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La femme-Kaaba : l’art contemporain pour dégenrer le divin

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J’ai choisi ici de vous parler d’une œuvre qui m’a marqué pour les différentes pistes de déconstruction qu’elle offre. Il s’agit de Kaaba1 d’Aidan Salakhova, que vous pouvez découvrir à travers cette vidéo. Créée en 2002 et exposée en 2015 au Teutloff Museum de Cologne, l’installation vidéo Kaaba se présente dans une pièce sombre au centre de laquelle une forme noire cubique représente la Kaaba personnifiée sous la forme d’une tête de femme, et dont les murs accueillent des projections grand format de quatre derviches tourneurs masculins. 

 

J’ai des réserves quant à l’emploi de la notion de féminisme musulman à tout va, mais en ce qui concerne l’installation Kaaba d’Aidan Salakhova, artiste russe d’origine azérie, il me semble que nous sommes face à une belle démonstration de la pensée féministe musulmane appliquée à l’art. Je fais référence ici à ce courant intellectuel, militant et religieux, qui émerge en Égypte au début du XXe siècle et qui ne cesse depuis de déconstruire les lectures traditionalistes et patriarcales de l’islam. Or, quand l’artiste affirme en commentant son œuvre que “l’origine de l’âme est féminine et que Dieu est une femme”, on pourrait considérer avoir affaire à une vision quelque peu simplifiée de cette pensée. Si je dois être tout à fait honnête, cela a en effet été mon premier ressenti face à cette œuvre d’Aidan Salakhova. Je dois reconnaître également avoir été quelque peu rebutée par la représentation de ces hommes derviches tourneurs, qui dans un contexte occidental est devenue un raccourci très galvaudé de la mystique musulmane. Enfin, pour saisir la portée polémique de cette œuvre, il faut d’emblée clarifier que pour un.e spectateur.ice musulman.e, le fait de prêter des traits humains à cet édifice sacré le transforme de facto en idole, ce qui peut choquer plus d’un.e, mais je reviendrai plus en détail sur cette question. 

 

Quelques obstacles s’érigent donc à la première lecture de cette œuvre qui superpose un peu rapidement plusieurs références. Naturellement, je préfère généralement écrire à propos d’œuvres pour lesquelles j’ai une adhésion immédiate, mais si j’ai persévéré dans l’analyse de cette œuvre, c’est qu’il m’a semblé que des pistes de réflexion très intéressantes se dégagent en deuxième lecture. Je dois prévenir d’emblée les lecteur.ices que je propose là une analyse très subjective, façonnée par mon éducation soufie, et que si j’emmène la portée de l’œuvre sur un terrain pas explicitement développé par l’artiste, il me semble néanmoins être dans la continuité de son intuition.

 

Crédit photo: Kaaba, Aidan Salakhova, 2002, ©TEUTLOFF MUSEUM

 

Saint des saints de l’islam, la Kaaba est une construction préislamique 2 qui servait de demeure aux déités et dont les effigies ont été mises à terre par le Prophète Muhammad lors de son retour pacifique dans sa ville natale. Ce geste iconoclaste marque l’effacement des polythéismes afin d’établir le Dieu unique des monothéismes. Dès lors, l’intérieur de la Kaaba est totalement vide, ce qui en soit est l’illustration la plus probante de l’aniconisme de l’islam. Mais si tout.e.s les musulman.e.s de la terre se tournent vers elle cinq fois par jour pour prier, c’est sans doute parce qu’elle centralise, d’une certaine manière l’Essence divine, sans pour autant la contenir. En effet, dans la pensée islamique, aucune forme terrestre ne saurait contenir le Divin.

