Poème de Ramadan I : mon âme et moi.

par | 20/04/22 | Poèmes spirituels

Note à moi-même : Chut, mon âme navigue en plein cosmos, je plonge dans l’antre de mon être, en pleine dérision, je gravite autour de mon Maître, chut. Besoin de la foi, besoin de la paix dans mon monde. Oui, je ne suis pas un être de foi, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai prié la Croix. Si une personne pense posséder la piété dans ce monde de fous, qu’elle garde au fond d’elle sa pitié pour les âmes qu’elle juge perdues, pensant posséder la vérité absolue. Si Dieu nous a donné le savoir, ce n’est pas pour l’enfermer dans notre bulle d’ignorance.

C’était une histoire de vengeance entre mon âme et moi.

Tout a commencé, quand j’ai décidé de me venger de mon âme. Puis, je suis tombée dans un puits profond, et c’était le début de la fin.

C’était une vengeance gratuite. Mon âme ne m’a rien fait. Pourtant, j’ai décidé de me venger de mon âme.

C’était moi contre moi-même. J’étais mon propre démon.

Je me chuchote à l’oreille, tous les soirs, ‘’je n’ai pas fait assez’’. Je peux faire mieux. Je peux faire pire. Ce n’est pas assez. Je peux me blesser encore plus profondément, de manière plus sauvage, inhumaine.

Je peux noyer mon âme, l’étouffer, l’anéantir. Ce n’était jamais assez. Je tirais toujours plus sur la corde. Je puisais les horreurs au plus profond de moi pour les faire subir à ma pauvre âme.

Je l’ai abandonnée. Sans subsistance, assoiffée, elle s’est éteinte, une nuit de pleine lune.

Ma mère m’a toujours dit que la grande guerre est celle que je mènerais contre moi-même.

Ma mère m’a bien fait la leçon et m’a prévenu. Elle m’a bien rappelé de ne pas écouter mon démon. De ne pas suivre les pas de mon côté sombre.

Oh, les rappels de ma mère. Ce n’étaient que des bruits en arrière-plan, satan, en est bel et bien content.

J’ai fini par suivre les futiles désirs, et mes sombres pas.

J’ai mené la guerre contre moi-même.

Une guerre bien vulgaire à mon goût, et pour mon âme.

Maintenant, je galère à survivre entre mes folies intérieures et mes fous démons.

Je n’étais pas bien armée. Je n’ai vu ni miracles ni anges tournoyer autour de moi.

J’ai vu le noir de l’océan m’attirer vers le bas.

Les ténèbres m’ont avalée. J’ai nagé à contre-courant.

Je me suis noyée.

Toujours en apnée, j’essaie d’éveiller mon âme, qui est en cavale.

Sans façon. Je l’ai tuée de mes propres mains. Elle m’en veut. Elle m’en veut tellement. Elle refuse de revenir à moi.

Je ressens sa haine, sa peine, sa peur et sa douleur.

Je l’enferme. Elle ne veut plus de moi.

Alors je me venge. Encore. Et encore.

Le corps à l’envers, je me déchaîne comme la bête dans la caverne.

Un soir, je vois le reflet de mon âme sur mon visage.

C’est un triste tableau.

Tout ce que je vois, c’est le vide d’une toile sombre.

Un autre soir, j’entends les murmures des anges qui s’approchent lors d’une nuit froide.

Mon âme me chuchote: il est temps pour elle de me rendre ma vengeance. Elle veut reprendre son dû.

Je regarde mon corps, sous un tas de neige rouge. Je m’égare dans un labyrinthe d’émotions.

Non. Cette guerre n’est pas terminée.

Je n’ai pas encore trouvé les armes pour la mener.

J’ai besoin de temps, et d’une puissante armure. Un grand bouclier en fer ferait l’affaire.

Je tombe. Je tombe sur un autre de mes démons, en enfer.

Je frappe, en traître,  mon âme, encore une fois.

Je l’enferme, et j’allume le feu. Je déclare la guerre à Son Maître.

Je délire. Je vois les flammes s’éteindre, mon âme se débattre. J’entends ses cris, ses appels, et ses pleurs.

Et puis d’un seul coup, les anges s’abattent sur moi.

Un éclat de rire sort de mes lèvres. Je me remémore l’histoire d’Adam et d’Ève. Et je replonge dans mon rêve.

Mon âme se libère, s’approche de moi et me regarde droit dans les yeux.

Un jour, je verrais la fin de cette guerre.

Je suis en apnée, dans l’eau froide. Je vois le ciel sombre et la lune qui éclaire les vagues.

Mon âme me fixe, assise sur le rocher. Elle a l’air d’attendre.

Je vois des formes survoler autour d’elle, on lui murmure des choses étranges.

La nuit sonde mon âme.

J’ai droit à une courte trêve. Il est temps pour moi de me reposer de cette bataille, et de préparer ma prochaine guerre.

 

Note à moi-même : si vos cœurs sont en période de trouble, préférant se rappeler de l’Enfer, et du Paradis, pour soigner votre maladie, ne méprisez pas les autres cœurs qui ne désirent pas le paradis et font abstraction de l’enfer, car ils souhaitent seulement aimer et adorer Le Créateur, pour ce qu’Il est, et seulement pour ce qu’Il est.

Anonyme

Crédit photo : @sasa.ha2278, Kaoutar RH