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Ateliers d'écriture Dossiers

[Atelier d’écriture] Quête spirituelle

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.

 

Consigne : Ecrire une récit d’une quête spirituelle où l’héroïne confrontée à une information religieuse qui heurte ses valeurs

 

« Les hommes ont autorité sur les femmes. » C’est ce qui avait été donné comme explication à  Salma quant à l’opulence des mets pour la célébration de la naissance de son petit frère.  

La phrase de sa mère résonnait encore dans ses oreilles, alors qu’elle regardait le petit bébé. Comment cet être minuscule et geignard pouvait avoir autorité sur elle, lui qui ne pouvait rien  faire tout seul ! De ce fait, ce n’est pas un, mais deux moutons qui ont été sacrifiés en son honneur.  

En grandissant, Salma s’est toujours demandée comment Dieu pouvait aimer toutes Ses  créatures et en favoriser certaines par rapport à d’autres sur la simple base de leurs  chromosomes. Quelque chose ne faisait pas sens. Salma, en jeune fille spontanée, interrogeait  tout le monde. Hélas, elle n’obtenait aucune réponse satisfaisante. « C’est comme ça » lui  disait-on, « les hommes ont des faveurs que nous n’avons pas » renchérissaient certaines. La  fatalité avec laquelle les femmes sondées acceptaient leur sort la déconcertait.  

Salma ne baissa cependant pas les bras. Elle continuait sa quête et priait ardemment Allah  pour qu’Il guide ses pas dans le bon chemin : le chemin qui la rapprocherait de Lui. Elle ne  voulait pas être défavorisée, mise de côté dans sa foi.  

Un jour, alors qu’elle était assise dans la cour de la mosquée, découragée, un vieillard  s’approcha d’elle. « Ton cœur est triste dans la maison de Dieu ma fille, qu’est-ce qui peut bien  te chagriner de la sorte ? ». Salma leva les yeux et eut envie de pleurer. Le regard du Hadj était  emprunt de douceur, et son aura était réconfortante. Aussitôt, la langue de Salma se délia  inconsciemment. « J’ai peur que Dieu ne m’aime pas parce que je ne suis pas un homme. »  Pas le moins du monde surpris, le vieillard esquissa un faible sourire et s’assit à côté d’elle  malgré ses genoux récalcitrants.  

« Pourquoi Dieu ne t’aimerait pas, parce que tu es une femme ? » Lui demanda-t-il.  « Car je n’ai aucune autorité, aucune valeur ! » S’exclama Salma, en larmes.  

« Mon enfant, la valeur du croyant ne se mesure qu’à trois choses : sa foi, son savoir et son  comportement. À aucun moment, il n’est question de ta condition d’homme ou de femme, de  ta richesse ou ta pauvreté, de ton nom de famille ou de ton origine. Ton amour pour Dieu, ta  quête de savoir et tes actions sont les seuls éléments qui te permettront de t’élever ici-bas. »  

Salma sentit ses entrailles remuer et son estomac se nouer. Ses larmes ne tarissaient pas.  

« Quant à cette question d’autorité, Dieu a incombé des responsabilités aux hommes. Il ne  s’agit pas là de supériorité de l’homme, mais bien de devoir. Les hommes doivent protéger les 

femmes, veiller à leur bien-être. Peu après la mort du Prophète (SAW) béni, des hommes  dissidents ont voulu porter atteinte à l’honneur d’une femme. Ils ont pour cela accroché sa  robe sans qu’elle ne s’en aperçoive, pendant qu’elle faisait ses courses au marché. Si bien que  lorsqu’elle s’avança, son habit se déchira laissant paraître sa nudité. Les hommes de sa  communauté levèrent une armée pour elle. Tu vois, en Islam tout est question d’équité. Nous  avons des droits sur vous et vous avez des droits sur nous. Dieu, manifestation de la Vérité,  n’aime pas l’injustice. »  

Un ange passa. Le silence était à son paroxysme. Salma, se sentant plus légère, avait  l’impression de s’élever et de toucher les nuages. Elle resta un long moment bouche bée et le  regard dans le vide. L’instant vague et nuageux dissipé, elle revint à elle. Le vieillard n’était plus  là, mais ses pas résonnaient encore dans la mosquée.  

Désormais, rien ni personne n’entraverait son cheminement spirituel. 

 

Crédit photo : Lallab

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[Atelier d’écriture] Quête spirituelle

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.

