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Les nouvelles technologies, créatrices d’opportunités pour les femmes musulmanes

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À l’heure où l’on parle d’une quatrième révolution industrielle, on se rend compte qu’il est plus que jamais nécessaire que les femmes, et notamment les femmes musulmanes, puissent enfin profiter des opportunités liées aux conséquences de la troisième révolution industrielle.

« Le seul endroit au monde où les femmes sont plus performantes que les hommes » dans les sciences et les technologies, se trouve … dans les Etats du Golfe, selon Isobel Coleman, auteure d’un ouvrage consacré à la réforme de l’éducation au Moyen-Orient.

En 2013, lors de l’Imagine Cup de Microsoft (compétition réunissant les étudiants férus de technologie), on y retrouvait deux équipes entièrement féminines : l’une venant du Qatar et l’autre d’Oman. Pour les concernées, rien de plus normal, comme le confie Latifa Al Naimi, 20 ans, dans un entretien pour Fast Company :

 

Nous n’y avons pas pensé avant d’arriver et de voir la surprise de tout le monde !

Alors que le nombre de femmes dans le secteur des nouvelles technologies continue de baisser, ses amies et elle venaient défendre leur logiciel, appelé Artouch, permettant de se connecter à des œuvres d’arts présentées dans les musées, et ainsi en apprendre plus sur ces derniers.

On retrouve, dans les pays situés au Moyen-Orient, une majorité de femmes dans les domaines scientifiques. Ainsi, en Iran, 80% des ingénieurs sont des femmes. Des experts estiment même qu’il y a 35% de femmes entrepreneures tech dans cette région.

 

Crédit : eonline

À l’opposé de ce constat, on estime que les femmes représentent 3 à 30% des effectifs en Europe. D’après les chiffres communiqués par la Commission européenne, moins de 30% de la main d’œuvre dans la profession est féminine.

On fait face à un constat extrêmement négatif. Or, c’est un secteur qui contribue directement à 5,9% du PIB en Europe et qui représente plus de 50% de la croissance de la productivité en Europe, et où l’on trouve une pénurie d’environ 300 000 personnes qualifiées. En France, c’est l’industrie du futur, qui représente plus de 35 000 emplois par an et 10 000 créations nettes d’emplois.

Il est donc plus que jamais nécessaire de pousser les femmes françaises vers ces secteurs, et notamment celles de confession musulmane. Parce qu’en France, les nombreux préjugés liés à « la femme française de confession musulmane » la suivent dans chaque moment de sa vie et notamment lors de sa recherche d’emploi.

De nombreuses barrières externes et internes s’abattent et rendent ce processus difficile. Allons-nous être discriminées par rapport à notre nom, sans doute trop arabisé à leur goût ? Va-t-on nous demander de retirer notre voile ? Autant de questions que de nombreuses femmes se posent et dont l’expérience a prouvé que la réponse était souvent « oui ». Selon la Haute Autorité de lutte contre les discriminations, 57% des plaintes déposées pour discrimination religieuse concernaient des femmes portant le voile.

Ainsi, avant même le refus des employeurs, les femmes musulmanes se retrouvent à se mettre des barrières internes notamment liées aux stéréotypes et à l’islamophobie présente dans la société.

C’est ce que Inès Safi, polytechnicienne et physicienne au CNRS, met en avant dans un article publié dans le Monde. Selon elle, la constante dévalorisation des femmes françaises musulmanes dans les médias provoque une dévalorisation de l’image qu’elles se font d’elles-mêmes, de leur travail ou encore de leurs compétences.

Face à cela, quelles solutions s’offrent à nous, comment redonner confiance à ces femmes ? Est-ce qu’avoir plus de femmes dans le domaine des technologies, start-up et de l’entrepreneuriat peut contribuer à combattre le climat islamophobe auquel elles font face ?

À cette question, Ghada Khalifa, directrice RSE chez Microsoft, répond positivement :

L’enseignement des sciences de l’informatique est important. Je ne dis pas qu’elles doivent être dans la technologie, pas du tout, mais il donne aux femmes la confiance en soi. En fait, si vous regardez les choses différemment, la plupart des domaines dépendent maintenant de la technologie. Si vous leur donnez ces compétences, vous leur donnez un outil pour améliorer l’employabilité de la prochaine génération.
Yasssss Honey

La généralisation d’Internet et de l’utilisation des réseaux sociaux joue actuellement un rôle important dans l’émancipation des femmes. Ainsi, on retrouve de plus en plus de femmes qui créent des entreprises. On les retrouve sur différents sites internet ou tout simplement sur Facebook ou encore Instagram.

