Nos bénévoles racontent les moments marquants du festival LallabBirthday

par | 8/06/17 | (Dé)construction

Il y a un mois tout juste avait lieu notre premier festival féministe qui célèbre la sororité :  le LallabBirthday. Nous avons soufflé notre première bougie à la Bellevilloise à Paris avec plus de 500 personnes présentes ! Un moment fort et si beau que nous avons vécu grâce à vous et à nos intervenantes toutes plus incroyables les unes que les autres !
Alors aujourd’hui, quelques-unes des bénévoles de Lallab reviennent sur les moments qui les ont le plus marquées… Le succès de cet événement c’est notamment grâce à elles ! Alors mille merci à la #LallabTeam <3

 

Mina

Pendant la journée, j’étais souvent en mode navette pour des courses de dernière minute, pour  tenir le stand salades, ou contribuer à la vaisselle, je n’ai pas pu tout voir. 

Je retiens cependant des talks de femmes musulmanes inspirantes : Diane Sophie Girin [qui a rendu hommage à la grande Fatima Mernissi], que je suis depuis longtemps et qui m’a convaincue de me documenter plus car je n’ai lu qu’un seul recueil de Fatima Mernissi.

Ismahane Chouder qui est géniale par son dynamisme et son accessibilité ! Et enfin celle que je suis depuis un très long moment et que j’ai eu le plaisir de voir en vrai et même de la toucher (lol) Mariame Tighanimine – un vrai bout en train, une boule d’énergie qui contamine les personnes autour d’elle.

Du coté des artistes : j’ai été touchée par le groupe de hip-hop et par la douleur qui les traverse. Elles ont fait un show à la hauteur de leur bienveillance [NDLR : elles venaient de perdre, deux jours avant le festival, l’une de leurs amies danseuses. Le spectacle de danse était un émouvant hommage en son honneur]. Je retiens aussi le slam de Hawa et le chant de Nawal  qui a emmené la salle avec elle dans sa chanson.

Enfin j’ai aimé :

* La symbiose avec les bénévoles que l’on connaît et que l’on a fini par connaître et le partage de l’envie qu’on avait tou·te·s de vouloir bien faire afin que cette journée soit irréprochable.

* L’accessibilité des intervenantes

* La qualité des talks

* La fluidité des thèmes abordés qui étaient variés, avec la ponctuation par des artistes, qui était bienvenue.

* L’ambiance qui animait cette journée

 

Ismahane Chouder – Crédit photo : Lallab
 

Fella

Je m’occupais de l’accueil et ça m’a fait très plaisir de voir toutes les personnes repartir avec un grand sourire, nous dire qu’ils·elles avaient passé un moment génial et inspirant, féliciter Lallab et manifester l’intention de venir à de futurs événements. J’ai également été très touchée par la prestation de danse des Scrambles : en raison des circonstances, elles ont été très courageuses d’être venues et d’avoir dansé. En plus, durant leur prestation, on sentait la sororité justement qu’il y avait entre les membres, tout l’amour, l’énergie et l’émotion que chacune d’elle mettait dans leur danse, et je pense que c’était un hommage magnifique à leur amie. Evidemment, il y a aussi le moment où l’on est toutes montées sur scène pour célébrer l’anniversaire de Lallab.

J’ai beaucoup aimé la table ronde ayant pour thème « L’art et la culture comme moyen de réappropriation de son récit en tant que femmes » avec des intervenantes comme l’artiste Pearl ou l’actrice et auteure Rachel Khan. J’ai pu voir comment, de ces parcours communs, de ces femmes aux identités multiples, de ces réflexions et expériences communes se dégageaient  la nécessité de s’approprier son identité, de questionner les préjugés et de lutter contre les discriminations par ses propres moyens de création.  Tout cela en toute autonomie, en se réappropriant l’espace et ce que l’on veut rendre visible, notamment en ce qui concerne le rapport à l’identité. A ce titre, le travail de Lily Luciole avec le street art est un moyen fort d’expression. J’ai aussi surtout vu la présentation de Grace Ly sur sa websérie « Ca reste entre nous » et une phrase qu’elle a dit m’a vraiment marquée : ce moment où elle expliquait d’où venait le surnom « la petite banane » (sa mère qui lui disait qu’elle était jaune à l’extérieur mais blanche à l’intérieur). Je me suis vraiment rendu compte que lorsqu’on a une double identité, double culture, quelle qu’elle soit, on est toujours confronté·e à cette impression d’avoir “le cul entre deux chaises” : pas assez française en France mais pas assez noire, maghrébine, asiatique, etc, dans sa communauté d’origine. Une nécessité d’autant plus forte de se définir par soi-même. »

 

Les Scrambles – Crédit photo : Lallab

 

Noha

Le moment le plus marquant a été bien sûr la performance du groupe de danseuses hip hop, les Scrambles. C’était extrêmement émouvant de voir des femmes se soutenir dans un moment aussi difficile, arriver à sourire, à nous faire prendre du plaisir et danser comme jamais. C’était juste incroyable. 

Lors de la table ronde, le parcours de Yousra et son combat pour plus d’inclusivité m’a fait prendre conscience des difficultés d’accès à l’éducation pour une personne en situation de handicap. C’était assez incroyable et triste de se rendre compte que dans notre pays, il était possible de ne pas avoir accès à une école ou une université tout simplement parce que l’établissement n’était pas adapté !