 

Consigne : Ecrire une récit d’une quête spirituelle où l’héroïne confrontée à une information religieuse qui heurte ses valeurs

 

Khadija portait fièrement le prénom de la mère des croyants·es. Elle ne pouvait s’empêcher de se sentir proche d’elle. Comme si un lien les unissait, et que ce prénom, transmis siècle après siècle, lui avait été donné à titre de signe, de rappel. Elle portait Allah dans son coeur, et elle essayait de cultiver sa foi en dépit du doute. Car oui, depuis un certain temps, le doute semblait la suivre. Comme une ombre, il se faufilait partout, tout le temps. Il la suivait jusque dans son lit, dans le bus, ou encore dans les toilettes. Le doute était venu, un jour où elle avait discuté avec ses amies. Elles avaient été catégoriques. Elle ne pouvait être ces deux choses à la fois. Elle devait choisir, maintenant, tout de suite, ou sinon, ce serait l’Enfer. Depuis, elle n’avait plus d’amies, mais son compagnon indésirable la suivait constamment. Il était un écran entre Dieu et elle, jusqu’à l’empêcher de prier et d’adorer son Créateur. Elle avait toujours cru qu’Allah était accessible à qui L’invoquait, qui Le priait, et qui reconnaissait Son immensité. Aujourd’hui, elle avait le sentiment de s’être vu refusé l’entrée devant les portes de la ummah . 1 Il en a fallu des heures, des jours, des semaines pour que le doute la quitte. Le jour de ses 25 ans, il s’en est allé, soudainement. Après une nuit à pleurer, elle avait compris. À l’heure du fajr, après avoir fait ses ablutions, elle décida de retrouver son Seigneur. Comme pour marquer une réconciliation, elle passa des heures à lui parler. Une fois ce rendez-vous terminé, elle alla s’asseoir sur son lit. Elle avait trouvé une réponse à ce dilemme sans fin : elle était à la fois musulmane et lesbienne. Khadija soupira, et soulagée elle s’allongea en se répétant qu’elle n’avait pas à prouver cette possibilité puisque sa seule existence suffisait à le faire.

M.

 

Crédit photo : Lallab

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[Atelier d’écriture] Récit de femme musulmane II

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.

 

 

Consigne : Ecrire un texte descriptif qui met en scène un personnage de femme musulmane à partir des catégories sociales de mon choix, mais sans utiliser les mots les plus courants pour décrire une femme racisée musulmane.

 

 

Nour courut pour rejoindre l’abribus. Elle était déjà bien en retard, mais il pleuvait des cordes et elle s’était donné beaucoup de mal à lisser ses cheveux. Elle ne voulait absolument pas que ses bouclettes nord africaines refassent leur apparition. 

Se couvrant la tête avec son écharpe, elle se remémora alors le sermon de son père sur l’absurdité de vouloir changer ses cheveux naturels, qu’il trouvait si beaux. Mais dans l’entreprise où elle était en stage, elle se sentait déjà bien assez à l’écart au milieu de ses collègues, pas besoin d’en rajouter. Entre les blagues sur l’alcool et le porc à chaque repas d’entreprise et les “est-ce que tu retournes au “bled” ? ” à chaque vacances, Nour voulait passer inaperçu le plus possible. 

Après quelques minutes, la pluie finit par cesser. Nour reprit son chemin. Elle était la première de son entourage à avoir fait des études supérieures. Ses parents étaient fiers, mais inquiets à l’idée que leur fille unique évolue dans un univers si occidentalisé, bien loin de la culture et des traditions qu’ils avaient eux connu. Faire accepter l’idée d’étudier loin du domicile familiale avait été pour Nour un rude combat. De même que partir à l’étranger pour son année de césure. Ce stage, c’était la dernière ligne droite pour obtenir son diplôme. 

C’est avec cette idée en tête que Nour passa la porte des bureaux, prête à tout affronter pour réaliser ses rêves.

 

Hanna

 

Crédit photo : Lallab

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[Atelier d’écriture] Récit de femme musulmane I

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
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Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.

 

 

Consigne : Ecrire un texte descriptif qui met en scène un personnage de femme musulmane à partir des catégories sociales de mon choix, mais sans utiliser les mots les plus courants pour décrire une femme racisée musulmane.

 

 

Se promenant dans les rues de son quartier, Layinah ne cessait de penser à l’actualité. L’atmosphère était de plus en plus pesante, et pas seulement parce que c’était un jour d’été. Il lui semblait impossible de respirer lorsque beaucoup cherchaient à l’étouffer.