De la start-up MeetnMake, plateforme d’emploi innovante, à l’esthétique avec la page Facebook de La Rose D’orée, de nombreuses femmes ont réalisé que les nouvelles technologies pouvaient être un moyen de se créer un emploi qui leur convient sans faire de compromis par rapport à leurs croyances.

Ici, Internet leur permet d’avancer au-delà des barrières financières ou encore sociales.

Grâce à ces technologies, les femmes peuvent trouver une place dans la société indépendamment des stéréotypes liés à leur condition de femmes musulmanes et au-delà des discriminations récurrentes dont elles sont victimes sur le marché du travail. Elles y trouvent donc liberté et épanouissement, et jouent un rôle crucial dans la création d’un futur plus égalitaire, en étant une source d’inspiration pour les autres femmes et en apportant une solution concrète aux challenges socio-culturels.

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(Dé)construction

« Harceler les femmes n’est pas une preuve de ta virilité »

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Mademoiselle, c’est un conseil : tu es trop belle et trop sexy mais c’est dommage, tu te prends trop au sérieux. Fais un sourire quand tu marches dans la rue !

Nous sommes vendredi 20 mai 2016, en plein cœur de Bordeaux. Il est environ 16 heures et mon sang ne fait qu’un tour. Cet homme d’une quarantaine d’années n’est pas à son premier coup d’essai. La suffisance de ce bellâtre aux cheveux gras est à la hauteur de ma stupéfaction. Comment peut-on se lever du tabouret sur lequel on est confortablement assis, traverser la rue et bloquer le passage à une jeune femme pour lui donner un « conseil » vindicatif sur la manière dont elle doit se comporter dans l’espace public ?

Si cet homme n’a pas de respect, pourquoi n’a-t-il pas au moins la flemme ?

Je ne suis pourtant pas au bout de mes surprises. Pour le bougre, il s’agissait d’une démonstration. Une horde de jeunes hommes avec qui il scrutait la rue a assisté à la scène, à la fois hagards et contemplatifs. Sommé de rester à sa place et de ne pas m’indiquer la manière de me comporter, l’animal s’est ensuite offusqué tout en feignant le dégoût.

Oh mais tu cries en plus, je déteste les femmes qui crient ! 

Quel dommage ! j’avais pourtant tout misé sur mes chances avec cet homme. Je vais donc devoir me remettre de cette rupture avec ce machin gesticulant qui regrette de ne pas pouvoir m’agresser dans le silence. Ma vie est foutue.

Remarques gênantes et intrusives, insultes, sifflements … Tous les jours, les femmes, quel que soit leur âge ou leur physique, subissent le harcèlement de rue. Il y a 4 ans, la réalisatrice belge Sofie Peeters a mis en exergue ce phénomène avec Femmes de la rue, un documentaire sur le sexisme ordinaire à Bruxelles.

Selon le géographe Yves Raibaud, le harcèlement de rue est « une pratique systémique qui participe à faire de la ville un espace essentiellement masculin. » Oui le harcèlement est exercé par un même acteur : le mâle hétérosexuel.

 

Petit mémo à destination des harceleurs

 

Difficile de stopper toute velléité masculine de mettre les femmes au premier plan de ses priorités malsaines dans l’espace public. Alors à toi, homme qui investit la rue, voici un petit mémo en 6 points qui te montrera que non, aucune femme n’a envie que tu commentes sa tenue, sa démarche ou la forme de ses fesses lorsqu’elle se promène.

 

1. D’une part, parce qu’elle ne te connaît pas. Et d’autre part, parce qu’elle ne t’a pas demandé ton avis.

 

Demande-toi ce que tu infliges à cette femme lorsque tu pénètres son espace de tranquillité pour répondre à une question qu’elle ne t’a pas posée. Entends-tu des voix ?

 

2. Non, une femme n’a pas envie que tu commentes son apparence car, tout simplement, et aussi étonnant que cela puisse te sembler, elle n’a pas envie de te plaire.

 

Kesako ? Je répète : la femme que tu harcèles à ce moment précis ne s’est pas levée le matin en espérant satisfaire tes yeux et ton bonheur. A vrai dire, tu n’existes pas et elle ne vit pas pour toi, l’agresseur.

 

3. Non, tes remarques sur son apparence ne la valorisent pas.

 

Justement parce que par ces mots salaces tu participes à l’injonction permanente que subissent les femmes, à savoir : être désirables. Elle ne veut pas que tu la désires. Elle n’est pas ton objet sexuel.

