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Ramadan et confinement : ne surtout pas s’oublier

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« O gens ! Le mois de Dieu est arrivé à vous avec la Bénédiction, la Miséricorde et le Pardon. C’est le meilleur des mois pour Dieu, ses jours sont les meilleurs des jours, ses nuits les meilleures des nuits, ses heures les meilleures des heures. »

 

Le mois béni de Ramadan a pris place au grand bonheur des croyant-e-s. Certain-e-s l’attendaient avec impatience en le préparant quelque temps auparavant, pour d’autres il est arrivé plus précipitamment. Une chose est sûre, il est toujours accueilli de bon augure par celleux qui l’attendaient. Ce mois amène avec lui un souffle nouveau accompagné de bonheur et d’apaisement. Pendant ce mois, l-a-e croyant-e est appelé-e à se redécouvrir, se concentrer sur sa foi et essayer de devenir meilleur-e qu’hier. Toutefois ce Ramadan 2021 est arrivé dans des circonstances assez particulières, tout comme le Ramadan précédent arrivé en plein confinement.

 

Ce mois de Ramadan condense un certain nombre de choses à faire, plus ou moins importantes. Entre la pratique religieuse et les activités du quotidien, il est facile de vite se trouver dépassé-e. 

 

Le télétravail et les enfants à la maison (en raison de la fermeture des écoles) n’ont certainement pas facilité les choses etaccentué cette problématique. La concentration au travail avait déjà été considérablement saccadée par l’arrivée des enfants et des cours à la maison. Les mamans ne savaient déjà plus où donner de la tête et l’arrivée du Ramadan dans cette ambiance a pu provoquer chez certaines une charge mentale supplémentaire. Enchaîner des calls au travail, aider les enfants à faire les devoirs et les occuper ensuite, ajouter à cela les heures passées à la cuisine, sans oublier la tonne de rangement après avoir cuisiné et mangé., Les tâches ménagères occupent une partie importante du temps pendant le Ramadan. Bien qu’elles soient de plus en plus partagées au sein du couple elles restent tout de même l’apanage des femmes. C’est surtout sur elles que reposel’essentiel. Une bonne partie de la journée est donc réservée à ces tâches, ce qui laisse moins de temps pour autre chose. Finalement il n’y même plus le temps pour quelque chose d’essentiel en ce mois sacré : la spiritualité. 

 

Auparavant, le travail offrait aux mamans une échappatoire qui leur permettait de se retrouver un peu en dehors du rôle qu’elles endossent à la maison. Pareil pour l’école, qui accordait un répit appréciable aux parents. La maison, quant à elle, était réservée au repos, au calme et à la tranquillité. C’était généralement le soir qu’elle prenait vie avec l’arrivée des enfants, la préparation du dîner, les retrouvailles autour de la table avant de se reposer. Désormais, tout se passe à la maison et avec les enfants. La centralisation des activités au même endroit peut soulever quelques difficultés. Les mamans se retrouvent à cumuler plusieurs activités en un seul espace, ce qui peut facilement entraîner une certaine surcharge. Les différents rôles sont tous entremêlés et il est difficile d’y voir clair. Même si, pour certaines, le télétravail avait permis de conjuguer leurs rôles à la maison et au travail, il peut parfois produire l’effet inverse lorsque les rôles s’entremêlent. 

 

Dans ces circonstances, lorsque la journée s’achève, il n’y a plus aucune force pour faire quoique ce soit d’autre, et c’est fort regrettable. Il est toujours primordial de trouver du temps pour soi mais c’est encore plus vrai durant un mois particulier comme le Ramadan. Il ne s’agit pas seulement de s’abstenir  de nourritures et de boissons, mais aussi et surtout de se rapprocher de son Seigneur. Revaloriser sa foi par la lecture des textes sacrés, prendre du temps pour méditer, se recentrer sur ce qu’il y a d’essentiel. Ce côté spirituel est mis de côté dans ce contexte particulier faisant de ce mois un mois comme les autres. La fatigue prend le dessus et ne nous laisse pas profiter de ce temps béni. Le Prophète saws disait : « C’est un mois durant lequel vous êtes invités à être les hôtes de Dieu et vous êtes placés au rang des gens honorés ». On ne mesure pas assez la chance de vivre ce mois et tous les bienfaits qu’il nous apporte.