Ses grands-parents rêvaient d’un avenir meilleur pour elle, où elle échapperait à tout ce que la société leur avait imposée. Désormais, leur petite princesse avait grandi, et devait affronter la réalité de la vie. Sa peau dorée lui imposait de devoir chaque jour prouver sa légitimité, dans cet univers phallocratique et peu coloré. Née dans une ville constamment stigmatisée, elle s’efforçait de prouver à tous/toutes ce qu’elle valait. Ce mélange empoisonné était saupoudré de ce qu’elle portait fièrement sur la tête, qui dévoilait ses plus intimes convictions.

Mais ce jour-là n’était pas un jour comme les autres. Elle venait d’obtenir son diplôme, honorant ainsi le voyage de ses grands-parents, il y a 50 ans. Alors ce jour-là, tout était possible. Même si les tatas comoriennes lui reprochaient son célibat, elle savait que la priorité, c’était elle. Ses objectifs étaient clairs, il lui fallait puiser dans l’héritage de ses prédecesseuses pour offrir à ses petites sœurs de nouvelles possibilités, de récolter les fleurs des graines que Layinah pouvait planter. Le chemin était long pour briser les chaînes qui la liaient, mais l’amour qui la faisait vibrer allait au-delà des frontières qu’on lui avait tracé. Sa réussite était bien sienne, mais elle était pleine d’espoir pour toutes celles qui pouvaient lui ressembler.

 

Hadidja

 

 

Crédit photo : Lallab

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[Atelier d’écriture] Le tunnel

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[Atelier d’écriture] Elle

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Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.

 

Thème: À partir d’un ensemble de citations de Fatima Mernissi sur le « harem », écrire un texte  sur le désir d’évasion, de réaliser un rêve. 

 

 

Elle.

 

Une femme qui aimerait s’évader. 

Elle veut aller loin, elle veut partir.  

Elle aimerait aller dans une grande maison vide.  

À ce moment, elle aimerait que ce temps soit gris.  

Elle aimerait que ce temps soit paisible. 

Elle sait qu’elle veut partir à cet endroit.  

Elle en a marre de ce bruit constant.  

Elle veut partir.  

Pourquoi cette maison ? 

Je ne sais pas, mais elle veut y entrer.  

Elle a besoin de se reposer.  

Elle a besoin de calme.  

Elle a besoin de repartir à zéro. 

Elle a envie de renaître.  

Elle veut faire le vide.  

Elle voudrait qu’il fasse gris. 

Dans cette maison, elle voudrait entendre la pluie.  

Elle voudrait être apaisée, se sentir apaisée.  

Elle voudrait être elle.  

Elle voudrait sentir les choses.  

Elle voudrait être tranquille.  

Elle a besoin de se retrouver.  

Elle a besoin de faire le vide.  

Elle a envie de solitude.  

Cet endroit représente, le calme.  

Elle a besoin de se recentrer.  

Elle a besoin de s’occuper d’elle.  

Le gris représente la nostalgie.  

Elle a besoin d’enlever cette carapace qu’elle porte.  

Le gris ne représente ni le bien ni le mal.  

 

 

Cydhalia 

 

Crédit photo: Lallab

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[Atelier d’écriture] Comment j’ai su que j’étais femme et musulmane

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
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C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.

Lallab publie les textes des participantes qui le souhaitent.

 

 

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été musulmane.

Enfant, j’avais conscience de cela, car je voyais mon père, mes frères et mes sœurs prier et nous croyions en Allah contrairement à nos voisins. Nous ne fêtions pas Noël et je moquais mes camarades de croire qu’un vieux monsieur barbu viendrait leur déposer des cadeaux dans une cheminée qu’ils/elles n’avaient pas. Je n’avais pas besoin de lui puisque j’avais Dieu partout avec moi et il m’offrait tout ce que j’avais, comme mon père me le répétait.

Je savais que j’étais une petite fille musulmane grâce aux affiches rose que mon frère m’achetait et qui devait m’apprendre à faire mes ablutions, ou ma prière… en rose ! J’avais également un tapis de prière, et un voile prêt-à-enfiler made in Indonesia que je m’amusais à porter et retirer au grès de mes envies.

Ma position de femme musulmane en France fut beaucoup moins confortable, que celle de petite fille. Les affiches roses disparurent laissant place aux jugements incessants. Cet inconfort s’est traduit par un évènement important dans ma vie de musulmane : le jour où j’ai fait le choix de porter le hijab.

