10 bénévoles témoignent sur ce que Lallab a changé pour elles

par | 18/09/17 | (Dé)construction, Nos Voix

 

Au mois de mai dernier, Lallab a soufflé sa première bougie. En un peu plus d’un an, qu’est-ce que l’association a changé pour nos bénévoles ? Femmes musulmanes ou alliées, elles nous racontent ici ce que Lallab a changé pour elles, et ce que faire partie de l’association leur a apporté…

 

Chloé

Lallab m’a énormément apporté depuis que je suis devenue bénévole en janvier 2017. Convertie à l’Islam et féministe assumée, je cherchais encore à concilier ces deux parties de moi-même. J’ai trouvé chez Lallab des femmes fortes et fières, qui n’avaient pas peur d’assumer leur foi et de défendre leurs droits. Lallab, grâce aux rencontres que j’ai pu y faire, m’a donné confiance en moi, m’a appris à ne pas avoir peur d’assumer mes valeurs et ma spiritualité, et a aussi déconstruit des préjugés que je portais malgré moi sur le féminisme et l’Islam. Tous ces apports ont renforcé ma foi en Dieu et chaque rencontre avec la team Lallab m’apporte une énergie et une pêche d’enfer ! Ce que j’aime chez Lallab, c’est cette bulle de confiance qui existe au sein de l’association, c’est vraiment pour moi l’expression même de la sororité. Cette bienveillance réelle permet à chacune de s’exprimer sans avoir peur d’être jugée. Lallab m’a aussi permis de rencontrer des filles géniales, épatantes et supra-inspirantes, et j’y ai également trouvé de véritables amies. 🙂

 

Rachel

Lallab m’a apporté de la motivation, de l’envie, des amies, du savoir.

 

 

Romy

Lallab m’a transformée, m’a fait grandir ; en quelques mois, Lallab m’a apporté de grandes prises de conscience, des réflexions introspectives immenses. En tant que non-musulmane, on me demande souvent pourquoi je suis autant engagée chez Lallab, comme si les discriminations et stigmatisations subies par d’autres femmes ne me concernaient pas. Eh bien si, je considère que ça me concerne également, au sens anglais du terme ; selon moi, c’est aussi ça la sororité, la solidarité féminine inclusive et sans faille. La vie est trop courte pour constamment se juger, se critiquer, construire des barrières entre nous. Parfois nous nous rejetons, mais nous oublions l’essentiel. Je suis tellement heureuse, heureuse d’avoir fait toutes ces rencontres, heureuse d’avoir fait tomber ces barrières, d’avoir fait de nos différences un immense pont qui repose sur l’incroyable pouvoir de l’amitié.

 

Crédit photo : Lallab

 

Hada

Lorsque j’ai rejoint l’association, le LallabDay a été l’occasion de se rencontrer entre membres. C’était aussi la première fois que je rencontrais les fondatrices. La chose qui m’a le plus touchée était de voir toutes ces femmes d’origines différentes, musulmanes ou non, lutter pour une même cause. J’ai vu des femmes qui avaient en majorité fait de grandes études, à l’inverse de moi ; ayant peu confiance en moi, je me suis tout de suite dit que je n’étais sans doute pas à ma place, mais j’ai vite changé d’avis. Depuis fin janvier jusqu’à aujourd’hui, j’ai appris énormément sur moi, j’ai pris confiance en moi. J’ai témoigné dans un magazine, je suis devenue l’égérie d’une marque de prêt-à-porter pour femmes, j’ai fait la connaissance de beaucoup de personnes inspirantes, et surtout j’ai rencontré des sœurs bienveillantes, formidables, pleines d’amour… Lallab, c’est cette boule pleine d’énergie, d’amour et de confiance qui m’a permis de m’accepter aujourd’hui en tant que femme, noire, musulmane et voilée, et de savoir que non, ce n’est pas une faiblesse, mais une force.