 

Aidan Salakhova détourne cet édifice emblématique en lui donnant l’apparence d’une tête de femme voilée d’un niqab, pièce de vêtement qui laisse seulement apparaître les yeux. Il s’agit d’un dispositif assez simple : au sommet du cube, un écran entouré d’un voile noir diffuse en plan fixe un regard féminin qui balaye l’espace. Ainsi, l’artiste propose une similitude entre le voile de la femme et la grande étoffe de soie noire brodée de lettres d’or qui recouvre la Kaaba. Il est intéressant de remarquer que cette étoffe, nommée kiswa en arabe est de genre féminin et que de cette même racine sémantique découle les termes de parure, voile et jupe. De même, dans la langue arabe, la Kaaba est genrée au féminin : ce qui pourrait paraître comme une simple coïncidence, ne l’est jamais en grammaire arabe, encore moins concernant les termes religieux. Lors de la prière, les musulman.e.s se prosternent donc cinq fois par jour devant une entité féminine.

 

Par ce geste, l’artiste donne corps à ce lieu sacré, lui donne forme humaine, et pas n’importe laquelle, celle d’une femme. Ce qui n’a pas manqué de faire hurler au scandale nombre de rigoristes3. Pourtant, Aidan Salakhova n’est pas la première à prêter à la Kaaba des traits féminins : le grand maître soufi Ibn Arabi (mort en 1240 à Damas) relate avoir vu en vision la Kaaba sous la forme d’une jeune fille à la beauté inouïe qui s’avançait vers lui en retroussant sa robe noire (cf. la kiswa), le menaçant de l’écraser sous ses fondations. Il interprète cette vision comme une manifestation de la majesté du féminin. C’est d’ailleurs à la Mecque, alors qu’il effectuait le rituel du tawaf4 autour de la Kaaba, qu’Ibn Arabi rencontre la jeune Persane Nizâm qu’il reconnaît comme une théophanie5 de Dieu au féminin et qui jouera un rôle fondamental dans le cheminement spirituel de ce grand mystique. 

 

Crédit photo: Kaaba, Aidan Salakhova, 2002, ©TEUTLOFF MUSEUM

 

Dans l’installation, la présence des derviches qui tournoient autour de la femme-Kaaba, confortent ce rapprochement avec le soufisme. En effet, les derviches tourneur.euses appartiennent au courant ésotérique soufi et plus particulièrement à l’ordre Mevlevi, fondé par le grand mystique Rumî au XIIIe siècle, à Konya en actuelle Turquie. Ce rapprochement m’a donc semblé quelque peu incongru de prime abord car le mouvement wahhabite d’Arabie Saoudite, où se situe la Mecque, est très loin de l’expérience mystique musulmane, notamment en faisant de la gestion du patrimoine architectural islamique un business extrêmement lucratif, ce qui le vide littéralement de sa sacralité. C’est alors que le geste artistique intervient, délocalisant le lieu saint de l’islam, le sortant de son contexte historique et géographique, pour le transposer dans le monde de l’art et symboliquement le ramener à sa fonction spirituelle.

 

Il s’agit maintenant de comprendre ce que représentent ces derviches et leur rapport à cette femme-Kaaba, et c’est le geste giratoire qui nous indique la voie. L’un des rituels les plus importants du Hajj6 est le tawâf, c’est-à-dire le fait de tourner sept fois autour de la Kaaba dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Cette forme de circumambulation n’est pas proprement rattachée à l’islam, mais se retrouve dans de nombreuses traditions religieuses : « exécutée le plus souvent autour d’un pôle central – représentation terrestre de la demeure divine ou de l’axis mundi– [la circumambulation] imite la rotation du soleil ou des sphères célestes et émule le flux et le mouvement du domaine physique en contraste avec la stabilité et l’immuabilité de la “demeure de Dieu”7 ». Le parallèle se crée aisément avec les derviches tourneur.euses car pour les soufi.e.s Mevlevis, si les danseur.euses ne vacillent pas c’est qu’iels ne sont plus soumis à leur condition terrestre et matérielle, mais que par l’effet de la transcendance qu’iels accueillent, iels sont justement relié.e.s à cet axis mundi. Ainsi, iels tournent, une main levée vers le ciel pour recevoir la clémence divine, tandis que leur deuxième main dirigée vers le bas la répand sur l’humanité. 