 

4. Non, la rue ne t’appartient pas.

 

La rue est un espace public et donc un espace ouvert à tous.tes. As-tu passé un test réservé aux hommes afin de pouvoir y circuler sans encombres ? Pas aux dernières nouvelles. Alors rappelle-toi que tu n’as pas à indiquer à une femme comment elle doit y circuler ni lui imposer ton comportement intrusif.

 

 5. Non, tu n’obtiendras pas de faveurs sexuelles de la part d’une femme en l’insultant ou en la sifflant parce que tu penses qu’elle adore.

 

Sois réaliste, une femme n’est pas qu’un corps, elle réfléchit et ne va pas te remercier pour ton comportement abject. Qui es-tu pour croire le contraire ?

 

6. Non, tu n’es pas le premier homme qui l’agresse même si c’est la première fois que tu la vois.

 

Et oui, rappelle-toi que tu n’es pas le centre du monde et qu’agresser plusieurs femmes une fois chacune fait bel et bien de toi un harceleur.

 

Alors messieurs, laissez l’espace public être un espace de transit, de voyage et de partage. Un espace que vous devez aussi nous laisser arpenter en paix.

 

Crédit Photo : Pour sensibiliser les hommes au harcèlement de rue, Tatyana Fazlalizadeh, une artiste originaire de Brooklyn, a eu l’idée de placarder sur les murs des grandes villes américaines et Européennes d’immenses portraits de femmes, sous lesquels sont inscrits des messages à l’intention des harceleurs.

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(Dé)construction Nos Voix

Les 10 choses qui étonnent le plus depuis que je porte le hijab

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Moi qui pensais être une jeune femme plutôt banale, j’ai découvert que depuis que je porte le hijab, tout ce que je fais est considéré comme I.N.C.R.O.Y.A.B.L.E. Pourtant, je n’ai pas changé grand-chose, mais il semblerait que ma vie ne colle pas avec l’image que je suis censée incarner.

Evidemment, tous ces aspects de mon parcours ou de mon quotidien ne provoquaient pas toutes ces réactions avant que je porte le hijab. Mais on a érigé les femmes musulmanes, en particulier celles qui sont voilées, comme des « Autres » foncièrement différentes … et tout ce qu’elles font comme nous finit par nous surprendre.

Naïve comme je suis, je me disais que mon exemple obligerait bien les gens sur ma route à prendre conscience que les femmes musulmanes sont aussi diverses que n’importe quel autre groupe humain.

… Ne nous emballons pas trop vite, il y a vite une réponse toute prête à ça : « Oui mais toi, c’est pas pareil », « Toi, t’es l’exception ».

 

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Comment ça, je suis l’exception ? Je suis souvent la première femme voilée à qui ces personnes parlent, et elles osent affirmer que je suis « différente » ? La réalité, c’est que j’en connais des dizaines, de femmes musulmanes, voilées ou non, qui choisissent les moyens de leur épanouissement et qui ne correspondent en rien à l’image qu’on veut nous en donner.

Bref, voici le top 10 des choses qui m’attirent le plus de réactions, pouvant aller des regards insistants au mépris franchement affiché, en passant par des commentaires peut-être innocents, mais très révélateurs …

 

1. Etre diplômée d’une grande école et avoir un job correspondant

Le jour où mon opticien a découvert que j’avais une mutuelle pour les cadres, il m’a demandé si c’était grâce à mon mari.

Oui, bien sûr ! D’ailleurs faites vite parce qu’il ne sait pas que je suis sortie de la maison, et il faut que je rentre préparer son couscous.

Enfin ça, c’est que je lui ai répondu quand j’ai refait la conversation dans ma tête plus tard ; comme je suis une lady, je lui ai juste poliment répondu qu’il n’y avait pas de mari dans l’histoire. Ce qui nous amène au point suivant …

 

2. Avoir plus de 20 ans et ne pas être mariée

Face à l’étonnement que mon statut matrimonial provoque, j’ai toujours envie de penser que je suis tellement un bon parti qu’il est tout simplement difficile de croire que je sois encore célibataire. Malheureusement, il faut croire que les filles voilées ont juste une date de péremption encore plus précoce que les autres. En même temps, si je veux avoir mes 28 enfants avant la ménopause, il faut que je m’y mette vite, n’est-ce pas !

 

3. Faire mes courses dans un magasin bio

Ca m’amuse toujours de voir des gens qui se targuent d’être bien élevés oublier aussi rapidement les règles élémentaires de politesse. Vos parents ne vous ont jamais dit que c’était malpoli de fixer les gens ? Oh, et vous avez encore un peu de salive qui coule au coin de la bouche.

