te donnent mal à la tête

 

Je ne sais pas si c’est dû aux économies de mots obligatoires sur Twitter ou bien à la formulation choisie pour se donner un air de Sartre, mais il y a parfois des commentaires que je dois relire plusieurs fois :

 

Photo 2

 

Donc si j’ai bien compris, il dit : okay, les gens sont incapables d’argumenter pour démontrer pourquoi vous avez tort, mais ça ne veut pas dire pour autant que vous avez raison. #complexitépseudointellectuelle

 

7. Ceux qui sont un dialogue entre un lecteur et… lui-même

 

Après quelques jours de pause, je découvre dans les commentaires qu’un étrange dialogue a eu lieu entre 2 pseudos qui se répondent alors que leurs commentaires n’ont pas été approuvés, et ne sont donc pas visibles sur le site… Le fait qu’ils partagent la même adresse IP est peut-être une piste d’explication, Sherlock. Notons au passage la ténacité de notre admirateur, qui envoie les mêmes commentaires pendant plusieurs jours (y compris le soir du Nouvel An), et sa capacité à s’indigner de l’absence d’autres commentaires prétendument « censurés » alors qu’il ne les a jamais postés.

Ce site ne serait-il pas accessible aux libres penseurs ? Qui censure et sur quels critères ? De toute façon, s’il y a censure ça ne m’intéresse plus.

Si seulement ça pouvait vraiment suffire à nous en débarrasser… Je vous livre quelques extraits des contributions de notre libre penseur, digne héritier de Voltaire et de Rousseau : « (…) Pourquoi les femmes et pas les choux, ou les veaux ? En effet, les têtes de veaux, à la vinaigrette notamment, apportent un certain plaisir à ceux qui les contemplent avant dégustation. (…) Je fais le pari que vous serez de mon avis, poil au zizi »
 
Son alter ego (= lui-même sous un autre pseudo) approuve ses propos.
 

 
Il ne manque pas non plus de réagir aux histoires de tête de veau à la sauce ravigote dans lesquelles son compagnon de cerveau s’est égaré :

Pourquoi choisir la sauce ravigote plutôt qu’une autre ? Il y a trente-six façons d’accommoder la tête de veau, alors pourquoi la sauce ravigote ? Elle est complexe, il faut de nombreux ingrédients tels que civette, estragon, pimprenelle, cerfeuil, etc, et est difficile à réussir. Alors y a-t-il une raison bien précise à ce choix risqué ? Merci de m’éclairer.

Bien aimable, il prend la peine de lui, enfin plutôt « se » répondre. Personnellement, je voudrais surtout savoir comment on fait pour rejoindre cette dimension où les heures sont étirables à l’infini, pour avoir le temps de s’amuser comme un petit fou comme ça.

 

To be continued !

 

 

[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width= »1/3″][vc_column_text]

Diffuse la bonne parole

[/vc_column_text][vc_facebook][vc_tweetmeme][vc_column_text][/vc_column_text][vc_widget_sidebar sidebar_id= »home-one »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]