 

Chloé

Les slams m’ont beaucoup touchée par leur force et leur justesse, surtout celui de Hawa Ndongo. Le slam interprété par Jamila Bensaci et son mari Charles Ibrahim au violon m’a fait pleurer. J’ai également été fortement touchée par tout l’amour et le soutien que la salle a apporté à Margot et ses copines danseuses avant leur hommage à leur amie.

Enfin plus globalement, les femmes présentes étaient tellement inspirantes, assumées, fortes, fières, pleines d’amour et de générosité. Leurs discours et encouragements me donnent la force d’assumer chaque jour un peu plus ce que je suis et les différentes facettes de mon identité. La peur du jugement des autres se fait moins forte grâce à tout l’amour que m’apporte chaque rencontre avec la team Lallab.

 

Hawa Ndongo – Crédit photo : Lallab

 

Rachel

Ce qui m’a le plus marquée au LallabBirthday, c’est la bienveillance dans laquelle baignait la salle. Les sourires des personnes présentes, les rencontres inattendues, les moments de solidarité partagée par l’ensemble du public, c’était beau et reposant.

Je retiens également un mot : oser ! Voilà ce que je retiens des différents talks et de la table ronde de ce samedi 6 mai. Que ce soit les artistes venues chanter et danser sur scène, celles venues s’exprimer à la table ronde, la business woman Mariame Tighanimine ou encore Yousra Essati, j’ai appris que nous avions toutes en nous le moyen de nous exprimer et que nous étions toutes pleines de ressources. Nous ne devrions jamais laisser la peur de l’échec, la peur du jugement ou la peur de se lancer stopper nos projets.

 

Shehrazad

J’ai tout aimé durant le LallabBirthday. Je pense que ce qui m’a beaucoup marquée, ce sont les débats avec Attika, qui a eu la gentillesse de m’intégrer dans un groupe. C’était hyper enrichissant, nous avions tou·te·s des opinions différentes et tout le monde discutait dans le respect d’autrui, sans mépris. C’était trop beau.

Je retiens aussi des talks une phrase de Grace Ly, qui affirmait que la condition humaine était la même, ce sont juste les détails qui changent. J’ai trouvé ça à la fois très beau et juste. Cette femme est d’origine chinoise, elle a grandi en France et je me suis sentie tellement proche d’elle. Le fait d’être surnommée “la banane” par sa mère, parce qu’elle est chinoise seulement d’apparence selon elle (blanche à l’intérieur, jaune à l’extérieur), c’est un peu ce que j’ai souvent entendu. Je ne savais pas qu’il y avait des équivalents de « bounty » [noir·e à l’extérieur, blanc·he à l’intérieur] chez les Asiatiques. Du coup, ça m’a beaucoup interpellée. Je me suis vraiment rendu compte du fait que, quelle que soit la culture, finalement, le fait de toujours vouloir imposer des cases aux gens était une erreur universelle.

Jamila Bensaci et Charles Ibrahim – Crédit photo : Lallab

 

Romy

Si je devais retenir un talk, je retiendrais le slam d’Hawa, femme brillante, pleine d’énergie, d’espoir, tellement inspirante… J’espère que j’aurai une fille à ton image, Hawa 🙂

Ce qui m’a le plus marquée lors du LallabBirthday, je crois que c’est notre amour à toutes et tous, notre fierté de monter toutes et tous ensemble sur scène pour souffler la première bougie de Lallab. Plus qu’un festival, c’était réellement un souffle d’espoir qui me tenait beaucoup à cœur.

Mille merci à toutes et tous. 

 

Emnus

Je retiens surtout que lorsque l’on est une femme, racisée de surcroît, il y a peu de chances qu’on vous serve la vie de vos rêves sur un plateau d’argent… Mais la détermination que ces femmes ont développée pour surmonter les obstacles leur donne une force et une aura incroyables. Elles sont simplement lumineuses.

Je retiens également la diversité des personnes présentes. C’était magnifique d’observer tout ce petit monde discuter et rire ensemble, et tout simplement se respecter. Je retiens les coiffures afros superbement portées, les foulards multicolores et noués de mille façons différentes, les motifs artistiques recouvrant les bras de tatouages, les démarches plus ou moins assurées des hommes entourés par toutes ces femmes belles et fortes, les sourires chaleureux et bienveillants entre inconnu·e·s, l’amour transmis par les applaudissements dans les moments d’émotion…

 

Crédit photo : Lallab

 

Laure

En ce qui concerne les talks du LallabBirthday, c’est celui de Mariame Tighanimine qui m’a le plus inspirée, elle est punchy et quelle détermination !

 

Hada

Plus de 500 personnes était présentes ! Plus de 500 personnes qui s’intéressent à nos récits, nos histoires et nos combats. J’ai aimé voir toutes ces personnes me sourire… Cette journée m’a marquée sur plusieurs points, mais ce qui m’a le plus marquée, c’était d’apprendre que l’une de mes sœurs de cœur, qui devait faire une prestation de danse avec ses amies ce jour-là, venait de perdre une amie et membre de leur groupe de danse deux jours avant. Ce jour-là, j’ai vu des femmes fortes, belles, souriantes et envahies par le chagrin monter sur  scène et danser, comme si leurs corps bougeaient grâce à toute l’énergie que dégageait la salle. C’est ça, Lallab : une deuxième famille !

Mariame Tighanimine – Crédit photo : Lallab

Table ronde

Wissale Achargui et Coumba Samake du collectif Féministes contre le cyberharcèlement

Nathalie Muchammad – Crédit photo : Lallab

Mennel  – Crédit photo : Lallab

 

D’autres articles sont en cours pour vous raconter la suite, stay tuned !

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