 

Crédit photo: Kaaba, Aidan Salakhova, 2002, ©TEUTLOFF MUSEUM

Ce qui a donc révolté les fondamentalistes musulmans, qui décidément manquent d’imagination, est que non seulement l’artiste a humanisé la Kaaba sous les traits d’une femme, mais de plus c’est autour d’elle et pour elle que des hommes tournent en tant qu’incarnation de l’axe divin. Même si, personnellement, cette lecture me plait pour ce qu’elle contient de subversif vis-à-vis de la culture musulmane (je dis bien « culture » et non « religion »), il serait un peu expéditif de n’y voir que la simple tentative d’introduction d’une sorte de female gaze. Il m’apparaît clairement que l’idée de l’artiste n’est pas de rester dans une personnification genrée de Dieu, en opposant une femme de chair8 à la vision judéo-chrétienne d’un vieil homme barbu trônant dans les nuées. Lorsqu’elle affirme que Dieu est une femme, elle nous parle en réalité de son essence, de son principe créateur, car si on en croit les livres sacrés et toutes les cosmogonies, la fonction première du divin est la création. 

 

Loin de moi l’idée de vouloir essentialiser les femmes en les réduisant à leur fonction procréatrice, pensée qui ouvre grand la porte à une définition éculée des caractéristiques féminines comme avant tout dans le don de soi, le soin des autres, la douceur et l’empathie. Au contraire, ce parti-pris artistique m’évoque davantage une complémentarité du féminin et du masculin et renvoie à la question de l’androgynie primordiale. Également développée par Ibn Arabi, cette notion reconnaît l’état d’indifférenciation sexuelle de l’humain avant qu’il ne soit incarné dans un corps dont les attributs génitaux féminins ou masculins ne sont que simple contingence. Pour aborder ce concept, je me permets de citer l’islamologue Éric Geoffroy : « Le principe de l’androgynie primordiale nous fait comprendre que la complétude se joue en amont, avant la distinction socioculturelle des sexes. Lorsque l’homme réalise le féminin en lui et la femme le masculin en elle, ils deviennent des miroirs assumés l’un de l’autre. Réintégrés dans l’Un9, ils peuvent […] ne plus vivre la dualité créaturelle comme une souffrance10 »

 

J’aimerais conclure sur l’idée qu’à travers cette installation, Aidan Salakhova suggère que la mystique musulmane offre des perspectives aptes à déconstruire une interprétation sclérosée et dogmatique de l’islam. Elle nous démontre ainsi que le féminisme musulman n’est pas uniquement la destruction des idoles patriarcales, mais un véritable retour aux sources scripturaires de l’islam, un rappel de l’importance du pluralisme de la pensée et de l’effort d’interprétation des sources islamiques (ijtihad11). Ces yeux qui percent à travers le voile incarnent donc une vision féministe pour une nouvelle grille de lecture, une possible voie d’émancipation, d’où le sous-titre explicite donné par l’artiste : The Eyes of Freedom. 

 

 

Édifice préislamique d’environ treize mètres de haut qui se situe au centre de l’esplanade de la Grande Mosquée de la Mecque.

Elle a subi de nombreuses destructions et reconstructions à travers le temps, principalement à cause d’inondations, mais sa forme est restée inchangée.

Il est intéressant de noter cependant que le grand Mufti de Russie a décrété que cette œuvre n’avait rien de contraire à l’esprit de l’islam.

Tawaf (aṭ-ṭawâf, en arabe: الطَواف), la circumambulation, désigne les sept tours que les musulman.e.s effectuent autour de la Kaaba, lors du pèlerinage (hajj) à La Mecque.

Manifestation, révélation de Dieu aux humains.

Pèlerinage à la Mecque.

Paul B. Fenton, “Le symbolisme du rite de la circumambulation dans le judaïsme et dans l’islam, étude comparative”, in Revue de l’histoire des religions, 1996, 213-2, pp. 161-189.

C’est malheureusement la lecture qui en est faite par un certain Prof. Dr. Siegfried Zielinski dans les commentaires de la vidéo proposée par le Teutloff Museum. Celui-ci s’arrête en effet à une vision très sociologique de l’œuvre et passe complètement à côté de sa dimension spirituelle en posant la sempiternelle et très creuse question du rôle des femmes en islam (mémo : une multitude de femmes, une multitude de rôles), ce qui aboutit malheureusement à une conclusion pleine d’angélisme sur l’importance du dialogue entre les cultures. Peace, Love and Unity, merci bien Docteur, on a beaucoup avancé.