 

Alors il faut donc être vigilant à ne surtout pas se négliger en s’oubliant. Il est primordial de s’accorder des moments pour soi et pour sa foi. Les femmes ne devraient pas se mettre la pression, notamment dans la préparation du dîner. On remarque, pendant le Ramadan, une volonté d’organiser un ftour presque parfait en s’adonnant à des heures en cuisine pour y arriver. Il n’est pas inutile de rappeler qu’un repas même minimaliste peut tout à fait suffire à rompre le jeûne et permettra de sauver du temps pour autre chose. Sortir de la maison même un court moment dans la journée, surtout en cette période ensoleillée, en pratiquant le dhikr, peut être bénéfique. Dans tous les cas et par n’importe quel moyen choisi, il faut essayer de s’extraire de ce quotidien qui peut être parfois très anxiogène. Ce mois est un moment pour prendre une pause et s’accorder un moment. Alors profitons-en !

 

 

Crédit photo : Saffa Khan

 

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Diffuse la bonne parole

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(Dé)construction

La représentation des musulmans dans l’opinion publique lorsque des actes terroristes ont lieu

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“Face au terrorisme, les musulmans réagissent en tant que citoyens” indique Vincent Geisser sociologue et politologue, qui s’intéresse à la mobilisation des musulmans contre le terrorisme à l’heure où l’on essaie de pointer du doigt le silence présumé des musulmans.

 

Un besoin intense de trouver des responsables à ces drames surgit. Sur des plateaux télévisés, les musulmans sont accusés à tort d’avoir causé ces ignominies. Une « chasse aux musulmans » s’organise. On veut désigner parmi les musulmans qui est ou non responsable en oubliant souvent que des victimes musulmanes ont également été touchées et que ce sujet nous concerne tous. Les musulmans ne peuvent qu’être attristés par ces tragédies. Ils condamnent fermement ces atrocités commises au nom de leur religion. Vouloir à tout prix les écarter du débat public et de l’émotion publique est problématique et ce qu’il l’est d’autant plus est de les accuser à tort pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.

 

 

Peut-on demander des excuses aux musulmans ?

 

Les musulmans sont appelés à s’excuser pour les faits commis par des terroristes au nom de l’Islam. La question qui me pèse est de savoir comment les musulmans peuvent-ils demander pardon pour des faits qu’ils n’ont pas commis et surtout contre lesquels ils s’érigent depuis toujours. Il est totalement indécent de faire porter le chapeau à des innocents. Lorsqu’un imam demande pardon pour ces actes, cela accentue d’autant plus l’éventualité selon laquelle tous les musulmans seraient derrière ce mal. Indirectement cela permet de crédibiliser les personnes qui se permettent d’accuser des musulmans d’avoir entraîné ces attentats.

Rokhaya Diallo en a payé les frais, se faisant accuser, sur un plateau télévisé, d’avoir été le bras armé des terroristes. Le simple fait d’être musulman nous rend finalement coupable de terrorisme. Ce qui est d’autant plus choquant c’est de savoir qu’il a été permis à cet homme de faire ces accusations d’une extrême violence publiquement sans que cela ne puisse poser de problème. Il est devenu permis et surtout banal de faire un lien monstrueux entre les musulmans et le terrorisme.

Lorsque le Ministre de l’Education diffuse sur son compte une vidéo en hommage à Samuel Paty et que seulement certains joueurs de l’équipe de foot apparaissent, les internautes s’insurgent se demandant « où sont passés les noirs ? ». Les noirs, arabes et donc les musulmans dans leur ensemble doivent manifester leur tristesse publiquement et s’ils ne le font pas c’est qu’ils cautionnent ce qu’il s’est passé. On demande aux musulmans de manifester encore plus de tristesse que le reste de la population.