Je suis sortie de l’anonymat, une veille de rentrée scolaire : désormais ma spiritualité se verrait.

Et j’avais peur. Peur du regard des autres, peur des conséquences, peur de ne pas être acceptée, peur de n’être acceptée que pour cela. J’avais confiance en Dieu, mais pas en nous.

Ma peur s’est avérée justifiée. Une semaine après cette décision, que j’avais prise du haut de mes quinze ans, un homme musulman m’a arrêté dans la rue, pour me rappeler que mon jean slim n’était pas compatible avec le hijab. Lui, mon frère en Dieu qui oubliait sûrement qu’il avait pour obligation de baisser le regard. C’était donc cela, la vie de femme musulmane ?

Quelques mois après, le lendemain des attentats de Charlie Hebdo, une femme m’a interpellée pour me rappeler que d’autres avant nous, se sont battues pour avoir le droit de porter une mini-jupe, et que mon voile était moche. C’était donc cela, la vie de femme musulmane ?

 

Être musulmane, aujourd’hui, ou hier, en France, c’est une lutte permanente. Pour moi, à quinze ans, à 7 ans, ou aujourd’hui, ce n’est ni plus ni moins que croire en Dieu, et en Ses messagers. C’est recevoir des conseils de mes sœurs, emplis de bienveillance et de douceur.

Être musulmane, aujourd’hui, ou hier, et sûrement demain, en France, c’est une lutte permanente, que je suis prête à mener par amour pour Dieu.

 

 

Ecrit par Myriam

Crédit photo : Lallab

 

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[Ateliers d’écriture] Raconter ma foi en prose poétique

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.
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Thème : Utiliser la métaphore filée pour mettre des mots sur ma relation avec Allah

 

Ma foi me fait penser à une batterie de téléphone. De celle, que tu dois recharger souvent, car sinon ton téléphone s’éteint. Celle qui passe rapidement du vert au rouge, car le téléphone est en stockage maximum. Il est rempli de cette vie, des tracas du quotidien, des souvenirs et d’un passé lointain. Il est plein d’informations : en saturation.
Ce qui use ta batterie, c’est toutes ces applications en arrière-plan. Tu n’arrives pas à les fermer. Le travail, la famille, tes études, tes amis… Ils prennent beaucoup de place, jusqu’à te faire oublier celle que ta foi doit avoir. Tu es en batterie faible.
Mais tu ne peux pas avancer sans. Tu le sais, tu as déjà essayé. Tu y arrives un peu, tu erres et tu as le sentiment de parcourir du chemin. Tu finis par te perdre, et tu recherches désespérément de quoi te recharger. Un tapis de prière, un Coran, un jour de jeûne, et te revoilà dans le vert.
Le problème, c’est que tu attends souvent d’être dans le rouge pour te rendre compte qu’il te manque quelque chose. Il te faut une notification, un choc : la perte d’un proche, le chant des oiseaux le matin, une pandémie. Tout peut t’amener à te souvenir de Dieu, mais tu as rarement le temps puisque tu es happée par les applications. Instagram, Twitter, Snapchat.
C’est une situation difficile, puisque le chargeur est abimé. Ce lien entre Allah et toi : il est si fragile, mais tu as le sentiment qu’il ne se cassera jamais. Tu y mets du scotch, pour éviter de payer le prix fort. Tu rafistoles et tu avises. Ça a toujours fonctionné jusque-là.
Ma foi me fait penser à une batterie faible. De celle que tu dois recharger souvent.

 

Ecrit par Myriam

Crédit photo : Lallab

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[Atelier d’écriture] Une déclaration d’amour à soi

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.
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Thème: Écrire un poème sur une personne que l’on aime ou admire, puis le réécrire à la 1ère personne du singulier.

Autrice : bibliophile_55 

 

Mère

Accueillie dans ce monde par le symbole de la pérennité,

Robuste comme un chêne,

Guidée sur le chemin de la connaissance,

Polymorphe, j’ai construit les racines de ma confiance,

Les halos de lumières, essences de cette vie, ont constitué l’écorce de ma personnalité,

Un tronc toujours droit, je suis restée malgré les vents et tempêtes,

Les pieds sur terre, la tête dans les nuages : j’ai été élevée

Je suis l’origine, les racines qui supportent l’arbre

Je suis les feuillages qui font de toi qui tu es,

Je suis mère.