 

Fella

C’est une expérience incroyable et ça fait un peu bisounours de dire cela, mais qui change la vie : c’est une des expériences les plus enrichissantes que j’ai pu avoir. Lallab m’a apporté un espace d’échanges et de réflexion où l’on peut toutes parler de nos expériences et se rendre compte que d’autres les partagent, de différentes problématiques sans avoir peur d’être jugées, en se sentant libres et respectées. J’ai également tellement appris grâce aux intervenantes très inspirantes des LallabDay et des divers évènements, et aux autres bénévoles sur les luttes que l’on mène et la manière de se positionner. Aussi sur le fait que tout en critiquant sans concession le système sexiste et raciste dans lequel on évolue, on puisse également initier une dynamique d’empowerment et de représentation positive et plurielle des femmes musulmanes, une énergie positive.

A titre individuel, découvrir toutes ces femmes plurielles, différentes, aux projets variés mais toutes aussi inspirantes les unes que les autres – à travers le Women SenseTour, les portraits du magazine, les évènements ou parmi les bénévoles – me motive au quotidien et m’encourage à envisager des projets qu’avant, je n’osais même pas imaginer, estimant que je n’en étais pas capable, qu’il fallait être « exceptionnelle » pour se lancer dans telle ou telle activité. Lallab est un formidable outil contre l’autocensure, pas seulement les femmes musulmanes, mais pour toutes les femmes.

 

Noha

Être dans un espace aussi bienveillant, voir le parcours de toutes ces femmes chez Lallab m’a permis d’avoir encore plus confiance en ce que je suis, être encore plus fière de mes origines, mes valeurs, mes choix. Cela m’a aussi permis de prendre conscience des différents mécanismes discriminants qui se mettent en place dans la société. J’ai appris tellement tout en ayant la soif d’apprendre encore et encore sur le féminisme intersectionnel, les combats anti-racisme, etc, afin d’avoir les connaissances nécessaires pour lutter contre l’injustice.

Crédit photo : Lallab

 

Laure

Ce qui me vient à l’esprit quand je pense à Lallab, c’est : la lumière qui transperce l’obscurité.

 

Mina

Je pense être plus empathique dans les échanges que j’ai, que ce soit au niveau professionnel ou personnel. Lallab m’a apporté une nouvelle famille et des échanges sincères avec des filles de tout horizon, tout âge, plein de positivisme, d’énergie et de bienveillance. Enfin un endroit où vous n’êtes pas jugée, où vous arrivez comme vous êtes ! (Oups, je plagie Mac do…)

 

Shehrazad

Avant Lallab, je savais qu’il existait des femmes musulmanes qui militaient contre les injustices, mais je n’avais jamais connu de média français sur celles-ci. J’ai découvert le féminisme intersectionnel et le féminisme islamique par des articles, que je lisais surtout sur des médias états-uniens mais jamais français. La lecture de ces articles m’a permis, vers seize, dix-sept ans, de me rendre compte que je n’étais pas seule à partager ces valeurs de justice tout en étant musulmane. Du coup, ça m’a vraiment fait plaisir de voir que ça existait aussi en France ! De lire des femmes musulmanes parler de ce qu’elles vivent, de prendre la parole pour elles-mêmes, que des femmes voilées s’expriment et bouleversent tous les clichés que l’on peut avoir sur elles, que Lallab mette en avant cette diversité incroyable de ce que l’on considère souvent comme un bloc monolithique formé par des femmes musulmanes dépourvues de singularité. Ce qui m’a plu aussi, c’est qu’il n’y a pas que des Arabo-Berbères, qu’il existe des musulmanes de toute origine. C’est hyper enrichissant.

 

 

Emnus

L’arrivée de Lallab a été un petit miracle dans ma vie. J’avais l’impression d’être un ovni, de ne jamais trouver ma place entre les féministes qui prétendaient que la libération des femmes passait par l’éloignement de la religion, et certain·e·s musulman·e·s qui oubliaient le message d’égalité et de justice universelles de l’islam. Lallab m’a permis de me sentir légitime dans mes différentes identités, et surtout de trouver un espace de soutien et de bienveillance, où chacune peut être elle-même, sans aucun jugement. Le magazine a aussi été salvateur pour moi (je dis souvent que c’est ma thérapie), dans le sens où il m’a permis d’extérioriser des choses qui me pesaient, et d’apporter ma petite pierre à l’édifice pour que l’on entende enfin les voix des femmes musulmanes.

 

 

 

Crédit image à la une : Lallab

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