L’Un renvoyant ici à l’unicité divine, à Allah, encore genré au masculin cependant.

10 Éric Geoffroy, Allah au féminin, Albin Michel, 2020, p.30. Et oui, il s’agit en effet de mon père.

11 Effort d’interprétation des sources islamiques.

 

 

 

Pour aller plus loin :

Biographie de l’artiste

Asma Lamrabet, Le Coran et les femmes : Une lecture de libération, Tawhid, 2007.

Éric Geoffroy, Allah au féminin, Albin Michel, 2020.

Fatima Mernissi, Le harem politique. Le Prophète et les femmes, Albin Michel, 1987.

Inès Safi, «La spiritualité islamique invite à réhabiliter le rôle des femmes», sur bibliobs.nouvelobs.com, 8 mars 2016.

Malika Hamidi, Un féminisme musulman, et pourquoi pas ?,  Editions de l’Aube, 2020.

Zahra Ali, Féminismes islamiques, La Fabrique éditions, 2012.

 

 

Crédit photo image à la une : Kaaba, Aidan Salakhova, 2002, ©TEUTLOFF MUSEUM

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Femmes musulmanes et santé mentale

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Au moment délicat de la transition entre l’adolescence et l’âge adulte, j’ai eu un moment de remise en question et de mal-être. Je me sentais un peu perdue dans mon identité. J’étais comme déchirée entre deux univers qui semblaient ne jamais vouloir se rejoindre. J’avais d’une part mon quotidien de jeune fille musulmane, élevée dans une famille très pratiquante et spirituelle et de l’autre, ma vie d’étudiante en histoire de l’art. En dehors de mon cercle familial, je ne côtoyais aucun musulman. Pas par choix, uniquement parce que je n’en avais pas autour de moi au lycée ou à la fac. Mon identité musulmane relevait donc uniquement du domaine du domestique et du cercle familial, elle ne rejoignait pas mon identité “politique”. J’utilise le terme politique non pas pour sa notion d’engagement, mais plutôt pour son étymologie grecque : la polis, la cité, soit l’identité que l’on projette dans la société.

 

Je ne cachais pas ma foi musulmane, tout le monde était bien sûr au courant, j’en parlais quand c’était à propos ou qu’on me questionnait, sans plus. N’étant ni racisée, ni ne portant le voile, j’avais un bon “passing”. J’utilise cette terrible expression propre à la transidentité car elle témoigne bien de l’obsession qu’a notre société à vouloir gommer ce qui lui semble hors norme. Si je me permets ce parallélisme un peu douteux, c’est que l’on m’a déjà répondu en apprenant que j’étais musulmane : “Ah bon ?! Mais ça se voit pas !”.

 

Sur les conseils de notre médecin de famille, une femme musulmane, je suis allée voir un psychologue qu’elle m’a recommandé. Un homme blanc, la cinquantaine et athé. Je réalise maintenant à quel point cette entreprise était périlleuse. Comment pouvait-il vraiment me comprendre et se mettre à ma place ? Ce n’est pas pour rien qu’il y a des psychologues spécialisés dans le multi-culturalisme.

 

Lors des premières consultations, je lui parlais de certains aspects de l’éducation musulmane traditionnelle dans lesquels je ne me reconnaissais pas et qui me pesaient lourdement. Je ressentais également énormément de culpabilité envers mes parents. Je trouvais en effet leur foi et leur piété exceptionnelles et j’avais honte de ne pas être à leur niveau, de ne pas ressentir toujours ce même élan spirituel. Je ne réalisais pas alors que la foi n’est pas forcément innée et qu’elle peut même être la quête de toute une vie.