 

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4. Avoir des ami·e·s divers·es et varié·e·s

Quelle idée, aussi, de fréquenter des homosexuel·le·s, des filles en mini-jupe, des tatoué·e·s, des juif·ve·s et des illuminatis ?! C’est pour mieux les lapider par la suite, c’est ça, hein ?

 

5. Me revendiquer comme féministe

Vu les torticolis et les luxations de la mâchoire que j’ai dû causer ce jour-là, une chose est sûre : mon indignation contre les théories misogynes de Freud n’était visiblement pas la réaction que les autres étudiant·e·s attendaient de la part de la fille voilée au fond de la classe …

 

6. Aller à l’opéra, voir des expos ou fréquenter des cinémas d’art et d’essai

Apparemment, tout ce qui a un rapport quelconque avec l’intellect et la culture est censé nous être étranger. C’est vrai que le foulard fait dangereusement chauffer notre boite crânienne et peu de neurones peuvent survivre à une telle compression. Je retourne à mon couscous, alors ?

 

7. Me balader avec un homme qui n’est pas mon mari

En fait, les gens ne conçoivent même pas que ça ne soit pas mon mari. Et si l’homme en question a 20 ans de plus que moi, bingo, c’est le festival de Cannes dans leur tête.

 

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8. Avoir 5 ans de boxe à mon actif

« Et dans un club avec que des mecs ?! Ha ha ha, attends, j’y ai cru pendant un moment ! » … Tu veux vérifier ?

 

9. Acheter de la lingerie

Non, messieurs-dames, je ne porte pas un burkini en dentelle sous mes habits, mais des sous-vêtements comme tout·e un·e chacun·e. Vous pouvez donc arrêter de me regarder du coin de l’œil et reprendre une activité normale.

J’ai aussi entendu une connaissance traiter d’« hypocrite » une femme voilée qu’elle avait vu entrer dans un magasin de lingerie fine. Pourtant, je ne vois pas en quoi vouloir être pudique en public l’empêcherait de porter un string en latex avec des plumes et des paillettes, si ça lui chante. A priori, elle a signé pour garder sa sexualité privée, pas pour porter une ceinture de chasteté.

 

10. Parler allemand

Celui-là, c’est un de mes préférés. Je me délecte toujours du moment où je décroche mon téléphone et où, après quelques secondes, les gens se rendent compte que les sons gutturaux qui sortent de ma bouche ne sont pas de l’arabe, mais de l’allemand.

Alles gut?*
*Tout va bien ?

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Diffuse la bonne parole

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Pourquoi avons-nous besoin d’un magazine comme Lallab ?

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Lallab Femme musulmane
Magazine en ligne Lallab / Crédit : Lallab
Aujourd’hui, en France, en 2016, comme l’ont d’ailleurs très bien illustré une fois de plus les nombreuses polémiques de cet été, on en est encore à expliquer aux femmes musulmanes comment elles doivent penser, se vêtir et vivre leurs vies. On adore les enfermer dans des rôles bien précis, stéréotypés, étouffants et surtout insupportables voire humiliants. Alors de notre côté, nous disons stop, ça suffit ! Nous avons décidé de déchirer ces mauvais scénarios pré-écrits pour prendre nos plus belles plumes et écrire de toutes nouvelles histoires, de véritables récits qui valent enfin la peine d’être lus !

 

Avec Lallab, notre rêve est simple : façonner un monde dans lequel les femmes choisissent en toute liberté les armes de leur émancipation.

Dans ce cas, pourquoi faire entendre spécifiquement les voix des femmes musulmanes ? On vous explique tout en 8 points :

 

1/ Faire entendre les voix des femmes musulmanes

 

Aujourd’hui, les femmes musulmanes sont réduites à un silence paradoxal : on ne cesse de parler d’elles mais sans jamais leur donner la parole. Cela  semble pourtant logique, sur un sujet donné, de donner la parole aux principaux·ales concerné·e·s. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, lorsqu’il s’agit des femmes musulmanes, nos médias et nos politiques deviennent de véritables experts pour parler à leurs places.

 

2/  Être actrice de son histoire

 

Les femmes musulmanes ne cessent d’être représentées comme un bloc homogène avec une histoire unique. Ces femmes sont pourtant plurielles et leurs vécus sont multiples. Alors prenons la plume ou la caméra, car écrire soi-même son histoire est un moyen de déconstruire les mythes qui y sont attachés, de se la réapproprier et de mieux envisager son futur.

 

3/ Se rebeller contre les préjugés

 

Les femmes musulmanes sont soumises et victimes  … de toutes les formes d’ignorances qui persistent à leur sujet !