 

—-

Autrice : anonyme

Titre : Le labyrinthe de ma vie

Attirée par la lumière qui en émanait, je suis entrée dans ce labyrinthe alors que j’avais tout juste 17 ans. Depuis ce jour, je m’y suis installée et j’essaye tant bien que mal de grandir en son sein. Au début, il m’a fallu prendre racine. J’ai tenté de faire au mieux pour m’imprégner du maximum de nutriments que cette terre complexe et riche pouvait m’apporter.

Puis très vite, j’ai compris qu’il fallait explorer pour trouver mon chemin.

Alors j’ai parcouru, et je me suis perdue dans des impasses et des voies sans issues.

Dans ces impasses et ces voies sans issues, j’ai déprimé et j’ai imploré pour pouvoir sortir de là et retrouver la Lumière.

Et cette Lumière, je l’ai retrouvée. Et aujourd’hui, je la laisse guider mes pas.

Il m’arrive encore de me perdre, ou de m’attarder trop longtemps dans des jardins luxuriants, en oubliant de poursuivre mon chemin.

Pour me ressourcer, je m’arrête dans ces vallées verdoyantes, où une douce Brise me murmure : « Avec la difficulté, certes vient la facilité. »

Je suis rassurée.

 

Je ne vois pas un endroit où je me sentirai mieux qu’au cœur de mon merveilleux labyrinthe.

Puissé-je y accueillir ceux/celles qui me sont chèr·e·s et y demeurer jusqu’à la fin de mes jours.

Amin

 

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[Atelier d’écriture] Aucune fatalité

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Lallab organise en partenariat avec Amy Tounkara, écrivaine et fondatrice de La femme en papier des ateliers d’écriture mensuels exclusivement réservés aux femmes musulmanes.
Il était important pour nous de créer un espace de bienveillance et de libre parole dans ce climat sexiste, raciste et islamophobe généralisée. L’objectif aussi, à travers les écrits que nous publions, est de mettre en évidence d’un côté la singularité de nos parcours de vie, le fait que LA femme musulmane dont on entend tant parler dans les médias n’existe pas; et d’un autre côté l’universalité de nos récits.
Les ateliers d’écriture ont pour but de créer un espace bienveillant afin de rendre l’écriture accessible à toutes et permettre à chacune de reprendre la narration de son histoire.
C’est une occasion à la fois d’écrire, parce que l’écriture est un exutoire, une affirmation de soi et une possibilité de développer sa créativité. Mais aussi une occasion de partager ses expériences, de libérer sa parole sur des discriminations et de rêver ensemble.
 
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Ô société patriarcale, redoutable, telle un mannequin de lingerie « Ravage »,
Méprisant mes droits : tes outrages sexistes et dommages font rages !
Adepte de la phallocratie, tu t’es donnée la liberté de m’inférioriser, à la Christian Grey…
Passant sous silence les injustices, en danger, tu m’as mise, m’abandonnant écorchée, blessée !

 

Enracinée si profondément, jusqu’aux héroïnes Disney, tu me fais peur !
Inanimée, figée, décidément tes promesses d’égalité ne sont que des leurres…
De princesses à guerrières : féminicides, harcèlements, culture du viol, discriminations ;
À l’égard de ces violences coutumières, aucune justification !

 

Une Artémise d’Halicarnasse sommeille en moi, en dépit de ces mots qui décrivent mes maux.
Je n’abdiquerai pas, partisane d’un féminisme intersectionnel, résolue à atteindre mes idéaux !
Désormais réveillée, je suis, à bien y réfléchir, une réalité. Tu n’es qu’une simple construction sociale…
Antithèse de l’Egypte ancienne, ta couronne, tu perdras, même si tu parais immuable !

 

M’obligeant à me protéger seule au milieu du ring, tu as fait de moi une battante !
M’obligeant à fournir plus d’efforts que l’homme, le poing levé, tu m’as rendue puissante !
Merci Marston… À mon tour, je lutterai pour construire une société égalitaire,
Héroïne de mon avenir, avec opiniâtreté, fierté, en vue de te mettre à terre !

 

Pas de Femen, pas de sextremiste, simplement unir l’humanité tout en considérant sa diversité ;
En mon sein, je rêve que soit complémentaires la virilité et la féminité,
Ne formant qu’un, tel un coeur : deux courbes allant vers un même point ! Tu ne perdureras pas éternellement…
… Ô société patriarcale, tu sentiras dans ta poitrine, s’essouffler tes poumons, inévitablement !

 
 

Texte écrit par Nour-Imane et envoyé suite à l’atelier d’écriture #2 du 17 novembre 2019
 
 

Crédit photo image à la une: Lallab

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