 

Une mise à l’écart injustifiée

 

Lors de la marche en hommage à Samuel Paty, il a été demandé aux musulmans à titre personnel de sortir, de défiler et de manifester leur mécontentement. « Je voudrais les voir défiler » a-t-on pu entendre de la part de Yann Moix, comme si les musulmans attendaient cette sommation pour se rendre place de la République et rendre hommage à ce professeur lâchement assassiné. Les musulmans font partie de la communauté nationale et s’indignent tout autant que tous les français. Leur demander de manifester leur indignation crée un doute sur leur capacité à être meurtris lorsque des drames ont lieu.
On prétend vouloir lutter contre le communautarisme et le séparatisme mais on demande à une communauté en particulier de se montrer plus triste que les autres. Le séparatisme est justement généré par ce genre de demande et par toutes les fois où les musulmans ont été mis de côté en raison de leur appartenance religieuse. Lorsqu’on pointe du doigt une communauté leur demandant de se différencier du reste des français c’est justement démontrer qu’ils ne font pas partie de la communauté nationale et qu’ils ne sont donc pas acceptés en tant que citoyen français. Ce qui est problématique c’est que lorsqu’ils manifestent leurs émotions, cela ne va pas non plus, souvent accusés de ne pas être sincères. Il existerait apparemment une zone grise qui est composée de musulmans se réjouissant des attentats. Finalement les musulmans sont un problème et suscitent l’indignation quoiqu’ils fassent. Ce n’est pas un discours victimaire comme certains peuvent le penser, ce n’est qu’un simple constat de la réalité et toute personne de bonne foi pourra le reconnaître.

 

 

Une vague islamophobe pesante

 

S’ajoute à toute cette tristesse un vent islamophobe et raciste qui impacte fortement la vie des musulmans. Les discours de haine se multiplient allant des médias aux plus hauts sommets de l’État. Il est difficile pour le musulman de trouver sa place.

Au-delà de toute cette morosité, s’additionne une couche supplémentaire qui touche profondément le moral des musulmans. Ces derniers se retrouvent au cœur des débats. Ils constituent le problème majeur de la société française, faisant presque oublier aux français toutes les crises auxquelles la France doit faire face. On oublie que cela se traduit dans la vie quotidienne des musulmans. Cela apparaît par une hostilité à l’égard des femmes musulmanes voilées se faisant rejeter de toutes les sphères de la société. Le voile représentant le symbole de ces terroristes et toutes les femmes qui ont fait le choix de le porter se trouvent assimilées à ces actes barbares.

Lorsque sur Twitter, une jeune étudiante voilée se trouve identifiée par une journaliste, aux attentats du 11 septembre, cela permet encore une fois de faire ce lien horrible entre musulmans et terrorisme. Cette brutalité inacceptable ne s’explique pas et elle est à combattre. Il ne faut pas que les musulmans cèdent à ce genre de comportement, il ne faut en aucun cas qu’ils se sentent coupables de cette atmosphère invivable. Pire encore, il ne faut pas que les musulmans s’obligent à être discrets pour ne pas susciter la polémique. Certains considèrent que les musulmans apparaissent trop souvent médiatiquement, à l’instar de Florian Philippot qui indique sur Twitter que « la mouvance indigéniste doit être expulsée de la sphère médiatique où elle y a pris ses aises depuis des années ». La réalité est toute autre, les musulmans sont sous représentés dans les médias. Pendant que sur les plateaux télévisés composés d’hommes blancs, est débattue la question du voile, aucune femme voilée n’est invitée à témoigner sur ce sujet dont elle est la principale concernée. Les musulmans ne sont presque jamais appelés à débattre sur les sujets qui les concernent mais ce qui est aussi révoltant c’est qu’ils ne sont pas invités pour d’autres sujets. Lorsque, par miracle, un musulman est invité à s’exprimer, c’est toujours en relation avec l’islam, les discriminations ou la banlieue française. Pour tous les autres sujets, les musulmans sont écartés du débat public. Mais il est temps que cela cesse car les musulmans, en voulant apparaître médiatiquement, ne font qu’affirmer leur citoyenneté.

 

 

Crédit photo : Lallab

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