 

4/ Reconnaître les discriminations spécifiques aux femmes musulmanes

 

Les musulmanes se trouvent à l’intersection d’au moins 3 critères de discriminations – le genre, la race, la religion. Un chiffre ? En France, en 2015, plus de 80%* des victimes d’agressions islamophobes sont des femmes. Il est aujourd’hui primordial de reconnaître ces discriminations spécifiques à travers une approche intersectionnelle si l’on veut faire changer les choses.

 

5/ Ne nous libérez pas, on s’en charge !

 

Il n’y a pas de schéma unique : chaque femme est la plus à même de décider des conditions de son émancipation, et personne, pas même une autre femme, aussi bienveillante soit-elle, ne doit décider pour elle. Cela semble évident, non ? Pas pour tout le monde, manifestement.

La « libération » des femmes musulmanes semble être devenu un enjeu national, et il est en ce sens trop souvent admis que cette émancipation doit nécessairement passer par une mise à distance du religieux. Or, forcer des personnes à nier leur foi pour supposément s’émanciper, c’est pas très cool … C’est même franchement violent et oppressif.

 

6/ Célébrer !

 

Énormément de femmes inspirantes se sont battues tout au long de l’Histoire, en tout temps et en tout lieu, pour faire valoir leurs droits et entendre leurs voix, et il est nécessaire de les mettre en lumière ! Rendons-leur hommage !

 

7/ Révolutionner l’image des femmes musulmanes dans les médias

 

Les médias ont tellement ancré dans l’imaginaire collectif cette vision de la femme musulmane soumise que cela alimente des discours et des actes oppressifs. Nous souhaitons prescrire l’antidote nécessaire à ce traitement simpliste, binaire et dangereux de l’information. Nous replaçons l’humain au centre de la discussion.

 

8/ Transformer la société

 

Ensemble, nous souhaitons construire une société respectueuse, qui ne craint plus les identités des personnes. Notre combat va donc au-delà des droits des femmes musulmanes ! Nous souhaitons que chaque personne puisse être non pas ce que l’on souhaite qu’elle soit, mais bien ce qu’elle veut être.

On l’a déjà dit, mais on le répétera tant qu’il le faudra : notre rêve est simple. Simple, mais ambitieux ! Car il nous faudra parcourir ce chemin tou·te·s ensemble pour enfin vivre dans une société qui n’a pas peur de l’altérité et qui permet à chaque femme de s’épanouir non pas malgré ses identités multiples mais grâce à elles.

Alors, vous en êtes ?

 

Sarah ZOUAK et Justine DEVILLAINE
Co-fondatrices de Lallab

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Discriminées pour avoir fondé une association contre les discriminations

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Lallab est une toute jeune association fondée par deux jeunes femmes qui ont un rêve commun : vivre dans une société qui n’a pas peur de l’altérité et qui permet à chaque femme de s’épanouir non pas malgré ses identités multiples mais grâce à elles ! Oui, mais voilà. Notre jeune association se heurte déjà à l’objet même de sa création : les discriminations.

 

Un voyage pour lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes

 

Nous nous sommes rencontrées sur les bancs de l’école lors de notre Master en Relations Internationales à Paris. Notre amitié s’est construite sur des passions communes et essentielles à nos yeux : l’humour pourri, les chorégraphies frénétiques sur Beyonce et le féminisme (❤). Nous, c’est Sarah Zouak (26 ans), française, marocaine et musulmane; et Justine Devillaine (25 ans), française et athée.

Sarah a trop souvent eu l’impression que pour avoir une place légitime au sein de sa société en France, elle devait nier une partie d’elle-même. Les gens se sont souvent étonnés de la voir épanouie et bien intégrée, comme si la religion était un obstacle à son émancipation. A croire que les femmes musulmanes sont par essence soumises et oppressées.

En 2014, face à ce constat, elle fonde le Women SenseTour — in Muslim countries, un projet qui prend la forme d’un voyage de 5 mois dans 5 pays (Maroc, Tunisie, Turquie, Iran et Indonésie) pour aller à la rencontre de 25 femmes musulmanes actrices du changement et agissant toutes pour l’émancipation des femmes. Le but de ce voyage ? Déconstruire les préjugés et changer l’image des femmes musulmanes à travers la réalisation d’une série documentaire.

Justine décide de l’accompagner en Iran et en Indonésie. Et ensemble, lors de ce long voyage du WST, nous rencontrons des femmes que l’on n’a pas l’habitude de voir dans les médias : des musulmanes qui font bouger les lignes; des femmes qui allient sereinement leur foi et leur engagement pour l’égalité.