 

Je confiais donc à ce psychologue ma difficulté à me positionner en tant que jeune adulte, avec une identité musulmane qui semblait ne pas trouver sa place à l’extérieur. Je ne me souviens pas vraiment de ses réponses. À l’exception d’une phrase que je n’oublierai jamais : il m’a dit sans détour que l’islam n’avait pas encore connu son “siècle des lumières”. Pour lui, il n’y avait dès lors pas de raison de se tourmenter sur comment vivre cette identité musulmane car de toute façon, elle était à rejeter ou du moins à largement relativiser, relevant d’un obscurantisme crasseux…

 

Le nombre de fois où je ressasse des événements passés en me disant que j’aurais vraiment dû répondre à une offense et remettre une personne à sa place… Je peux le mettre sur le compte de ma fragilité et de mon jeune âge, mais quoi qu’il en soit, complètement estomaquée, je n’ai sur le coup rien trouvé à lui répondre .

 

Que connais-tu de l’islam ? De sa spiritualité ? De son histoire ? Comment te permets-tu de juger ainsi ma religion ? Ce dédain ne te semble-t-il pas au contraire aggraver davantage mon mal-être ? Penses-tu vraiment que j’avais besoin en plus d’une couche d’islamophobie ? Que fais-tu de ton empathie et de ton professionnalisme ?

 

J’ai bien sûr arrêté d’aller le voir, moi qui puisais dans mes maigres économies d’étudiante pour aller le consulter en cachette. En cachette oui, car comme dans bon nombre de familles musulmanes, suivre une psychothérapie est taboue. Je dois bien avouer que sur le coup, cette expérience m’a conforté dans cette méfiance. Au final, j’ai payé cher pour simplement avoir à disposition une personne à qui raconter tout ce que j’avais sur le cœur, mais on ne peut pas vraiment dire que c’était une oreille attentive.

 

Le temps aidant et en menant ma propre introspection, j’ai commencé à mieux me connaître et à pouvoir rassembler les facettes éparses de ma personnalité. Ce qui m’a le plus aidé au final, a été de m’ouvrir à mes parents sur tous ces questionnements, de leur faire part de mes craintes et de ce mal-être. J’ai évacué ma honte, mes doutes et j’ai même abordé des sujets très tabous. À ce moment de ma vie, c’est eux en réalité qui pouvaient me comprendre et m’aider mieux que quiconque.

 

Ma grande chance a été que mes parents se sont montrés très compréhensifs et que nos échanges ont permis de dénouer de nombreux nœuds, en plus de créer de nouveaux liens. Je l’avoue, j’ai été étonnée par leur tolérance et j’ai alors réalisé que parfois nous sous-estimons nos parents et n’imaginons pas qu’ils puissent changer d’avis. Certes, leurs principes sont pour eux inaliénables et ils nous les inculquent avec conviction. Mais face à un enfant qui confie sincèrement ses souffrances, ils peuvent par amour accepter une variante à un concept qui leur semblait jusqu’à présent immuable. Je sais bien que j’ai une relation privilégiée avec mes parents et que la communication n’est pas évidente dans toutes les familles. Mais j’ai également remarqué ce phénomène autour de moi, notamment à travers les expériences de proches qui ont été agréablement surprises de la réaction de leurs parents qu’elles imaginaient plus intransigeants. J’utilise le féminin car bien entendu, les pressions sont plus fortes sur les filles quant à leur éducation.

 

Durant notre existence, les phases de mal-être que nous pouvons expérimenter sont souvent le fait de facteurs extérieurs (discriminations, relation abusive, etc.) mais elles peuvent aussi provenir de nous-mêmes. Elles peuvent être générées par le fait de ne pas arriver à vivre en adéquation avec ce que nous estimons comme étant notre véritable identité, ou de justement avoir du mal à la définir. Il y a forcément des pressions extérieures qui s’exercent sur cette difficulté à trouver son équilibre intérieur, mais dans ce cas, nous sommes l’actrice principale et pouvons affronter le problème de front. Avec beaucoup de patience, d’indulgence et de réflexion, nous pouvons transformer le négatif en positif, car nous avons la matière, nous sommes la matière.

 

 

 

Article écrit par Ines Geoffroy

Crédit image à la une: Ismail Zaidy

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Diffuse la bonne parole

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