 

Sarah et Justine rencontrent Lita Anggraini, femme musulmane et actrice du changement. Lita est la fondatrice de l’association Jala PRT qui vient en aide aux femmes domestic workers — Jakarta – Crédit photo : Women SenseTour in Muslim Countries

 

Retour en France pour transformer la société

 

De retour en France en juin 2015, face à l’ampleur des problématiques soulevées par la thématique des femmes musulmanes, mais surtout face au manque de contrepoids pour apporter un éclairage différent, nous décidons de continuer notre travail et d’aller encore plus loin !

Nous nous mettons donc à plein temps sur la réalisation de la série documentaire et nous co-fondons une association qui a pour mission de lutter contre les préjugés subis par les femmes musulmanes — liés au genre, à la race et à la religion — et susciter l’inspiration pour permettre aux femmes de devenir pleinement les actrices de leur propre vie.

Alors chaque jour, nous mettons toute notre énergie, notre détermination et notre optimisme pour façonner un monde dans lequel les femmes choisissent en toute liberté les armes de leur émancipation.

 

De nombreux obstacles

 

Ironie du sort, notre association de lutte contre les discriminations est victime de … discrimination.

L’une des premières actions quand l’on crée une association, après le dépôt des statuts et la déclaration au Journal Officiel, c’est l’ouverture d’un compte bancaire. Ce qui, dans notre cas, s’est avéré plus facile à dire qu’à faire.

Nous choisissons le Crédit Agricole et nous rendons à l’agence d’Ivry-sur-Seine (94) le 17 février pour ouvrir un compte.Tout se passe bien jusqu’à ce que la banquière lise l’article 2 de nos statuts, à savoir l’objet social de l’association. On vous laisse les lire également, pour que vous compreniez l’ampleur du “problème”.

 

Article 1 et 2 des statuts de notre association créée en décembre 2015

 

Le fait que l’on ne travaille que sur les “femmes musulmanes” gêne. Nous repartons sans ouvrir de compte ce jour-là, mais on se dit qu’ils veulent juste un délai supplémentaire, qu’ils sont un peu méfiants mais qu’ils vont nous ouvrir le compte assez rapidement. Optimisme, c’est notre deuxième prénom 😀

Le 15 mars, nous recevons un mail qui nous demande “les flux attendus sur cette association” ce qui, après éclaircissements, signifie “d’où va venir l’argent exactement”. Nous répondons mais, trois jours plus tard, recevons ce mail :

 

Mail du Crédit Agricole

 

Le Crédit Agricole a donc refusé d’ouvrir un compte courant pour notre association. Quand nous leur demandons avec insistance les raisons de ce refus, nous n’obtenons aucune réponse.

 

Pourquoi c’est grave et pourquoi nous vous racontons cette histoire ?

 

Vous pensez peut-être : “C’est vraiment pas sympa de la part du Crédit Agricole, mais vous pouvez aller ouvrir un compte dans un autre banque”. C’est vrai, et c’est bien entendu ce que nous allons faire. Mais cet événement n’est certainement pas anodin et doit absolument être dénoncé !

 

1/ Mettre en lumières les préjugées dont sont victimes les femmes musulmanes

Ironiquement, ce genre d’opposition ne sert qu’à légitimer notre travail et à illustrer ce que nous dénonçons au quotidien. Régulièrement, quand nous expliquons que nous voulons déconstruire les préjugés dont sont victimes les femmes musulmanes, parce que ceux-ci sont vecteurs de discriminations et de violences, certaines personnes sont sincèrement étonnées et nous demandent “mais de quelles discriminations parle-t-on, exactement ? Il y a vraiment des discriminations envers les femmes musulmanes aujourd’hui en France ?”.

La réponse, évidemment, est oui. Un chiffre ? Les femmes musulmanes représentent plus de 80% des agressions islamophobes (source CCIF). Elles sont au cœur d’oppressions racistes et sexistes !

 

2/ Dénoncer les discriminations systémiques

Les femmes musulmanes sont régulièrement discriminées, ce qui signifie qu’on leur refuse l’accès à un service, à un logement, à des soins ou encore à un travail à cause de leur identité. Pour une banque, refuser d’ouvrir un compte bancaire à un.e client.e, c’est lui refuser l’indépendance économique, c’est le.la rejeter d’un système qui impose aux personnes d’avoir un compte pour les actions les plus basiques de la vie. C’est une véritable violence. Et celle-ci ne vient pas uniquement d’une décision individuelle, mais s’inscrit dans une logique plus globale et systémique. Et nous ne pouvons pas nous permettre de taire la volonté de rejet derrière une telle décision. Parce que se taire, quand on a les moyens et la possibilité de s’exprimer, c’est accepter et normaliser.

 

3/ Saisir les institutions compétentes

La discrimination pour motif religieux est un délit en France ! Et qui dit délit dit potentielle condamnation.

Cette semaine, nous avons donc contacté de nombreuses institutions pour vérifier le caractère illégal du refus du Crédit Agricole de nous ouvrir un compte bancaire. Nous avons ouvert un dossier auprès du Défenseur des droits — institution de l’Etat complètement indépendante et qui a pour mission de lutter contre les discriminations, et favoriser un égal accès de tous et toutes aux droits.

 

4/ Alerter l’opinion publique

Nous avons souhaité vous raconter cette mésaventure, parce que nous ne pouvons pas nous laisser faire et rester sans réaction face à une telle injustice. Nous ne cherchons pas la confrontation, mais souhaitons simplement que ce genre d’injustices ne se reproduise plus.

Alors n’hésitez pas à partager cette histoire et à la raconter autour de vous. Aidez-nous à mobiliser le plus grand nombre de personnes pour que ce genre d’actions discriminantes cessent.

Pour cela, vous avez TROIS possibilités (les 3 en même temps si possible) :

1/ ‪‎MAIL : Envoyer un mail au service client du Crédit Agricole Ile de France : service.client@ca-paris.fr et à l’agence d’Ivry-sur-Seine : ivry.sur.seine@ca-paris.fr

OBJET : Discrédit agricole : nous exigeons des excuses ! Dites-leur ce que vous pensez de leur attitude ou juste un court message tel que “Bonjour, j’exige des explications et des excuses publiques suite au refus d’ouverture d’un compte en banque à l’association Lallab”

2/ FACEBOOK : Contacter le Crédit Agricole directement sur leur page Facebook : Crédit Agricole d’Ile de France avec le même message

3/ ‪TWITTER‬: Continuer la mobilisation sur Twitter avec @AssoLallab

Exemple de message : “Le bon sens a de l’avenir @CA_IDF ? Le sexisme & le racisme aussi ! Soutien à @AssoLallab ! #DiscreditAgricole bit.ly/1Tf6vf6”

MISE A JOUR du 08/04/2016 : Le Crédit Agricole a finalement répondu à notre mobilisation sur Twitter :

 

Nous estimons que ce retour n’est pas du tout satisfaisant. Il ne suffit pas de dire “ce n’est pas de la discrimination, ce serait contraire à nos valeurs” pour que
1/ La structure toute entière et ses salarié.e.s soient exemptes de pratiques discriminatoires
2/ Cela efface le préjudice que nous avons subi
Nous voulons donc des explications réelles ET des excuses publiques !
La mobilisation continue ! 🙂

 

Quant à nous, nous sommes déçues de constater que nos valeurs d’égalité ne soient pas partagées par le Crédit Agricole. Nous continuerons donc à changer le monde sans eux !

 

Sarah ZOUAK et Justine DEVILLAINE
Co-fondatrices de Lallab

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Diffuse la bonne parole

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(Dé)construction

Déconstruisons les préjugés autour des femmes musulmanes !

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Imaginez un instant: un.e élu.e de la République appelle au boycott de magasins qui ont eu l’audace d’embaucher des femmes… Et cela, au « nom de l’égalité femmes/hommes« . Cela vous paraît aberrant ? Pourtant, il y a quelques jours, Jacqueline Eustache-Brinio, maire de Saint-Gratien dans le Val d’Oise, a appelé publiquement au boycott de « tous les magasins qui [lui] imposent des vendeuses et des caissières voilées« 

 

A l’intersection du sexisme et du racisme

 

Aujourd’hui, dans un contexte social de plus en plus tendu, notamment après les attentats de 2015, les propos et les actes commis contre les musulmans, et plus précisément contre les musulmanes, sont de plus en plus nombreux. Selon le Réseau européen contre le racisme (ENAR), 81,5% des actes et des discours islamophobes sont commis contre les femmes en France. Les musulmanes qui portent le voile, en raison de leur visibilité, compteraient ainsi pour près de 100% des victimes de violences physiques.  
Les discriminations subies sont ainsi liées à la fois à leur statut de femmes, victimes de sexisme (harcèlement de rue, inégalités salariales, violences conjugales…), mais aussi de violences spécifiques liées à leur appartenance, réelle ou supposée, à la religion musulmane. Les femmes musulmanes semblent incarner cet « Autre », différent de « nous », et notre société ne cesse de leur renvoyer leur illégitimité à vivre en France… A moins qu’elles ne nient et effacent une partie de leur identité.

 

Exclues au nom de l’égalité et de la laïcité

 

Ces discours et actes oppressifs – de plus en plus banalisés- sont généralement justifiés par un attachement à l’égalité des sexes, à la laïcité et autres grands principes de la République. Dans les plus grandes sphères politiques, on a récemment entendu une ministre comparer le voile à l’esclavage ou une élue le comparer au brassard nazi, stigmatisant ainsi une partie des citoyen.ne.s que ces sphères sont censées représenter.
Chez les féministes dites « traditionnelles », certaines s’arrogent le droit de dicter à d’autres femmes comment mener leurs vies et jugent leur tenues vestimentaires, leur faisant croire qu’il n’y a qu’un seul chemin d’émancipation et qu’il passe nécessairement par une mise à distance du religieux. Ironie du sort: des femmes qui se sont battues pour s’émanciper reproduisent cette oppression sur d’autres femmes. Ce féminisme paternaliste sous-entend que des femmes, musulmanes en l’occurrence, sont incapables de faire leurs propres choix.
Au nom de la laïcité – bien souvent dévoyée et très différente de l’esprit de la loi de 1905-, elles sont également exclues. Confondant neutralité de l’Etat et neutralisation des individus, de nombreux employeurs et employés considèrent que le lieu de travail doit être « neutre » et « laïque ». Ils pensent de ce fait que l’injonction à la neutralité et le refus du port de signes religieux ne sont ni des discriminations ni des violations des libertés religieuses.
Enfin, ces dernières années, l’image réductrice et indélébile de ces femmes musulmanes éternellement soumises et oppressées par une religion violente s’est ancrée dans l’imaginaire collectif. Représentées comme un bloc homogène, avec une histoire unique, et réduites à un silence paradoxal: on ne cesse de parler d’elles, mais sans jamais leur donner la parole.

 

« Comme les canaris dans les mines de charbon »

 

Ces grandes valeurs de laïcité, de droits humains et d’égalité femmes/hommes ont pour mission de construire et de pérenniser une démocratie dans laquelle tous ces citoyen.ne.s peuvent vivre ensemble dans les meilleures conditions. Cependant, ces valeurs sont encore trop souvent utilisées comme arguments pour diviser et exclure une partie de la société.
Cette situation de tension, et même de peur constante du voisin ou de la voisine, a un impact réel sur notre démocratie et notre capacité de réflexion. Plus inquiétant encore, l’islamophobie peut facilement être utilisée comme un outil de manipulation publique, dont le but est d’éroder la base d’une société libre, à savoir des citoyens rationnels et informés. Comme l’explique Dalia Mogahed lors de sa conférence Ted Talk

 

Les musulmans sont comme les canaris dans les mines de charbon : nous sommes peut-être les premiers à le sentir, mais cet air toxique nous fait du mal à tous !

 

Changer la narration

 

Il est urgent de faire entendre les voix plurielles des femmes musulmanes afin de lutter contre l’exclusion et les violences dont elles sont victimes, mais aussi, et surtout, pour le respect de toutes et tous, en dépit de nos différences.
Il est primordial de leur laisser la parole, de les écouter raconter leurs vécus, loin des fantasmes que l’on entend régulièrement, et expliquer leurs besoins. Après tout, elles sont les mieux placées pour les identifier. Il est également nécessaire de mettre en avant des modèles féminins musulmans positifs, afin de contrer l’impact négatif du manque de représentation dans les médias et la culture: réduction du champ des possibles, difficultés à revendiquer une place légitime dans la vie publique et citoyenne, à prendre des décisions éclairées et librement choisies, etc.
Lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes, c’est donc se battre pour une société plus juste pour tou.te.s. C’est rêver d’un monde où les femmes pourront marcher fièrement dans la rue sans être jugées, discriminées ou violentées du fait de leur genre, leurs orientations sexuelles, leurs origines et encore leurs appartenances religieuses.
Posons-nous une seule question: souhaitons-nous construire un État appuyé sur la négation des identités, ou au contraire les assumer et en faire une véritable richesse pour tou.te.s ? Notre rêve est très simple: chaque personne doit pouvoir être, non pas ce que l’on souhaite qu’elle soit, mais bien ce qu’elle veut être. Alors ensemble, luttons contre nos préjugés !

 

Tribune rédigée par Sarah Zouak et Justine Devillaine,  co-fondatrices de l’association Lallab
Initialement publiée dans l’Express 

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